« On me reproche de crier trop fort ce que je pense, de mettre un miroir en face des gens, ça, ça les dérange… »
Après quelques longues années d’attente pour les putains de puristes, il est grand temps de vous parler du retour du Bad Boy de Marseille. Tout le monde sait bien de qui je parle. Effectivement, Akhenaton nous revient avec un nouvel album intitulé « Je suis en vie ».
(Album disponible ici : ITUNES )
« Vaut mieux vivre un jour comme un lion que cent comme un chien… »
Pour tous ceux qui ne le connaissent pas, je vais vous le présenter en quelques mots. Philippe Fragionne, plus connu sous le nom d’Akhenaton (blase choisi en relation avec ce pharaon qui a bouleversé des choses qui semblaient immuables pour une époque) est né à Marseille. Il découvre le rap américain et s’y passionne grâce à l’émission « Starting black ». Et c’est après un voyage à New York qu’il décide de s’engager corps et âme dans le rap.
Fin 1980, création du groupe IAM, avec un groupe d’amis (Shurik’n, Kheops, Imhotep, Kephren, Freeman), qui explosera avec le titre « Je danse le Mia ». En 1995, le groupe fait un posse, il en profite pour sortir son album solo « Méthêque et Mat » qui fera un carton.En 1998, il remporte une victoire de la musique avec Kheops pour la BO du fil de Luc Besson TAXI.
Durant 2001 et 2002, sous le pseudo de Chill, il propose 2 albums solo « Sol Invictus » et « Black Album ». 2006, sous son premier pseudo sort le 4eme album « Soldats de Fortune », avec dans le livret une incitation aux jeunes à s’inscrire sur les listes électorales. Toujours en participant aux albums d’IAM il enregistrera avec Faf Larage l’album « We luv New York », basé strictement sur le bon vieux rap de l’époque.
On notera également à coté son intéressement pour le cinéma avec la réalisation du long métrage « Comme un aimant » et de « Conte de la frustration » un téléfilm musical.
« La fortune comme l’eau, entre les doigts elle glisse. Elle revient, elle brille, elle s’éteint, elle file. Mes souvenirs au fond des yeux posés, jusqu’à la fin on ne pourra m’les voler… »
Il nous revient donc aujourd’hui avec un cinquième album solo. Comme à son habitude un album autour du mouvement CHILL. Jazz, blues, soul un mélange détonnant qui donne un album parfait à des années lumière de tout le rap bling–bling d’aujourd’hui. Le dinosaure Marseillais a fait mouche et nous transporte à travers le temps.
On notera tout de même des touches musicales plus actuelles comme son featuring avec R.E.D.K « A part les € ». Un son autour de la tune, du flouse, de la jungle cimentée, la société actuelle. Dans ce monde je possède, je dépense donc je suis ! Mais également le très poétique titre « Tu brilles comme un miroir de bordel » (un homme au film Mon nom est personne de Tonino Valerii) Ceux qui vont venir ne prennent pas de pincettes c’est le feu qui vient après l’étincelle ; ils se disent aigles mais chantent comme des rossignols !
Des textes à la limite entre paroles et poèmes, mais toujours engagés, un constat social. On aimerait presque les entendre être récités ou slammés.
Un album plein de featurings plus fous les uns que les autres. On retrouvera auprès de lui des grands noms comme : Tyler Woods, Shurik’n, Cut Killer, Faf Larage, Perso, Veust Lyricist…
LE titre qui à marqué Davy Croket sur cet album c’est bien « Temps Fugit », où on retrouve l’artiste là ou il est le meilleur, lorsqu’il nous raconte son histoire personnelle.
Un refrain dans lequel on ne trouve rien à y redire. T’es comme une bougie qu’on a oublié d’éteindre dans une chambre vide.. Le sample du titre « L’enfant seul » d’Oxmo Puccino. Il nous dit à travers ce son de se méfier de la routine, car elle ne te met pas à l’abri de tous les problèmes de la vie. Tu peux vite fait te retrouver piégé par le temps.
Et que même s’il défend sans cesse ses valeurs, C’est mon trésor gardé dans le plus sûr des coffres. Ici, ses souvenirs gardés bien au fond de sa mémoire.
Bref, même si l’album est irréprochable pour nous, on comprendra qu’il puisse être trop lisse pour accrocher tous les fans de rap actuel. Akhenaton, n’est-il pas trop sage pour faire l’unanimité ?
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