Pendant sa tournée au Texas, VedeTT prend le temps de nous raconter ce qui s’est passée ses dernières années. Sa carrière, sa musique, son ressenti…
Avant toute chose, et sans faire l’apologie de l’alcool, Vedett est une marque de bière spécifique. Le choix de ce nom justifie-t-il ton adoration pour celle-ci ou est-ce une simple coïncidence ? ( rires)
C’est en effet en buvant une VEDETT que j’ai choisi ce nom. C’est une bonne bière, mais pas exceptionnelle non plus. C’est pas par adoration de ce produit :). J’ai trouvé ça amusant et plutôt catchy. De plus, c’est le premier des paradoxes de ce projet. Le statut de « VEDETT » est un peu péjoratif, c’est assez dévalorisant comme dénominatif. C’est comme « la star de la soirée », c’est à l’inverse de ce qui me plaît globalement et de ce que je revendique.
Avant de te lancer en solo, VedeTT était un quatuor. Envie d’émancipation ou crêpage de chignon ?
En fait, VedeTT est né d’un duo à la base. Nous faisions de la pop électronique avec mon vieux pote de Lycée, Laurent. C’était cool, mais on a vite été lassé d’être derrière des machines. Nous voulions intégrer des instruments en live. Donc au bout de quelques temps, Nicolas, le guitariste, puis Simon, le batteur nous ont rejoint pour former un quatuor. On a un peu tourné avec cette formule, mais au bout de 2 ans environ, nous n’avions plus envie des mêmes choses. Ils ont donc décidé d’arrêter le projet, et j’ai continué en solo. C’est cool, ça m’a permis de composer un album tout seul, sans compromis et vraiment personnel.
« Tuer les gens », sorti en octobre 2015, est ton premier album solo. Quelles ont été tes influences/ tes inspirations et comment s’est déroulée la composition de celui-ci?
J’ai composé cet album lorsque j’étais au chômage. C’était idéal comme période. Je suis quelqu’un d’assez lent et d’un peu paresseux, donc c’était parfait d’avoir ces longues journées où j’avais le temps de m’ennuyer, de rêvasser. Je composais un peu tous les jours, parfois une heure ou deux, parfois 10min, puis j’arrêtais, je passais à autre chose. Je ne me suis pas mis la pression. Personne ne m’attendait, j’ai donc pu prendre le temps que je voulais. Mes inspirations sont très variées. Je ne découvre pas beaucoup de choses, j’aime écouter ce que j’aime déjà, approfondir les écoutes, etc. Pour la petite histoire, le morceau « Fade Away » qui ouvre l’album est un morceau « hommage » au track « Goodbye Horses » de « Q Lazzarus ».
Un pote m’avait dit une fois que VedeTT ressemblait un peu à ce morceau, et en l’écoutant, j’ai redécouvert ce morceau que j’avais entendu dans « Le silence des agneaux ». C’est donc en cherchant la discographie de cet artiste « Q Lazzarus » que je me suis rendu compte qu’elle n’avait pas fait d’album.J’ai donc été frustré de ne pas entendre plus de cette ambiance qui me plaisait tant et j’ai décidé de faire cet album. Comme j’étais déjà un peu dans la même esthétique, je n’ai pas eu à forcer. Le reste de l’album est nourri de beaucoup d’influences qui se mélangent, et j’espère d’un peu d’originalité aussi.
Quelques semaines après la sortie, les terribles événements du Bataclan ont eu lieu. Comment as-tu vécu cela, toi qui n’avait peut être qu’une envie, de présenter tes chansons et de célébrer cet opus sur scène ?
Quand c’est arrivé, déjà, c’était l’horreur, j’ai pas vraiment pensé à moi et à mon album, j’étais comme tout monde, juste choqué. On a décidé tout de suite de suspendre la promo. Non pas parce que l’album s’appelle « Tuer les gens », mais parce que tout le secteur de la musique était en deuil et qu’il était naturel de respecter ça. Après, en effet, le fait que l’album s’appelle « Tuer les gens » n’a pas aidé à cette période. Plusieurs radios et médias en général ont décidé de ne pas en parler, ou de repousser les articles et diffusions, car trop « sensible ». Je comprends ça, mais j’avais aussi envie de leur expliquer ma vision des choses. C’était un peu frustrant.
Après une tournée en France, en Suisse et aux States, tu es en ce moment même sur une seconde tournée à Austin et aussi dans le cadre de SXSW pour différentes dates. Comment expliques tu cet engouement ? Comment cela se passe-t-il?
Oui c’est cool, on a eu une chouette année 2016, et on entame 2017 avec un petit tour au Texas, alors oui, on est assez content. Je dois ça à la super équipe qui m’entoure. Beaucoup de gens m’ont rejoints pour faire vivre cet album, et c’est assez incroyable ! Chacun est très talentueux dans son rôle, donc tout roule et on passe des supers moments ensemble. C’est assez exceptionnel quand ça se passe comme ça, et très confortable pour tout le monde.
On parle de ton premier album, mais il se trouve que tu as collaboré avec le producteur Clive Martin en septembre dernier. Comment s’est fait la rencontre ? Qu’est ce qui t’as poussé à travailler avec lui ?
Le coup du studio avec Clive Martin est une opportunité que nous avons eu grâce au soutien du Chabada, la salle de concert d’Angers. Il devait venir faire une « masterclass » au studio « Love Island » à Angers et il nous a proposé d’être le groupe témoin car il avait bien aimé l’album. Le mec à bossé avec « The Cure », « Queen », etc, donc on a pas beaucoup hésité, et on a passé une super session avec lui.
1 an et demi après la sortie de ton album, penses-tu déjà au second opus ? Est-il au stade de pré-conception?
Oui bien sur, j’en suis au stade de composition et c’est cool, je sais ou je veux aller. Pour le prochain, même si je garde la main sur la compo, je vais faire intervenir Simon (Batterie), Stw (Guitare) et François (Sondier) sur les arrangements, et sans doute aussi mon pote Max de San Carol (On joue tous aussi dans San Carol) car on partage pour beaucoup la même vision des choses et ils sont hyper talentueux. Ça serait dommage de me priver de ça.
Que peut-on retrouver dans le baladeur de VedeTT? Quels sont tes coups de coeur musicaux du moment ?
Mes petits coups de coeur du moment
– House of Wolves – Acres of fire
– A. Dyjenciski – I’m the woods
Un dernier mot aux lecteurs de Davy Croket ?
PEACE HOMIES
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