L’année dernière, on avait assisté aux 10 ans de Chinese Man et il faut avouer qu’on avait particulièrement apprécié. S’en est suivi leur troisième volet des Groove Sessions et leur tournée avec toute la tribu de Chinese Man Records, bref on avait été plutôt gâté. Mais cette année on a encore une nouvelle surprise avec le projet collaboratif The Journey.
Quand on réuni Zé Mateo, Sly, High Ku, et Tumi ça donne une vraie pépite musicale. The Journey fait suite à leur EP de 2 titres Sho-Broe en avril dernier.
A tout ceux qui affectionnent les samples ciselés, concassés, flambés et passés au chinois afin de filtrer tout ça, régalez vous, à déguster sans plus attendre. Et puisque qu’on en est aux samples, autant dire qu’ici les 3 marseillais se sont fait plaisir en allant dénicher des vinyles saugrenus : méthode de banjo, flûte de pan, musique des années 30…
The Journey se veut être un voyage musical au cours duquel Tumi nous conte 6 titres mis en musique par les 3 DJ/beatmakers, suivi d’une deuxième partie plutôt constituée de remixes instrumentaux par Hugo Kant, Le Syndicat du Chrome ou encore les Scratch Bandits Crew.
Le flow de Tumi, le rappeur sud-africain s’adapte à la perfection aux instrus hip-hop à la Chinese Man. Ses textes malicieux oscillent quant à eux en permanence entre dérision et amertume, dans lesquels il nous fait partager sa vision du monde de la musique et la place qu’il y occupe.
« Jungle Boogie » ouvre le bal et nous plonge directement dans l’ambiance hip-hop qu’on connait bien à Chinese Man. Le beat est lourd, appuyé par des percussions bien frappées sur lesquelles reposent es samples arabisants, aux tonalités parfois vieillotes mais efficaces, et le flow de Tumi. Notre corps se balance sans qu’on le contrôle et notre tête bat inexorablement le tempo.
La suite est semblable avec « Better That Way » accompagné ici de Taiwan MC (Chinese Man Records oblige) et c’est un de mes titres coups de cœur. Ce titre, mélangeant raggae/hip-hop, sample jazzy qui nous plonge dans les années 30, grosse basses bien appuyés, et cuivres flamboyant continue de nous faire bouger et nous met le smile ! Idéal pour se motiver un lundi matin !
« Ronin » se distingue des autres par son ambiance tribale soutenue par des claps lancinants, des basses menaçantes, la méthode de banjo associée avec les flûtes des Andes. Un beau mélange qui met en alerte nos oreilles et nous plonge au cœur d’une tribu indienne qui danse autour du feu. Tumi suit le rythme infernal de ce titre et nous envoie immédiatement dans la transe.
La suite est du même acabit avec « Better That Way » accompagné de Taiwan MC (apparition normale car Chinese Man Records oblige) qui est notable pour son sample jazzy et son mix de ragga/hip-hop aux grosses basses bien senti.
Vient ensuite le rythmé « Pills For Your Ills » avec la participation du rappeur sud-africain Khuli Chana. Flow ciselé qui raconte notre rapport aux images et à la nouvelle technologie de façon décalée, bon son de saxo, un bon gros son au subtil son de sitar, un petit cocktail qui nous fait une fois plus remuer notre petit corps.
Autre coup de cœur de cet album avec « Past Your Time » avec son sample très Bollywood, titre sur lequel on peut retrouver Leyan et Tomapam révélés auparavant sur The Groove Sessions Vol.3. Avec « The Journey », ils constituent deux morceaux plus sombres de cet album en nous faisant davantage ressentir l’amertume des textes dans lesquels Tumi expose une nouvelle fois sa vision du monde de la musique.
On sent le clivage avec la seconde partie du disque, plutôt instrumentale. Ce sont ici des remixes instrumentaux qui ressemblent assez à des versions alternatives des morceaux 1 à 6.
On a alors Scratch Bandits Crew qui rejouent à leur sauce « Jungle Boogie » avec les scratchs virevoltants, Hugo Kant qui, lui, revisite le titre « Ronin » en version dub ainsi que le groupe du Syndicat du Chrome qui revisite « Better That Way » en version jazz instrumental. Bref même s’il n’y a plus de parole, les instruments se suffisent à eux-même pour nous faire voyager et nous faire bouger en rythme.
En conclusion, The Journey est un album collaboratif très sympathique qui, par ses rythmes bien frappés et ses samples originaux nous donne le sourire et on a rien d’autre à dire. Ah si ! On ne peut résister à l’envie de bouger, voyez par vous-même…
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