Dudley Slang - Kaïra City House Music

6h du mat’, les yeux piquent la lumière. La nuit a été putain de courte et la journée s’annonce longue. L’appart’ est tout sombre et le petit dèj qu’on m’a gentiment préparé est divin. Café, croissant et clope. Les fameux 3C d’un tabagiste actif. L’allumage de l’écran du PC est sans doute plus douloureux que le Lego sur lequel j’aurai pu marcher mais, heureusement, je comprends très vite que la journée ne commence pas si mal. J’ai reçu un mail plutôt sympa de la part d’un label que je suis depuis la release #001 et voilà qu’on m’envoie la #134.
Gros moment de solitude au moment de presser le bouton ►. J’ai tout laissé à fort volume et le son vient d’imprimer mes tympans sur les murs. avec une détonation musicale qui me sort très rapidement de ma torpeur pour me faire hocher la tête comme une théière…

Avant d’aller plus loin, il faut bien que je revienne un peu sur le mail en lui même et son expéditeur : Moveltraxx. Un label français qui doit son existence à un certain Big Dope P. Depuis la création du label, le mec prend un malin plaisir à ressortir cette touche française que personne ne sait définir pour la pousser face à un côté plus street que jamais.

Les releases de ce label vont dans tous les sens et dans tous les goûts, tantôt calmes et motivantes et tantôt lourdes de conséquences en gardant un je-ne-sais-quoi qui vient du ghetto où l’ont porte les casquettes à 6h. Et la Movelt Posse revient avec une release bien puissante, aussi bien en club que sur votre autoradio : Kaïra City House Music de Dudley Slang.

Avant d’aller plus loin, je ne peux pas faire autrement que de citer le grand homme barbu, gourou et manitou de MVLTX : « Depuis le temps que le label existe et que je connais Dudley, je suis carrément heureux de pouvoir enfin sortir cet EP chez nous.«  Le genre de phrase qui te fait comprendre ce que tu as entre les mains, un opus tout frais tout beaux avec sa propre histoire.

Les afficionados du label ne manqueront pas de faire le lien avec la #DMP6 qui est sortie en début d’année. Et oui ! En regardant la tracklist, Dudley était déjà là avec un son Phantom qui faisait valser la house avec un beat vengeur et une méchante syncope qui tient en haleine jusqu’à la fin du son.

Après un tel morceau, je dois reconnaître que j’attendais du lourd pour la suite et je ne suis pas déçu de ce que j’entends dans le casque. Un premier EP bien foutu et mal-sainement amené. On est pris au piège dès le premier son avec ce P.D.G. et sa ligne de basse. Il n’en fallait pas moins pour mordre à l’hameçon et se laisser entraîner dans ce rythme fou et ce sample venu d’ailleurs.

Après 4 minutes de hochage de tête c’est Hoez qui se pointe et me replonge dans ce que j’aime dans ce label. Un son lourd et un vocal hypnotique dans le bail de ce que Ezekiel avait fait avec Twilight Of The Dogs que je ne peux que vous recommander !
Vient ensuite Jumbo, son aux allures de house qui refait travailler vos muscles sterno-cléido-mastoïdien et scalènes ! Que de science pour contrer ce son et le synthé qui se promène tout du long. Les amateurs de sons lourds à tendances berlinoises trouveront leur amour dans Goofy Dogg Exit et son atmosphère sombre et répétitive. De quoi faire remuer quelques personnes en manque de violence pure.

R Moore Hard arrive avec sa face oldschool et éclipse tout sous une autre ligne de basse et un sample travaillé à l’amour. On s’termine avec Blowjob, prod rapide qu’on ne trouvera sans doute jamais sur ces chaînes YouTube qui naissent tous les jours.
La basse est toujours présente mais se retrouve accompagnée de ce côté ghetto que je rattache souvent à Moveltraxx. Le bitch passe à gauche, à droite, en haut, en bas et devient hypnotisant. Pas de doute, Dudley gère son truc jusqu’au bout.

S’il faut terminer l’article, je dirais juste que c’est le genre de release qui fait que je porte des casquettes avec de drôles d’inscriptions à l’envers. Revendication des plus douteuses d’une génération perdue. Sinon, l’EP est bon et séduit par le travail qu’on lui a apporté mais aussi peut être par l’écurie qui l’a releasé.

La suite se jouera au Palais de Tokyo le 2 mai avec Doppie, FEADZ, Hudson Mohawke et la charmante Nightwave. On s’voit là bas ?

Dudley Slang

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