« Mais ça sort quand NGRTD ?! »
Voilà, il a fallu attendre longtemps !
Il nous a mis l’eau à la bouche avec tous ses sons, clips et petites vidéos que l’on a pu retrouver sur le net durant tout ce temps. Mais on y est maintenant, le retour du lyriciste Bantou, depuis le 18 mai NGRTD est dans les bacs pour le plaisir de tous les Gesteurs et Gesteuses.
Ah ouais au fait, l’album c’est bien NGRTD, et non pas NEGRITUDE. C’était déjà une marque déposé à l’IFPI. Il restait plus trop de choix, mais au final c’est passé crème.
« Flow insolent, j’ai mis un cheveu sur la langue de Molière. Putain, j’suis tellement en avance, bordel, mon album n’est pas l’disque de l’année, c’est déjà l’disque de l’année prochaine »
A quoi ça servirait que je présente l’artiste ?! Je pense qu’aujoud’hui tout le monde le connait, que ce soit les adeptes du rap ou les gens qui écoutent une multitude de styles musicaux. Le Prim’s Parolier, Le Lyriciste Bantou, Bakary Potter, Youss, Youssoupha,… on le connait !
Apres l’avoir suivi depuis des années et plus particulièrement sur son dernier album Noir Désir (album sur lequel on a le plaisir de le voir mettre le Confort Moderne en feu : pour ceux qui auraient loupé ça)
Sur ce skeud on retrouve un Youssoupha égal à lui-même. Une ligne directrice qui suit tout le long de l’album, des paroles réfléchies, des punchlines, une variété d’instrus sur lesquelles il pose pour plaire à tout le monde. On entend bien son penchant à prendre la tendance à contre sens, ce qui fait le bonhomme. Quelques invités assez sympas, un tout pour faire une bonne bombe lyricale réalisée par CEHASHI et produit par BOMAYE MUSIK.
On retrouve sur cet album 16 sons ou 17 pour les plus chanceux avec Public Ennemy en bonus track.
« On vous avait dit : « C’est pas maintenant ». Mais finie, la récréation, c’est maintenant ! »
On peut écouter des morceaux plus ouverts au grand public comme Love Musik en featuring avec Ayo ou bien encore Le score ; mais également des morceaux plus propres au RAP français avec Chanson Française ou Mannshaft. Et également un morceau « bio » avec Niquer ma vie, où on comprend qu’il est conscient de ses capacités, et qu’il souhaite faire des grandes choses, et sait qu’il vaut mieux comme destination que la prison et la mort.
Mise à part ça je ne veux pas vous faire chialer, vous pourrez kiffer sur son feat avec Alonzo des Psy 4 ou encore entendre poser les Casseurs Flowteurs. Ou bien encore Mourir mille fois, un titre emprunté à Monsieur Oxmo Puccino pour les connaisseurs.
En fait, tout au long de l’écoute on peut comprendre qu’il décrit la Négritude avec ses propres mots, à sa façon. Les attentats, être noir en France, la famille, Dieu, Aimé Césaire…
Après, il y a quand même un morceau qui nous a mis d’accord c’est bien entendu Chanson Française. Une ode à toutes ces années de RAP français sans aucun doute. De faire remonter Youss dans l’estime de tous ceux qui avaient des doutes.
Ici il montre son remerciement à une multitude de rappeurs qui ont pu l’influencer dans son enfance et même dans toutes sa carrière. Il l’explique très bien lui-même dans l’interview qu’il a pu donner récemment aux Inrocks.
« Je me suis construit en partie grâce à eux-même si j’ai d’autres influences. Des gens comme Lino, Akhenaton, Solaar ont façonné ma manière d’écrire. Je suis passé par eux avant de trouver ma propre écriture…ces anciens font offices de fondamentaux dans notre musique et dans ma musique. Ce n’est pas un hommage, c’est juste un sentiment fluide qui signifie que : si vous m’écoutez aujourd’hui, c’est parce que ces mecs-là étaient présents avant nous »
Pour les connaisseurs vous pourrez entendre dans ce morceau un paquet de références au bon vieux rap de l’époque, mêlé aux lyrics de morceaux, il te ramène direct dans les débuts qui sont devenus aujourd’hui des grands. Ca te fait dire aussi qu’au final le RAP ce n’est pas qu’une culture et qu’il a sa place entière dans la société, qu’il peut s’exporter plus loin qu’aux frontières des cités.
– Putain, quel rap de crapule, putain, quelle rime de bâtard – Référence à un son de Lunatic :
– Si tu veux, où tu veux, renoi, quand tu veux – Référence au son Les Princes de la ville de 113
– « Et que c’est gore, hardcore, comme reconnaitre ses torts » – Référence à un classique d’Ideal J (Kery James)
Voila, après je ne vais pas refaire toute la chanson mais juste ces petits exemples pour vous donner envie d’aller y jeter une oreille. Vous pourrez même y entendre à la fin la dédicace qu’il fait à tous les jeunes rappeurs, puis qui sait, ça se trouve vous y entendrez un nom qui agrandira votre culture musicale.
Ce n’est que le deuxième opus annoncé par le rappeur, il souhaite raconter une histoire à travers ses albums. Un peu une série à la Homeland mais version RAP.
« Je suis tellement hip-hop que mon médecin de famille s’appelle Dr Dre. »
Au final, t’écoute l’album et tu te dis que le rap ce n’était pas mieux avant. C’est bien à chaque époque. En vrai ce sont juste les haters qui ont inventé ça pour faire chier…
La trilogie noire commence de la meilleure façon dont elle aurait pu de mon point de vue. Plus qu’a espérer le troisième opus soit dans la même lignée et nous réserve une aussi grosse surprise.
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