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Voilà quelques semaines que l’on ne parle plus que de Kendrick Lamar et de son nouvel album, To Pimp A Butterfly. Cet épisode de l’épopée du MC star de Compton (suite du tout aussi unanimement acclamé Good Kid M.A.A.D City) a déjà acquis un statut quasi légendaire. Succès public ( 318 998 skeuds vendus lors de sa première semaine d’exploitation, près de 14 millions d’écoute sur Spotify) aussi bien que critique, ce projet de K.Dot a su mettre tout le monde d’accord, balayant d’un revers puissant toute forme d’opposition.

Il suffit de jeter un coup d’œil à Metacritic, le célèbre aggrégateur de notes, pour se rendre compte de l’ampleur du phénomène ; c’est simple, sur les 28 médias utilisés en référence par le site (et ça va de Pitchfork au New York Times, en passant par Complex), il n’y a AUCUNE critique négative. Pas la moindre. Ce qui se traduit par une moyenne exceptionnelle de 96%, la cinquième meilleure note de l’histoire du site. De la folie je vous dis.

En plus d’introduire Kendrick Lamar dans le sacre saint Panthéon des rappeurs (on le compare déjà à 2Pac, excusez du peu), l’effervescence autour de cette sortie bénéficie évidemment à son label, Top Dawg Entertainment. Ces derniers, après avoir méchamment malmené le rap-jeu l’année dernière, armés du très gros Oxymoron de leur poulain Schoolboy Q sorti chez Interscope, réaffirme leur main-mise sur leur rap West-Coast et, n’ayons pas peur de voir grand sur le hip-hop en général.

Dans cet album, Kendrick prouve à ses autres potes rappeurs qu’il a changé de cap en laissant tout le monde sur le banc de touche. De multiples ambiances surgisse de cet opus.  Passant par des mélanges de G-funk avec l’incroyable Georges Clinton ou encore des interludes dans une ambiance assez slam et jazz et des instrus vraiment abouties avec le fameux Flylo. Un album sans reel singles mais qui pose ici une oeuvre dans sa globalité. Une sorte d’hommage aux albums de rock-psyché des années 70’s peut être ?

To Pimp A Butterfly semble taillé dans le marbre, fait pour durer. Sorte de grande fresque particulièrement aboutie qui contiendrait en son sein un panorama exhaustif (ou presque) de la culture musicale Afro-Américaine (s’appuyant sur un complexe tissu de sample qui fait cohabiter Jay-Z et les Isley Brothers), ce projet peut être perçu comme un véritable concept-album , où la destinée d’une jeune noir issu d’un milieu défavorisé épouse l’histoire de toute une culture. Où, comme dans un mythe antique, la trajectoire individuelle fait universellement sens. Alors album de l’année ? Difficile pour le moment à dire car Kanye West et Earl The SweatShirt n’ont pas encore sorti leurs projets respectifs et nous n’avons pas encore écouter le fameux « Mr Wonderful » de Action Bronson et n’oublions pas non plus le parcours sans fautes du dernier Joey Badass . En attendant Écoutez cet album. Il le mérite ! 

KENDRICK LAMAR sur le net

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A propos de l'auteur

Chef de bord

Chef de meute. Tu me trouveras quelque part entre Bordeaux, Poitiers et La Rochelle, soit dans un festival ou dans une salle de concert.

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