Homieland Volume 2, c’est la nouvelle compilation Bromance, majoritairement composée – comme d’habitude – d’inédits de personnalités extérieures à ce label. La tracklist est – comme d’habitude – alléchante, le produit est – comme trop souvent chez ces gens – franchement décevant.

Avant toute chose, l’on soulignera tout de même quelques bonnes propositions : Sam Tiba, toujours plus loin dans son esprit, signe un gros remix de KHOO et une prod somme toute correcte d’un nouveau son de Bricc Baby Shitro. On rappellera que ce dernier avait secoué les internets avec sa mixtape Nasty Dealer où l’on trouvait des instrumentales signées par la crème d’Atlanta (Metro Boomin, Sonny Digital…) mais aussi Brodinski et l’ensemble (ou presque) du crew Bromance. Il joue ici un son vraiment pas mal avec un hook des plus efficaces, restant dans son créneau sur WHOAH, qui fait toujours autant son effet en club !artworks-000143203477-ivck1c-t500x500Dans un autre genre, grosse sensation dans la blogosphère française avec Virile des illustres inconnus de The Blaze, seul titre clippé de la compilation qui a provoqué des réactions dithyrambiques : les Inrocks parlent de «poésie nocturne et urbaine », Clique aime bien aussi, c’est un succès. Mais alors franchement, si c’est loin d’être désagréable, c’est tout aussi éloigné d’un coup d’éclat musical que le come-back de Joey Starr : c’est vu, revu, rerevu, passons à autre chose je vous en conjure, assez de productions préemballées prêtes à buzzer, d’autres personnes feront toujours ça mieux que vous.

On arrive finalement à la source du problème de cette compilation : elle n’apporte strictement rien à rien, ne fait bouger aucune ligne tellurique du noble art de la production électronique. Panteros est toujours aussi marrant/intéressant mais il n’a pas changé de synthé depuis des années, son « Milagro » ne fait pas exception. Suicideyear (que je tiens pourtant en très haute estime) semble avoir gratté le fond de la corbeille de son mac pour nous sortir une démo qui pue la sciure. Le morceau de Feral – que je n’avais pour mon plus grand bonheur,  jamais entendu auparavant – nous rappelle insidieusement les heures sombres de l’electrotrash : si je ferme les yeux, je vois un slim noir déchiré et des aviators teintées dansant frénétiquement avec la mort sur le dancefloor. Et j’en passe et des meilleurs.

Bref, dans l’ensemble ce n’est pas vraiment mauvais, mais trop, c’est trop : assez de ce genre de sorties fondamentalement dispensables, à bas les produits surmarkétés  dissimulés sous un verni trendy.  Tedorov disait déjà en 1970 que «toute œuvre modifie l’ensemble des possibles, chaque nouvelle exemple change l’espèce».  La corollaire de cette affirmation est que les productions  »artistiques » ne changeant rien aux règles du jeu – celle-ci en fait partie – sont réduites au rang de simple produits de consommation. Bon appétit Messieurs/dames ! 

BROMANCE RECORDS SUR LE NET

Facebook // Soundcloud // Twitter

A propos de l'auteur

Rédacteur Musique Electronique & Hip-Hop

Fils spirituel de Lester Bang et Hunter Thompson, grand adorateur devant l éternel, de beats qui claquent et de tracks rythmées.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié.