« Le jour Où », c’est la rubrique pour les fans d’histoire du sport. Un match, une action, une victoire, une défaite. Autant d’occasions de montrer que le sport est façonné par de grands athlètes aux anecdotes savoureuses. Direction les années 80 pour ce deuxième opus de notre rubrique « Le jour où ».

Nous allons revenir sur l’un des événements les plus marquants et les plus choquants de l’histoire de la NBA.

Nous sommes en 1986. Les Celtics de Larry Bird remportent leur 16ème titre en venant à bout des Houston Rockets (4-2). Le front office des verts et blancs possède alors le 2ème choix de la draft après avoir récupéré le choix de draft des Seattle Supersonics (les C’s avaient échangé Gerald Henderson en 1984 en misant sur les mauvais résultats des Sonics deux ans plus tard). Ce millésime 86 est attendu par les dirigeants de l’époque. Les Cavaliers possèdent le premier choix et pensent à prendre Brad Daugherty (future star de l’équipe dans les années 90). On retrouve dans le désordre du Ron Harper, futur meneur de Jordan dans les 90’s, Dell Curry le papa de Steph, Mark Price futur gâchette et meneur ultra renommé, Jeff Hornacek, Dennis Rodman ou encore Drazen Petrovic (vous allez certainement en entendre parler bientôt de ce petit bonhomme venu de Croatie).

Très attendu après une saison universitaire de haute volée, on retrouve aussi en tête des mock Draft de l’époque un certain Len Bias.

Le joueur de l’université du Maryland est scooté par les Celtics depuis l’été 85. Après avoir effectué quelques entrainements avec les C’s, le projet est de l’associer au Big Three de l’époque : Larry Bird, Kevin McHale et Robert Parish. Len Bias se fait remarquer à l’université notamment en affrontant un certain Michael Jordan en inscrivant 24 points sur sa truffe. Lors de sa dernière année, il inscrit 41 points contre la fac de Duke (l’une des meilleurs du pays) remontant un déficit de 9 points.

Le 17 juin 1986, la Draft Nba se tient donc à New York. Comme prévu les Cavaliers sélectionnent Brad Daugherty. En deuxième position, Len Bias est sélectionné par les Celtics. On se met alors à rêver de duels entre le « petit » rookie (2m03 tout de même) et Michael Jordan. Malheureusement le destin en décidera autrement.

48 heures après la draft, on apprend la mort de Len Bias. Arythmie cardiaque, due à une overdose de cocaïne. A 22 ans seulement, celui qu’on imaginait comme une future superstar du basketball laisse le monde de la NBA et les Etats Unis dans la stupeur et l’effroi.

Essayons tout de même de replacer cette sordide histoire dans le contexte de l’époque.

Selon Buck Williams, rookie de l’année en 81-82, 20 à 30% des joueurs mettent le nez dans la poudre. La NBA n’est pas la ligue que l’on connait aujourd’hui. A l’époque, elle est au début de son ère, où certains vestiaires ressemblent plus à un quartier mal famé qu’à un vestiaire de sport comme on l’imagine. Sur la seule draft de 86, outre la triste histoire de Len Bias, le numéro 3 de la draft Chris Washburn verra sa carrière stoppée après seulement 3 mois direction la case désintox, tout comme Roy Tarpley (numéro 7 de la draft).

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Quand les Etats Unis apprennent la mort de ce jeune de 22 ans, idole de la fac de Maryland, déjà adulé par les plus jeunes, la controverse est énorme. Les politiques s’emparent du scandale et se lancent dans une lutte anti-drogue beaucoup plus féroce. La Anti-Drug Abuse Act (dite loi Len Bias) est promulguée en 1986. Le président de l’époque, Ronald Reagan, durcit cette loi en 1988. L’opinion publique prend conscience que la drogue et le sport ne peuvent plus être associés.

Dans les facs aussi, le cas Len Bias est pris en exemple. Des programmes sont mis en place pour expliquer aux plus jeunes les risques de devenir un star, entre argent et tentation.

L’histoire tragique de Len Bias a permis de faire changer les choses. Ailier de grand talent, souvent comparé à James Worthy ou Michael Jordan pour son côté aérien, il a également un shoot en suspension bien au dessus de la moyenne. On préférera retenir ces énormes capacités et ce qu’aurait pu être sa carrière aux côtés de « Larry Legend ». Les Celtics ont retiré son maillot en sa mémoire. Le numéro 30 de Len Bias restera à jamais au plafond du Boston Garden, quant à lui il restera à jamais l’une des stars du basket parties bien trop tôt rejoindre les cieux.

crédit photos : ESPN.com / nodistrict.com

A propos de l'auteur

Rédacteur Musique électroniques - Hip/hop

Amateur de rhum et de synthé, ce que je préfère malgré tout c'est taper du pied et mater la NBA

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