Excusez mon absence, je cherchais une bonne vanne pour excuser mon absence. Mais, au bout d’un mois, j’ai lâché l’affaire. 30 jours dans le vent à recevoir des mails promos sans réussir à en sortir un texte. 30 jours avec, en tête, le premier album de Sedecimo. Le nom ne vous est sans doute pas étranger si vous suivez le trappeur depuis quelques temps. En effet, on a déjà pu parler de lui à l’occasion de ses précédentes sorties. Peu importe son nom, on l’a très vite surnommé Sevicimo tant la lourdeur de sa musique a bousillé plus d’un écouteur bas de gamme. Le producteur angevin a ce petit je-ne-sais-quoi qui fait exploser sa musique avec une violence quasi-légendaire. Passé maître dans le Fatality sonore, le producteur angevin s’est fait une place dans le paysage musical français à grand renfort de fréquences sauvages lâchés avec une énergie redoutable. Entre ses aventures avec le collectif Solide Records et les soirées sur lesquelles on le retrouve, il a quand même trouvé le temps de pondre son tout premier album. Aboutissement d’une carrière musicale ? Non, le début d’une nouvelle ère pour ce monsieur qui ferait frémir les dreads d’un chevreuil en manque de vibrations.

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Si Sevicimo faisait preuve d’une violence barbare dans ses productions, Sedecimo le fait aussi, mais d’une manière nettement plus maîtrisée. Après avoir déjà fait plusieurs releases chez Brain Washer Records, il signe son retour avec des morceaux toujours plus énergiques et percutants dans album expérimental dans lequel Lucas, de son vrai nom, semble enfin pouvoir pleinement exprimer sa musique.  Tantôt Sevi, tantôt Sede, on se fait balader par des basses épaisses et des sonorités turbulentes qui n’ont pas fini de surprendre. La possible couche de violence qui fait tressauter la tasse posée sur l’enceinte n’est que la face visible de ce que l’on retrouve dans l’album.

Dès l’introduction, les nappes happent (sic) tout ce que l’on pensait voir prendre vie pour nous balancer dans une musique froide dont la seule âme semble être cette voix. Invitation lassive à un voyage musical avec pour pilote ce Sevicimo qui avait pour habitude de faire vibrer les ailes d’un avion. Comme un hommage à ces précédentes releases, la musique prend son élan avant de véritablement s’élancer. Byebye la froideur, bonjour la noirceur. Bonjour Sedecimo qui, comme un homme politique qui nous a demandé l’anonymat, fait du changement dès maintenant, sans que tout ne change vraiment. On est toujours en présence de cette sombre vision de la musique, mais avec une vision plus assassine et précise. Les sons n’appuient plus sur toutes les zones de nos oreilles avec des basses massives, mais se concentrent uniquement sur les zones érogènes. Les sons se font plus pointus sans tomber dans le « son pointard du hipster barbu en manque d’adrénaline après avoir pris de la MD pour kiffer » et Sedecimo nous montre à quel point il peut maîtriser sa violence. Au long de l’écoute, on voit quand même le naturel ressortir sur quelques morceaux. Une alternance politique entre violence et douceur, ostérité et USA qui donne à cet album une teinte particulière. Tel un Pierre Soulages de la musique, Sevicimo prend le noir et le détourne, le retourne pour un LP qui sera aussi efficace à écouter chez soi que dans un public face à cet homme qui use des platines comme son pendant contrôle le pinceau.

Au final, qu’on l’appelle Sedecimo ou Sevicimo, Steingewitter joue sur les plats de bande de Dan Avery et de tous ces producteurs vêtus de noir qui font du plus simple apparat musical, une oeuvre dont l’écoute doit se faire au moins une fois. La phrase précédente est aussi lourde que certain des morceaux, mais la mention spéciale va tout droit à Introduction. Ouverture musicale d’un long format qui n’est pas là que faire avec de présence. Enfin une introduction qui introduit quelque chose. Rien que pour ça, il faut se plonger les tympans dans la suite de ce long-format.

Pieral Aramasse

Sedecimo

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