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Le Zig Zag Club impressionne avec ses spotlights géants (des plus élaborés qu’il nous a été donné de voir jusqu’ici dans les clubs parisiens), son étage qui donne une vue panoramique sur le dancefloor et le monde qui s’y bouscule.
Arrivés relativement tôt, nous profitons du calme avant la tempête et discutons avec ce qui semble être des habitués : « Ici, vous trouverez la meilleure programmation Deep House de Paris » assurent-ils, « le club a changé de propriétaire il y a un an. Ce sont les anciens directeurs du Showcase qui gèrent maintenant » poursuivent-ils « nous, on vient ici tous les week-end. C’est toujours blindé, c’est le seul reproche qu’on peut faire à cet endroit ». On remercie ces messieurs dames pour les renseignements, et on décide de commander un verre.
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Les consos n’ont rien de particuliers, vous aurez comme convenu votre Vodka-Redbull pour 12 balles. Le club qui saura nous conquérir comme Napoléon l’Egypte sera celui qui, même pour 12 balles, offrira des drinks de qualité et ne prendra plus le clubber pour un puit sans soif prêt à payer le prix d’une villa au Sri Lanka pour continuer de se la mettre.

On chill, on chill donc et arrive celui pour qui nous avons fait le déplacement, le trop rare Todd Terje. Nous l’avions connu via son très remarqué live à l’OYA FESTIVAL. On découvrait un artiste hédoniste proposant une mélasse bien différente que celle des autres DJ, aussi bien marginale, délirante et kitsch que disco, funk et samba.
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Son album « It’s Album Time » pondu cette année était un vrai oeuf de dinosaure. Les claviers des années 60, 70, 80, 2010 y étaient mélangés, foutraques, et brassaient dans un « tourbillon de vent de folie » un ensemble discoïde génial. Il enchaîne ses tubes et met le public en extase ,un grand moment de mysticisme disco.

Todd sait qu’il est dans l’antre de la House et il s’adapte. Puis, arriva l’instant d’Inspector Norse et ce fut un grand moment de mysticisme disco. C’était cet « Halleluja » que tous les adorateurs attendaient, ce pourquoi ils s’étaient tous rendus à la grand messe. Tous, sont euphoriques sur l’autel, le dancefloor, sous les reflets de la boule à facette, la nouvelle religion de ces païens.
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Ce n’est pas l’orgue mais le fameux synthétiseur ARP qui fascinent ces disciples, fulgurances sonores aiguës et douces, qu’on croirait sorties du Pistolet-Laser d’un banal space-opéra 70s. Le disco est mort avec « Last Night the DJ Save my Life », le Nu-Disco en est sa réincarnation, Todd Terje est le prophète de cette nouvelle religion.
On aurait attendu du représentant d’une telle loufoquerie qu’il porte des pattes d’eph’, des lunettes glitter et un médaillon Peace and Love posé sur la mousse épaisse d’une toison pectorale mais nenni, le bonhomme porte sobrement un T-shirt estampillé « NORSE ».
Todd Terje nous enseigne, avec sa musique et son apparence physique, que la folie la plus voluptueuse n’est pas une posture mais une raison d’être.

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Crédit Photo : Lambert Saboureux

A propos de l'auteur

Rédacteur Musique et Critique Ciné.

Diplômé en littérature comparée et communication, a étudié la naissance du fantastique en littérature et sa transposition cinématographique ; chroniqueur cinéma et musiques actuelles sur le web.

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