Je ne vais pas m’en cacher, niveau rock, je suis complétement à la masse et j’ai encore des tonnes de disques immanquables à découvrir. C’est encore pire si jamais on commence à me parler de rock indé et de ces choses que je ne comprends pas du tout. Bon, pour ce qui est « hard » rock et metal, là c’est plus mon rayon. C’est cool parce que c’est exactement de ça qu’on ne va pas parler aujourd’hui.
Pour une fois (qui ne sera pas coutume), on parlera de rock au sens global et, au sens strict, du premier album de Stal : Young Hearts, qui sort aujourd’hui chez Arista. Constitué de Pierre-Marie Maulini et accompagné de Hugo Rattoray et Renaud Rodier, Stal est un petit condensé d’expériences et d’influences en musique rock. On a d’ailleurs pu les croiser en première partie de King Of Leons ou encore de M83. Certains pourront faire la comparaison avec le dernier, mais il faudrait voir à arrêter de comparer tout à tout.
Après deux premiers EP, Stal revient avec un premier long format de onze titres d’une douce trempe dans laquelle on se sent très rapidement chez soi. Il faut dire que Pierre Marie écoute ce qu’on aime écouter à la rédaction : Olafur Arnalds, Sigur Ros et n’a pas pour autant l’esprit tourné vers ces noms trop peu connus. On retrouve aussi Coldplay, sa machine à café et M83 dans ce qu’il écoute.
Pour ce qui est de Young Hearts. L’album explose en bouche comme une pastille de Vichy à l’arôme citron. Je m’explique. Au début, on le laisse arriver en pensant retrouvant le goût de la menthe et son côté rafraichissant. Et c’est là qu’opère la magie du citron. L’album s’exprime véritablement en laissant apparaitre l’univers musical de Pierre Marie et ses collègues. Rock doux et luxueux sans tomber dans la démonstration pure et simple ni trop l’être. Bref, c’est la surprise totale. Mention spéciale doit être faite à l’artwork qui reste à l’image (hoho) de ce qu’on avait pu voir sur les précédentes sorties de Stal. C’est pas un triangle ou tout autre forme géométrique qui ne fait aucun sens. C’est une vrai pochette que chacun peut voir à sa façon. Pour moi : c’est une ville et j’ai rien fumé.
Au final, s’il y a bien un truc qui m’a marqué et m’a poussé à parler de STAL, c’est le côté partage du projet. Que ce soit dans la bio qui cite des trucs sympas pour vos oreilles, dans la musique qui se teinte de quelques références plus ou moins obscures et même l’humain qui partage ses goûts sans se faire demander. Young Hearts se pose donc comme une belle surprise que je recommande.
Pieral Atrène
Mais qui peut mieux parler de Stal que Stal lui même ? À l’occasion de la sortie de l’album, nous sommes allés à sa rencontre pour échanger quelques formules de politesse, mais surtout une belle entrevue où on a parlé de voyages, des Goonies, mais surtout de musique.
Pour commencer dans la plus pure tradition des interviews, est ce que tu peux te présenter ?
Je m’appelle Pierre-Marie, je suis niçois et je vis à Paris en ce moment
Pourquoi avoir choisi « Stal » comme nom ?
STAL signifie acier en polonais. Au départ, j’aimais cette idée, car l’acier représente bien le côté froid de l’utilisation des machines et des synthés. J’aime aussi l’idée d’un nom court que l’on puisse retenir facilement.
À 20 ans tout juste, tu sors ton 1er album « Young Hearts ». Riche en émotions et fort d’inspirations de divers styles musicaux. Qu’as-tu voulu traduire à travers cet album ?
Bon j’ai un peu plus que 20 ans tout de même (rires), mais je reste effectivement un « young heart ». Je vois dans cette album la fougue, la fuite en avant et l’espoir. Je suis un optimiste de nature. J’ai essayé de raconter une histoire, non pas au sens narratif, mais en terme de reliefs tout à long de l’album, pour décrire ce qui fait la vie, avec ses hauts et ses bas.
« J’adore ce courant à la croisée de la musique classique et ambient »
De par ta participation au sein du groupe, on peut clairement percevoir des influences de M83, et d’autres t’associent à Mogwai voire Coldplay. Quels sont tes artistes préférés ou qui t’ont influencé ?
