À vous, amateurs de rap à la recherche d’un projet que vous pourrez écouter pour vous détendre au bord de la piscine… On a ce qu’il vous faut. Des productions aux sonorités house sur lesquelles vient se poser une voix évasive et sensuelle… Mangrove, trio originaire de Tours, a la bonne recette.
Une page Facebook crée le 20 juin, un premier clip mis sur la Toile le 22 et enfin un projet se dénommant Parati disponible depuis le 26 sur Bandcamp. Mis à part ces quelques informations, on ne sait pas grand chose du trio composé d’Otto Rivers, Fresh Manicut et Heartbox. Le premier écrit et rappe, les deux suivants s’occupent des productions, du mixage et du mastering.
Quand ton booty fait la toupie, j’ai le tournis…
Otto Rivers a ce genre de plume efficace qui fait voyager tant ses écrits sont imagés. Mais loin de se contenter du fond que tant de rappeurs délaissent au profit de la forme, le rappeur a les deux. Il semble être ce genre de personne posée, un peu blasée mais qui, loin de se lamenter sur son sort et sur la bêtise de son espèce, sait quoi faire et où regarder pour conserver le sourire.
Son flow, tantôt évasif, tantôt incisif, vient mettre en valeur des paroles qu’on doute patiemment travaillées. Les mots glissent jusqu’à notre oreille de la plus belle manière. Une technique maîtrisée et un flow l’étant tout autant donc, mais pas que… L’artiste tourangeau a une de ces voix qu’on n’entend pas tous les jours. Lascive, il semble l’avoir bien compris puisque celle-ci vient se conjuguer à des textes dans lesquels la femme a une place importante. Loin de ces textes misogynes qu’on peut aujourd’hui entendre à la radio, Otto parle de la femme de manière franche et poétique, à l’image du morceau Chipie.
L’artiste parle également de son rapport à l’écriture et à la musique en général, musique qui lui permet de se soulager de son blues omniprésent. Il nous fait également part de son goût pour le voyage et si vous écoutez le titre éponyme du projet en regardant un ciel gris, vide de toute lueur du soleil, vous n’aurez qu’une envie… partir.
« Parati, du parasol au parapluie, je soupire, j’étais au Paradis… Dans les rues de Parati, je suis un souvenir » Les productions sont signées Fresh Manicut et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elles sont réussies. Loin des codes actuels du rap francophone, celles-ci sont résolument house et en ça sont comparables à celles qu’utilisent parfois Grems, le bien connu marginal du rap français.
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