« Andy Dufresnes nous avait tous fait rêver avec son coup d’éclat musical, mais il avait passé deux semaines au trou pour ça. Mouloud, lui, attendit de sortir de prison pour monter son projet : « Hip-Hop Convict » ! Il allait encore plus loin avec l’aide de Tony Danza. Il monta le premier groupe de rap produit dans une prison française. » Badri, Mirak, Malik, formaient la Shtar Academy.
L’album est sorti avant eux…
Aujourd’hui grosse évolution dans le rap français. Focus sur le premier album enregistré dans une prison française par un groupe de Taulards : Badri, Malik et Mirak !J’entends d’ici tous les puristes ou curieux dire que ca sent le rap labélisé ghetto, avec une ambiance sombre, sale et poisseuse basée sur le trafic, la baston les armes… N’allez pas plus loin, prenez le temps de l’écouter et vous y trouverez une multitude d’ambiances, de flows différents et de textes approfondis. (Mirak : « Je suis français pendu comme sur un cintre, depuis qu’je suis au placard, la justice m’a repassé, la juge m’a taillé un costard » Métaphore filée avec le champ lexical des vêtements : cintre, placard, repassé, costard. Tailler un costard signifie : Dire du mal d’une personne, lui faire une mauvaise réputation.)
Je ne vous cacherai pas que le thème principal est autour de la prison, l’album y étant créé. Mais on y découvre 3 nouveaux talents à suivre de très près accompagné de grands nom qui n’ont plus leurs places a faire dans le monde du rap tel que Médine, Tunisiano, La Fouine, Soprano, Disiz… D’autres encore moins connu mais entrain de se faire un nom Ladéa, LECK, DJ R-Ash et j’en passe.L’album a entièrement été enregistré à la prison de Lyunes, la maison d’arrêt où ils sont détenus. Le disque devient exceptionnel, grâce à l’énergie déployée par Mouloud Mansouri (ancien détenu lui-même). Il est président de l’association Fu-Jo qui œuvre pour organiser des événements culturels en prison depuis des années. Il pèse dans le milieu du hip-hop, et a tout fait pour que les amateurs de la Shtar Ac soient entourés de la crème du rap français.
La Shtar Ac c’est donc plus qu’un disque, c’est un projet à long terme qui a été compliqué à mettre en œuvre.Les rageux penseront à un coup Marketing, mais non. C’est ensemble qu’ils ont créé les titres, ensemble qu’ils ont écrit, ensemble qu’ils ont posé. C’est un projet a long terme bien mené à bout et qui dépasse aujourd’hui toutes les espérances.
« Beaucoup s’inspirent de notre vécu parce le leur c’est une arnaque. Tu veux sentir l’odeur de la taule, écoute l’album de la Shtar Ac’.. »
On retiendra sur cet album la reprise du morceau « Les portes du pénitencier » de Johnny Halliday. Et surtout, dans sa version longue, accompagné de : Nemir, Keny Arkana, Nekfeu, NOR, R.E.D.K, Tekila, Lino, Soprano, Bakar, Alonzo, Vincenzo, Sat, Médine, Orelsan & Gringe, R.A.P (Rien A Prouver) Feat Ali. Sur ce morceau plusieurs styles se mélange entre la « relèveé du rap et les anciens et aussi au niveau des textes. On y trouvera Medine toujours en place avec ses textes engagés comme à son habitude. « Parle à la Hugo, qu’ils ouvrent des écoles et ferment tous les cachots ». Ici, Reprise de la citation de Victor Hugo. Pour Médine comme pour l’écrivain, l’éducation permet de faire reculer la délinquance et la criminalité et donc de vider les prisons jusqu’à la fermeture.
A l’inverse, Alonzo pose des textes moins engagés avec un vocabulaire plus cru « Toute la nuit ça parle de tronche ». troncher veut dire faire l’amour en argot. À force d’être enfermés, les prisonniers, — pour se tenir compagnie — parlent de leur passé, de leur femme, entre autres. Petite palme pour Nemir qui pose le refrain et lui se met dans la peau d’un prisonnier repentit qui a payé sa dette envers la société. Il a reconnu ses torts et ses fautes et est prêt à faire des efforts !
Je reconnais bien le gros marco ça me manque le « droite gauche gauche droite » allez peace ton son est cool ;).