En Allemagne, les chansons de Milky Chance ont tout d’abord circulé discrètement avant d’être sur toutes les lèvres. C’est en 2013 que ce duo originaire de Cassel, formé de Clemens, chanteur et guitariste, et Philipp, DJ a rencontré un succès massif en Outre-Rhin. Et si on revient en France, qui n’a jamais entendu le titre Stolen Dance qui a propulsé le groupe sur le devant de la scène, ou encore Down by the river ?
Quand on connaît les allemands pour leur électro et leur techno, on ne croit pas d’abord à la nationalité du duo, mais on voit bien que l’Allemagne n’a aujourd’hui plus seulement à son actif des artistes comme Scorpions ou encore Rammstein. Pour leur album Sadnecessary, le groupe pop folk alternatif a choisi l’autoproduction. Clemens, le chanteur confie d’ailleurs « Nous voulions faire notre musique librement et par-dessus tout vivre une grande expérience », avant d’ajouter « Certains veulent être pilote de Formule 1, nous voulions créer notre label. C’était un rêve de gosse ».
Quand on écoute l’album pour la première fois, on a des images de vacances plein la tête. On imagine que le chanteur est à côté de nous, avec sa guitare, et chante ses chansons autour d’un feu sur la plage. Le duo allemand, dans cet album, excelle à tisser des ambiances assez monotones, que le chanteur baigne de spleen, créant ainsi une petite ambiance mélancolique, une atmosphère un peu « sad party ». Le charme agit immédiatement, la tonalité de l’album est donnée. Les morceaux défilent, avec des rythmes tantôt traînants, tantôt rapides.
Sur les 14 titres, on ne peut pas vraiment en placer un au-dessus des autres, une certaine symbiose règne dans cet album. Bien sûr, tous les titres se démarquent, possèdent un petit quelque chose qui les différencie des autres, Stunner et Becoming sont plutôt marqués par la nonchalance du chant et des chœurs, et la langueur et l’efficacité des guitares. Les thèmes de la nature et du road trip sont souvent abordés à travers les morceaux comme Down by the River, un titre dansant et mélodique où les accords de guitare sèche semblent s’écouler telle une rivière, Flashed Junk Mind qui serait parfait pour une petite session guitare autour d’un feu de camp avec son tempo tranquille et Indigo, le morceau qui aurait pu faire partie de la bande originale du film Into the Wild.
De mon côté, j’ai trois morceaux qui sont ressortis du lot avec une petite préférence pour le titre Running, sans raison particulière d’ailleurs. Il y a des morceaux comme ça, on ne sait pas vraiment pourquoi, mais ils nous attirent plus. Peut être l’alternance entre le mélancolique et des moments beaucoup plus rythmés et marqués par des basses. Ce titre colle plus à l’ambiance soirée/clubbing allemand avec son beat rapide et ses touches électro, et ça nous donne envie de nous bouger sur le dancefloor.
Sweet Sun est un titre qui, avec ses riffs de guitare et son rythme plutôt entraînant, peut aussi faire bouger les derrières, et j’adhère complètement. Fairytale est un autre de mes coups de cœur, plus langoureux et romantique. D’ailleurs, il comporte dans le titre même la notion de romance et parle enfin d’amour et non de douleur.
Etant moi-même une fille, je parle en connaissance de cause, et il faut bien se le dire, le chanteur est plutôt beau gosse et on aimerait bien que ce soit pour nous qu’il chante. Et même si ce n’est pas un album qui nous submergera complètement, il constitue tout de même un incontournable de l’été ! Sadnecessary est un véritable panelle de sons et de genres qui séduira les oreilles de tous horizons musicaux.
B.
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