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J’ai pas trouvé d’intro à cet article, j’avais clairement l’impression que j’allais passer du coca light sans que vous ne puissiez comprendre un traître mot de ce que je raconte. On part donc sans plus attendre sur Almeria. Ville espagnole sympathique de bord de mer et capitale de la province du même nom. Bah oui, on va se lancer dans des chroniques touristiques. C’est dire que je n’ai aucune idée de par où commencer cet article…

Pendant ce temps là, le player continue son travail depuis que j’ai appuyé sur lecture et je me rend compte que Nowadays commence à avoir de sacrée lettres de noblesses en matière de beatmaking de chez nous. La famille s’aggrandit et touche de plus en plus de monde. De nos jours (ha ha), c’est une des écuries qu’on garde dans un coin du regard.

Focus maintenant sur ce qui tourne dans mon casque depuis ces quelques lignes : Almeria. Loin d’un guide touristique du genre Cartoville ou Routard, il s’agit là du premier opus signé par le duo Everydayz et Phazz. On les connaissait déjà pour leurs productions solos (souvenez-vous d’ailleurs de Né sous le sun de Everydayz) et on se doutait d’une possible amitié entre les deux. Ce premier album, puisqu’on peut l’appeler comme ça de par sa richesse, signe là une vraie complicité musicale qui couvre biens des genres et des influences.

D’ailleurs, à l’occasion de la sortie de l’album, on a eu l’occasion de leur poser deux ou trois questions pour en savoir un peu plus mais vu que l’article sort en retard, je sais pas si on va vous apprendre beaucoup de choses. Oh oui ! Frappez moi ! J’aurai une bonne excuse pour le retard sur tout ce que j’ai à faire … !!

Eux mêmes l’avouent, l’album est une mine plus que fournie, un véritable filon sonore qu’ils nous servent aux débuts de la période estivale. Du coup, en plus d’avoir le nom d’une destination assez cool, on imagine que c’est l’un des albums que l’on va retrouver dans pas mal de playlists de l’été. Chaque son a été produit de son côté puis, lors de la mise en contexte, Phazz et Everydayz ont donné naissance à un véritable trip musical sous beats lourds de conséquences et instants plus calmes. Ça s’enchaine d’une traite et sans la moindre modération.

Le Vague à l’Âme ouvre – véritablement – la porte de cet album avec son ambiance des plus posées. De la mouette qui s’éloigne, c’est le synthé qui nous accompagne. On se croirait presque dans un alerte à malibu hispanique sous je ne sais quelle substance reposante et apaisante. Y’a du love et même Barry White pourrait se pointer qu’on ne serait pas étonné. Vient ensuite Almeria qui se pointe en tout discrétion avant de nous exploser aux tympans. Premier orgasme de l’écoute et Barry n’a rien fait.

Y’en aurait des comparaisons à faire là mais on s’en fout, c’est volage et on adore. La première – oui, c’est un spoiler – version de Girl of my dream se fait plus rythmique. Quand on sait que le vocal a été signé en 30 minutes, on se donne le droit de faire un O avec la bouche.

Une interlude et on repart. L’influence hispanique ou, tout du moins, les sonorités des pays où il fait chaud reviennent. La substance apaisante aussi. Un réveil sonne. Obligé de penser à Lido et Canblaster dans leur dernier rush. Mais, Phazz et Everydayz ont leur patte indéniablement reconnaissable. J’hésitais à lancer le parallèle mais le voilà. Deux albums, deux duos et surtout deux façons de faire. Sur Alméria, c’est néanmoins une véritable histoire qu’on nous met sous les oreilles. Tel un Julien Clerc plus actuel que jamais, j’ai ma préférence. Et d’ailleurs, puisqu’on en parle, voilà Vol de Nuit. Track quasi final qui donne un aspect club à l’album.

Je parlais tout à l’heure de « La première version de Girl of my dream ». La seconde vient clôturer l’album comme un abus de substance reposante : le Pitch. Pas le Pasquier mais le bouton. On a ralenti et la voix de Bridge est encore plus calme. Le son prend une toute autre envergure. J’avoue, j’ai pas tenté l’expérience avec le reste des morceaux mais ça sonne quand même cool.

