La littérature de voyage, tout le monde connaît ; de L’Odyssée d’Homer à Sur la route de Kerouac en passant par le Supplément au voyage de Bougainville de Diderot, notre imaginaire collectif est nourri par les récits des pérégrinations de personnages mythiques plus ou moins fictifs. Pour ce qui est des arts plastiques, l’on n’aura aucun mal à se remémorer les travaux de photographes ou de peintres ayant exercé leur Art en vagabondant dans diverses régions du monde.
Mais on connaît beaucoup moins d’œuvres de musicien auxquelles on peut apposer le qualificatif »de voyage ». Celui-ci s’accorde parfaitement avec le nouveau concept-album de Thylacine, nommé Transsiberian. Le jeune Angevins s’est embarqué sur la voie mythique, reliant Moscou à Vladivostok dans le but d’enregistrer un projet inspiré par cette épopée pendant qu’il la vivait.
Véritable objet multimédia, cet album s’écoute et se regarde, au travers d’un documentaire en 10 épisodes réalisé par David Ctiborsky et coproduit par France Télévision.
L’intérêt de ce document vidéo (qui s’avère être bien plus qu’un making-of) tient dans la façon qu’il a d’expliciter l’influence de l’environnement sur la production artistique. Lors de l’embarquement à Moscou, Thylacine déclare : « Il y a dans mes morceaux un gros rapport au lieu (…) J’ai beaucoup de morceau qui porte le nom des lieux où je les ai fait, parce que j’estimais que le morceau racontait ça ; ce lieu, cette ambiance, cette atmosphère à ce moment précis ».
Armé d’un micro, il enregistre de la matière qu’il exploite par la suite dans ces morceaux : la rythmique du morceau Train, la piste suivant l’Introduction, est faite du bruit que fait le wagon en passant sur la jointure des rails. Le sample vocal de Chaman est un véritable chant rituel, capté alors qu’il passe la nuit chez un homme avec qui il s’est lié d’amitié dans les environs du lac Baïkal.
Les rencontres sont très importantes dans cet album ; ce sont des gens croisés lors des diverses étapes qui ouvrent à Thylacine les portes d’un univers bien loin de l’image que l’on a de la Russie post-soviétique. Il a eu la chance d’approcher au plus près la vie mystique qui se déploie dans les steppes, pour en tirer une énergie tribale qu’il mêle avec les compositions électroniques qui font sa renommée.
Un chemin sans fautes pour Thylacine que nous suivons depuis ses débuts dans sa ville natale. Nous aurons même la chance de pouvoir son nouveau live le 10 décembre prochain au Krakatoa à Mérignac
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