Greg Frite sort depuis quelques jours son tout premier album solo. Une ode à la poésie et aux mots bien sentis.
Le français Greg Frite propose depuis quelques jours ses «Grots Mots» compilés dans un premier album solo qui vient couronner plusieurs années de travail ( 10 ans avec le groupe TRIPTIK) et un talent indéniable reconnu depuis quelques temps à la télévision. Car oui, Greg Frite ne vous est pas forcément méconnu si vous êtes un téléspectateur occasionnel ou assidu du Before sur Canal + . Thomas Thouroude le MC de l’émission propose au rappeur, depuis la création de l’émission en 2012, de placer son flow sur un sujet de société soit directement en studio ou sur un clip classe symbolisant, tout simplement, l’univers et la personnalité du chanteur.
En effet, si vous aviez encore en tête l’image du rappeur à casquette et basket, Greg Frite va vous mettre une belle claque dans le visage.Avec lui, place à la moustache façon années 30, veste de costard old school et lunettes à verres fumés, en somme, place au rap dandy. On pourrait penser à un effet de mode mais la force de Greg Frite est d’avoir su établir la forme avec le fond. Ces textes , aussi réalistes que poétiques, montrent la vision d’une société qu’il essaye de juger avec recul, humour et pertinence. Le pari est réussi. On décrypte.
Il faut le dire de suite cet album nous a plu car il se démarque des actuelles productions. Tout d’abord sur la forme. En proposant 20 titres d’une durée assez courte, Greg Frite place à un flow où les punchlines s’enchaînent avec un rythme effréné qui ne peut pas laisser indifférent. Sa façon de rapper diverge de ce que si peut se faire. Très cadencé, son « slam chanté », est accessible au plus grand nombre sans déconcerter les amateurs du genre.
Musicalement, Greg Frite cultive aussi sa différence.Ainsi pour scander ses textes il passe allègrement du chant au rap ou au slam en alternant des orchestrations reggae, rock, pop, electro ou purement hip hop, des ambiances antillaises, brésiliennes ou bien encore typiques des standards de la chanson française. De même, les thèmes abordés sont tour à tour festifs ou conscients, politiques ou conjugaux, « nichés » ou universels ; le ton employé oscillant toujours entre léger et grave, comme la vie.Ce choix artistique, en plus d’être évident pour Greg Frite, est motivé par un constat général sur la consommation actuelle de la musique.
Aujourd’hui en effet, grâce aux lecteurs mp3, à internet et au « zapping » radio, chacun passe désormais naturellement et sans transition de Michael Jackson à Renaud, de Bob Marley à Johnny Halliday, des Beatles à Justice, d’Eminem à Serge Gainsbourg… La musique de Greg Frite se veut donc « à faces multiples »; chaque chanson étant une entité propre, l’artiste restant l’unique dénominateur commun du projet.
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