Au final, Almeria s’éclate dans nos oreilles sans le moindre soucis. Tu sens la plage, le sable et le petit cabanon en bois flotté. C’est beau et ce n’est que le début ! Hé Phazz et Everydayz, nos esprits ont faim.

 

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INTERVIEW
Dans cet article se cachent deux produits que j’ai consommé en préparant les questions de l’interview que voici :

Bonjour à vous deux, pour faire simple mais compliqué est ce que vous pouvez présentez l’autre ? 

Everydayz : Phazz producteur de musiques actuelles et avant-gardistes
Phazz : Everydayz, producteur de musiques actuelles et conceptuelles

Est ce qu’on peut dire qu’il y a une petite rivalité, amicale bien sûre, entre vous deux ? 

Phazz : Ce n’est pas une rivalitée, mais une émulation, je pense qu’il faut savoir mettre son ego d’ « artiste  » de cotés si tu veux faire quelque chose d’a peu près audible
Everydayz:  Pour ma part je vois notre collaboration comme une histoire de confiance, de persuasion, d’auto persuasion et de remise en question perpétuelle.

– Quel est votre morceau favori de l’autre ?

Everydayz  : Sir Sly – Gold (Phazz Remix)

Phazz : Everydayz – Crêpes Crapuleuses

Comment vous est venu l’idée de produire un LP ensemble ? 

E : C’est Oogo et Chomsk de Nowadays Records qui m’avaient parlés du projet « Just a Lil Beat ». Le concept était simple, faire une collaboration avec un autre producteur pour faire une beat tape. J’ai direct pensé à Phazz. On s’est skypé, et c’était acté. Le projet de beat tape a évolué en projet d’album au fil de sa création.

– Everydayz, il bosse comment Phazz ? 

E : Trés mal, une catastrophe ! Non, au contraire, c’est toujours très maîtrisé et méticuleux.

– Phazz, il bosse comment Everydayz ?

P : Comme un bijoutier, tout dans le détail !

– Une anecdote sur la création de l’LP ?

E : Sur le morceau  » Girl Of My Dream  » vers 5h30 du mat, on se dit :  » mais il manque une voix sur ce morceaux quand même… » On a donc skypé Bridge (Chanteur R’n’B, qui à posé sa voix sur le morceau  » Girl Of My Dream « ) à L.A et à 6h00 ils nous envoyait les accapellas. Résultat, à 6h30 on avait le morceau et on pouvait aller se coucher satisfaits.

– Alméria, province d’Andalousie. L’LP qui s’ouvre sur des vagues. C’est une invitation au voyage ou l’Espagne vous fait rêver ? 

E : Les deux, c’est clairement une invitation au voyage. D’un autre cotés j’adore Barcelone.

 – À l’écoute de l’LP, j’ai été frappé par les styles couverts. Les interludes s’installent comme des passages entre eux, comment vous est venu l’idée ?

E : L’idée s’est imposée d’elle même lorsque nous avons écouté les morceaux à la suite. Les morceaux étaient trop fournis pour se succéder de façon harmonieuse. On a donc créé des tableaux pour les lier par un fil rouge pour créer une narration.

 – Au final, quel est votre morceau favori ? 

E : C’est une question difficile… J’aime bien Vol de nuit en ce moment.

P : Pour ma part « Almeria » même si j’ai tendance plus facilement à jouer Vol de nuit en club en ce moment!

 – Alméria, c’est le premier opus d’un nouveau duo ou je suis entrain de rêver à haute voix ? 

 P&E : Shit is real ! On cuisine des joyaux pour ton esprit !

 – Pour aller plus loin, vous êtes tous les deux impliqués dans la scène rap (instru ou dj), avez vous des préférences actuelles dans ce que l’on peut appeler le fameux rap game ?

E : Kendrick Lamar, Action Bronson, Earl Sweatshirt ont sorti des choses folles dernièrement.

P : La tape de Drake aussi est vraiment cool, Tory Lanez sort des trucs chauds aussi.

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Pieral Méria

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