La journée commençait normalement. Le GSM qui sonne. Le chat qui miaule. La machine à café qui se met en route automatiquement. Toute la technologie d’une maison pour redonner vie à ses habitants. Malgré ça, cette journée a très vite pris une tournure horrible quand le précieux cépage des terres de Carte Noire a commencé à couler de la machine en direction du sol. Rajoutez à ça une découverte de la scène par le coton de la chaussette et vous obtenez un matin qui n’est pas parfait. Bon, certains parleront surtout de matin de merde et ils n’auront pas tort.
Une fois la situation de crise gérée et deux ou trois miaulements d’un chat qui se pense attaqué, on ressert un café – dans la tasse ce coup-ci – et on se pose un peu avant d’attaquer la journée.
C’est là qu’intervient Broken Back. Un artiste qu’on avait déjà par le plus grand des hasards sur un titre de Klingande qui est au générique d’un des films les plus honteux de cette année : We Are Your Friends. Bien évidemment, la décence m’impose de ne pas parler de la piètre mise en lumière du métier de DJ ou encore de l’erreur totale du réalisateur de prendre une sous culture pour la mettre en avant comme un produit nouveau. Non. Je ne ferai rien de ça, mais je vous dirais quand même de ne pas perdre du temps de vie devant ce film. Allez éplucher des patates, ça pourra être utile plus tard.
Une fois arrivée là, Jérôme Fagnet, de son vrai nom, fait peur. Après le café au sol, je ne suis pas persuadé d’avoir envie de tuer les quelques dernières motivations qui m’ont tirées du sommeil ce matin. Ne restons pas dans le passé et laissons Broken Back s’exprimer pleinement et, cette fois, seul.
Dès les premiers instants, on reconnait la voix de l’homme accidenté qui semble pourtant être le plus heureux du monde avec des titres qui s’enjaillent à renforts de mélodies entêtantes. De véritables BO pour de furtives prises de conscience de ce qu’est une seconde de bonheur.
Impossible d’aller fouiller dans de possibles ténèbres musicales à la recherche d’un détail à démonter comme je l’ai fait précédemment. Broken Back livre ici un EP clair, précis et net qui sonne vrai. On est pas entrain d’écouter le travail de quinze studios et je-ne-sais combien d’ingés sons spécialisés dans le branchement d’un câble. Non, c’est juste l’expression musicale d’un homme heureux d’avoir une guitare et une licence Logic. Bien évidemment, Jérôme a fait du chemin depuis ses premières démos et il peut compter sur un certain N’To et d’un assistant de Mr. Zdar pour bosser le son à ses côtés.
Au final, c’est vrai sans être naïf. On l’écoute au petit déj pour la première fois, mais il faut croire que son tricycle risque de passer sur de nombreuses ondes radios dans les prochains jours. Simple phénomène qui poussera au burn-out les auditeurs en peine ? L’avenir le dira. En attendant, avec les préjugés du début, on se sent un peu con. Broken Back ne fait certainement pas partie de ce qu’on écoute d’habitude, mais on n’est pas non plus entrain d’écouter un énième acteur-boursier de la scène musicale française.
Frero Delavega et autres Kendji, tenez vous droit, l’homme au dos blessé arrive
et il n’est pas aussi handicapé que vous.
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