Si je devais donner mon top 3 en terme d’influences ça serait Sigur Rós en premier. Ce groupe a bouleversé ma vision de la musique. En second, je suis aussi un gros fan de Mew, groupe danois de rock quasi progressif mais tellement mélodique. Une grosse référence pour moi. Enfin, et pour n’en citer qu’un Ólafur Arnalds, compositeur de BO et que l’on qualifie de post-classique. J’adore ce nouveau courant à la croisée de la musique classique et ambient.
Cet album sort chez Sony. Tu te sens comment quand je dis ça ?
Plus précisément, il sort chez Arista qui est une sorte de label indé au sein de la major, c’est une petite équipe soudée où tu peux être en contact facilement avec chaque personne. J’aime beaucoup ça. Sinon comment je me sens ? Comme un type dont l’album sort : excité !
Comment as-tu été amené à travailler avec eux ?
Mon manager connaissait bien le directeur artistique, et donc l’équipe nous a pas mal suivi depuis nos débuts. Ils aimaient les morceaux, et de nous avoir vu en live a fini de les convaincre.
Avant le projet STAL, tu as participé à l’écriture d’albums de nombreux artistes tels que VV Brown. Tu avais même un groupe, A Red Season Shade. A quel point ces expériences ont-elles participé à élaborer ton projet ?
Je pense qu’il faut bien distinguer les 2. Écrire pour soi et pour les autres est très différent. VV Brown fut une excellente expérience. C’est comme jouer un rôle, tu te laisses diriger et interprète au mieux les souhaits de la personne. Cela m’a fait évoluer dans un registre qui est moins le mien musicalement, mais ça m’a ouvert d’autres horizons. Et A Red Season Shade fut mon premier groupe, les premières compos, donc même encore dans STAL je pense que l’on retrouve de cette patte la. Ça fait partie de ma vie.
Fort de ces expériences tu as beaucoup voyagé en Europe de l’Est et pour « Young Hearts » réalisé entre Paris, Bruxelles, NY ou LA, y a-t-il une ville particulière où tu songerais à t’installer ?
Los Angeles sans hésiter. La Californie bénéficie d’un cadre de vie exceptionnel, Los Angeles est tellement dynamique d’un point de vue musical, elle n’a plus rien à envier a NY (que j’adore aussi). Et comme je suis fan de soleil et de chaleur alors Los Angeles, c’est le top.
« STAL est réellement un condensé musical de tout ce que j’ai vécu en 10 ans de musique »
En écoutant l’album, on a l’impression que ces voyages t’ont-ils inspiré pour cet album. À quelle mesure est-ce vrai pour toi ?
Forcément les voyages t’influencent, je pense qu’il est difficile de le matérialiser, mais s’initier à d’autres cultures, d’autres traditions, d’autres panoramas ne peut que t’enrichir. C’est encore plus vrai pour l’écriture des paroles, je me sens toujours plus inspiré lorsque je suis sur la route.
Si tu en avais la possibilité, dans quelle série où film aimerais-tu entendre ta musique ?
Un bon vieux classique genre les Goonies.
Une petite tournée est prévue en Allemagne en 1ère partie de divers groupes, ai-je le droit de rêver à une tournée avec STAL en tête d’affiche ?
On bosse pour en tout cas ! Ça viendra.
D’ailleurs, avant de monter sur scène ou de commencer un nouveau morceau, est ce que tu as un petit rituel ?
Un gros câlin entre musiciens. Mais surtout faire les fous.
Pour faire partager tes goûts à nos lecteurs. Je vais te demander de nous faire une petite playlist. Stal, qu’est-ce que tu écoutes pour :
– le réveil ? Ma machine à café
– le café du matin ? Baths – Disorderly
– la douche ? Je chante plutôt.
– En voiture ou dans les transports en commun ? Kings of Leon
– aller à un rendez vous important ? Un bon vieux At The Drive In ou Royal Blood par exemple en ce moment.
– voyager ? Ólafur Arnalds ou Jon Hopkins
– prendre l’apéro ou chiller ? Le dernier album de Low
– aller en soirée ? The Naked And The Famous – Young Blood
– l’atterrissage de lit (en charmante compagnie ou non) ? Go Go Penguin
– dormir ? Le dernier album spécial pour dormir SLEEP de Max Richter.
Et s’il ne fallait retenir qu’un seul son sur tous ceux là ?
Ólafur Arnalds
Quels sont tes projets pour l’avenir ?
Continuer à faire de la musique tout simplement. Jouer au maximum !
Un dernier mot/Une dernière punchline/Une dernière pensée ?
Young Hearts, tout simplement.
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