Flavien Berger jouait à la Salle Musicale FGO-Barbara vendredi dernier dans le cadre du festival MaMA Event 2014. A l’issu du concert, nous avons rencontré l’auteur et interprète de l’extatique Océan Rouge (voir le clip très réussi en bas de page). Propos croisés et rapportés par DavyCroket.
Il est tôt (20h) lorsque Flavien Berger inaugure la deuxième soirée du Mama Event 2014, l’audience en témoigne, elle est diminuée mais ça n’est pas pour déranger cet énergumène de l’électro-pop expérimentale française : « j’aime ces ambiances de proximité, ça me permet de jouer avec le public, d’interagir avec eux via ma musique ». Ainsi, Flavien chatouille nos tympans, s’amuse à couper le son aux moments d’intensité paroxystiques et nous embarque dans ses montagnes russes. Forain mystique aux platines, ce membre du collectif « Sin » nous invite à monter dans son manège tonitruant avec un titre inspiré, selon lui, du jeux vidéo Rollercoster « les jeux vidéos sont à l’origine de ma musique. J’ai commencé à composer sur Playstation 2 avec Music 2000, c’est comme ça que j’ai commencé à bidouiller, à sampler ». On comprend mieux comment a pu naître ce style si singulier.
Côté écriture, les compositions de Flavien Berger sont poétiques, naïves, légères, insufflées par l’image mentale d’un désert rouge « c’est une littérature américaine SF post-apocalyptique qui m’a nourri. J’en ai récupéré l’univers fantastique et onirique mais en est dégorgé le pessimisme. Je voulais transposer musicalement l’odyssée d’un type en vacance dans un désert rouge. Le titre de l’EP, Mars Balnéaire s’est alors imposé logiquement. Mars c’est la dominante de rouge, l’image du monde en négatif ». S’évader dans un imaginaire fantasmatique, tel est le leitmotiv de Flavien Berger qui par l’exploitation de longs formats (des titres durant de 15 à 20 minutes) nous promène avec des beats qui évoquent un style krautrock, sur un fond de chants profonds, aigus, trainants, languissants et transcendants « mais je ne parlerais pas d’évasion, c’est plutôt le roadtrip d’un voyageur sur Mars. Je me sens profondément martien. J’ai même demandé à Soundcloud d’ajouter une nouvelle localisation, celle de la planète Mars. Ils m’ont répondu qu’ils allaient étudier la question ».
Objet Musical Non Identifié, on compare Flavien Berger à Jacno, Kraftwerk ou encore Etienne Daho, des références qu’il assume. Originale et rafraichissante cette expérimentation mélodieuse, on est enthousiasmé également par l’énergie et la douce folie de Flavien sur scène (et en coulisse aussi, comme lorsqu’on lui demande de poser pour nous et qu’il se couvre d’un plaide pour s’allonger sous une table basse…) qui sautille et repend sa chevelure dans l’air frénétiquement « avant d’entrer sur scène, je me suis dis : je dois les défoncer ». Il a réussi son coup, comme après un shoot d’adrénaline, on sort de la salle béat et rêveur.
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