Nous voilà donc sur l’autoroute. Covoiturage avec un fana de musique qui nous laisse brancher notre iPod à son autoradio pour découvrir plus de musique qu’il n’en connait déjà. Coup de bol, on a reçu le dernier album de Kelpe avant de partir. C’est donc l’occasion de se la raconter un peu en présentant la chose avant de prendre quelques notes pour rédiger un article.
Les bornes kilométriques s’enchainent et trouvent un écho incertain dans le début de l’album. Le beat semble suivre les tracés de la DDE pour qu’on puisse regarder la voiture qui nous précède sans la toucher. On y est Kelpe diffuse sa musique dans nos oreilles et la route se fait plus belle. Il nous avait déjà fait le coup avec un titre de son album précédent : Answered.
Il faut l’avouer. Parler de Kelpe ou écrire sur sa musique reste chose compliquée vu le nombre de possibles références qu’on peut y trouver. Mais n’allons pas dire qu’il est la suite de tel ou tel artiste ou encore à la croisée de plein de choses. Non, Kelpe fait du Kelpe. Si tu veux vraiment savoir ce que c’est, on peut dire que, grosso merdo, c’est un peu d’ambient mélangé à du trip hop pour faire un truc fascinant.
Dès le début de ce nouvel opus, l’ambiance du son reprend ce petit côté champêtre ou rural. Les amateurs des précédents albums du producteur britannique s’y retrouveront à coup sûr. Kel, de son vrai nom, joue avec les basses et les mélodies pour nous transfuser sa musique. Pianos et sons du futur se mélangent tout au long de notre route.
On voyage avec eux et peut être au travers d’eux. Le tout sans bouger dans notre siège même si nos sièges, eux, bougent. Cette phrase est compliquée je sais. Il faudra sans doute deux ou trois coups pour piger l’idée.
Une fois l’album pleinement lancé, on se laisse happer par le son. On ne cherche plus à savoir ce que c’est ou comment s’est produit. On profite juste. C’est à ce moment d’ailleurs que j’ai fouillé dans mon sac pour y déloger mon PC. Pour tout vous dire, c’est un Griffith Park Backpack de chez Case Logic dans lequel tu peux aisément casé de quoi tenir plusieurs jours à côté d’un PC sans le plier en deux.
Donc, entre trois slips, une chaussette solitaire, deux autres de la même couleur, un casque, une brosse à dents, un paquet de tabac, un short et un teeshirt Davy Croket, se trouve mon PC. Un vieux tacot qui peut servir de clim ou de radiateur selon les pays visités. Pour le coup, il tiendra la route pour vous parler de The Curved Line.
Après un quatrième album sobrement nommé Fourth : The Golden Eagle et la création de son propre label. Kel McKeown revient donc en même temps que la rentrée scolaire avec un nouveau voyage aussi enchanté que la pochette. Pointillisme ou impressionnisme du visuel et même volonté dans la musique. De petits détails et bruits s’ajoutent à des mélodies plus ou moins poussées. On croisera également deux ou trois vocaux qui s’installent comme des jalons sur ce voyage immobile. Pas de doute, Kelpe est aux commandes et continue de pousser son style encore plus loin. D’ici quelques années, on parlera peut être de Kelpisme qui sait…
Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, on parle de cet album qu’on ne peut que vous recommander au coin du feu ou d’un radiateur avec les yeux fermés. Si vous êtes plus à propos de sensation nouvelles, une nationale sous la flotte à bord d’une voiture pourra facilement vous faire passer d’un simple voyage à un véritable road-trip.
Bonne route !
Pieral Berta
EDIT :
Pour prolonger le voyage, on peut faire un détour par un petit village ou un site touristique. Ils sont souvent mentionnés sur la carte pour peu qu’elle soit en papier. En tout cas, mardi dernier, Kelpe était l’invité de Mr. Beatnick sur NTS. On a donc le droit à un joli détour de deux heures en compagnie du britannique qui gambade en musique.
Mr Beatnick w/ Kelpe – 15th September 2015 by Nts Radio on Mixcloud
Kelpe
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