Brute, glacée et expérimentale, la techno de Bajram Bili est aussi ultra recherchée et ultraphysique. En cette soirée du 17 juin, le Tourangeau joue à domicile ici, à Aucard de Tours. Comme à la maison.

Bajram Bili, ça veut dire quoi ?

Alors c’est un truc perso en fait, c’est le prénom d’un ami que j’ai rencontré au moment où j’ai crée ce projet, et Bili c’est le nom d’une peluche que j’avais quand j’étais petit ! C’est assez simple, quand je me suis amusé à mettre les 2 ensemble, je me suis dit « ah bah c’est cool finalement ! ».

Comment est né ton projet ?

Moi à la base je viens de formation plus rock, j’avais des groupes de rock avant. À la base, je suis pianiste, depuis que je suis gamin. J’ai toujours été fasciné par les machines et le fait de faire un truc seul, du coup au bout d’un moment ça s’est fait, un peu facilité par une histoire qui s’arrêtait avec un groupe, et là je me suis dit : c’est le moment !

Ton dernier album « Remembered Waves » est sorti cette année. Quelles ont été tes influences ainsi que ta démarche pour la création de cet album ?

Sur cet album j’ai vraiment pris le parti de faire un truc beaucoup plus live. Y’a pas mal de morceaux que j’ai testé en impro ou en semi-impro sur les dates de l’an passé, et je voulais vraiment garder un côté brut, physique, live. Pour la plupart des morceaux, j’ai fait « play » sur séquenceur, j’ai joué les trucs en direct, un peu d’édit (avec mix et mastering évidemment après), mais j’ai vraiment été à l’essentiel, avec peu de pistes.

Il y a quand même un gros changement avec tes précédents albums qui sont plus calmes. Celui-ci est beaucoup plus techno, plus expérimental.

Oui ! J’aime pas faire 2 fois la même chose, je pense que ça se sent d’ailleurs ! Le fait d’empiler des pistes, et des pistes, et des pistes… (soupirs) c’était un peu un challenge que de me dire que finalement, un album avec 8 ou 9 pistes dessus, ça peut être aussi bien.

Du coup pour le côté expérimental, je me sers beaucoup d’effets que j’utilise quasiment comme des instruments en fait, toutes mes révèrb’ et tous mes échos je les utilise en tant qu’instruments, ils sont aussi forts que le son du synthétiseur voir plus. Le précédent album était déjà plus centré sur le rythme, mais là c’était une volonté aussi que ce soit vraiment centré sur la section rythmique.

Quel est ton rapport avec le live, la scène en général ?

Pendant très longtemps j’ai pas du tout aimé ça. J’en faisais mais un peu parce qu’il le fallait, à la limite je prenais plus de plaisir en dj set qu’en live. Et puis sans raison apparente je me suis mis à aimer ça, et en fait c’est vraiment devenu un truc vital ! J’aime pas trop rejouer les trucs que j’ai sorti sur un album en live, je teste de nouveaux trucs.

Tu es Tourangeau, du coup ce soir tu joues à la maison !

Oui, je suis content de jouer ici, en plus Aucard de Tours c’est un festival que j’aime bien, parce que l’ambiance est hyper cool, hyper familiale, et surtout je me suis rendu compte que c’est la première fois que je joue à Tours avec un set qui n’est pas en cours de rodage. Je suis content de jouer dans des conditions relax comme ça !

Continuons sur le live, des dates en particulier qui t’ont touché ?

Oui, je me souviens l’an dernier quand j’ai joué aux Nuits Sonores, c’était un rêve pour moi ! C’est un festival que j’ai toujours adoré, en plus je jouais juste avant l’une de mes idoles, qui est James Holden, j’étais ravi. Ça reste un souvenir hyper fort. Sinon cette année, Astropolis, que j’ai fait cet hiver, c’était cool parce qu’on avait une carte blanche avec mon label le Turc Mécanique.

Tu aurais deux ou trois titres à conseiller pour danser jusqu’au bout de la nuit ?

Ohlala, c’est compliqué ! (rires) Pas forcément des titres en particulier mais par exemple en ce moment j’adore ce que fait Donato Dozzy, tous ces mecs là qui sont vachement dans le psychédélisme, le rapport à la transe. Après je peux aussi adorer danser sur des morceaux de LCD Soundsystem, qui est probablement l’un des meilleurs groupes que j’ai vu en live.

T’as des idées de projets pour la suite, des albums, etc ?

Là je suis en train d’enregistrer de nouveaux trucs, pas de sortie de prévue exactement, ça se fait petit à petit. En fait le dernier album est pour moi comme un nouveau point de départ, donc je continue autour de ça. J’aimerais bien sortir un, deux, trois maxis, sans forcément penser à un album parce que j’ai pas forcément d’idée précise sur ce format. Donc oui je pense sortir plusieurs maxis !

Y’a des concerts qui t’intéressent et que tu iras voir ce soir ?

Oui, il y a Rendez-Vous, mais aussi Who Made Who qui étaient déjà passés chez nous à Tours au Temps Machine et c’était chouette, puis Octave One qui joue après moi également.

BAJRAM BILI SUR LE NET

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A propos de l'auteur

Rédactrice Musique

Passionnée de cultures électroniques et d’arts numériques

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