Grâce au festival Premiers Plans à Angers, nous avons eu la chance d’assister à l’avant-première du film et de rencontrer le réalisateur Ruben Östlund. Le film est sorti le 28 janvier 2015 en France. Une comédie glaçante, montrant les dessous d’une famille moderne, le réalisateur suédois nous emmène avec lui au cœur de l’avalanche.
Envie d’un séjour au ski dans les Alpes française ? On retrouve une famille nucléaire suédoise dans un paysage paradisiaque enneigé et calme. C’est lors d’un déjeuner aux pieds des pistes que les évènements se gâtent. Une avalanche dite « contrôlée » vient bouleverser la tranquillité de cette jeune famille. Le réalisateur laisse parler l’instinct humain, une mère protectrice (Ebba) prête à se sacrifier pour ses deux enfants, le père (Tomas), fuyard, se « dégonfle » et court se réfugier à l’intérieur abonnant sa famille. Sans danger, l’avalanche s’arrête avant le restaurant ne laissant qu’un nuage de poudreuse, aucun dommage physique, cependant, le mal est fait. Le réalisateur fait fondre la neige et nous plonge au sein d’une famille brisée en éruption.
L’INSTINCT HUMAIN MIS A NU.
Aucun de nous ne peut imaginer ses réactions dans ce cas de catastrophe. Ruben Östlund aborde la question de l’instinct humain et ses conséquences avec subtilité. Entre failles et regrets, on observe la progression d’une famille déboussolée et désunie face à une menace extérieure. Emouvant, touchant, on peut facilement s’identifier aux personnages car nous sommes aussi dans l’ignorance face à cette situation surprenante et incontrôlable. Après avoir vu, Happy Sweden (autre film de Ruben Östlund), où l’on observe les comportements individuel face aux groupes mais aussi la thématique de la honte, le réalisateur se montre encore très proche de la réalité. Il nous provoque et nous expose à des comportements normaux, habituels mais tabous, honteux que l’être humain ressent au quotidien.
RUBEN ÖSTLUND REMET EN QUESTION L’ARCHETYPE MASCULIN AU SEIN D’UNE SOCIETE MODERNE.
Un très beau film, qui nous fait nous questionner sur les clichés des genres humains. Ici l’image de l’homme est totalement renversé, nous n’assistons pas au héros, protecteur et courageux que l’on retrouve dans les histoires pour enfants. On observe un homme remplis de honte, de dégoût, perdant toute fierté. La représentation typique de l’homme est aussi contrastée avec sa personnalité, l’acteur, Johannes Bah Kuhnke, est grand, fort, très « masculin ».
Après cet événement, c’est à présent la femme qui « porte la culotte » puisqu’elle a pris le rôle donné, par la société, à l’homme. Ebba, jouée par Lisa Loven Kongsli, se montre forte, indépendante. Elle renvoie une image forte de la femme, qui ne se laisse pas malmenée et dictée par les hommes.
De plus, Ruben Östlund nous propose une multitude de personnages, tous différents les uns des autres. Une vraie palette de mode de vie. Tout au long du film on rencontre différentes vision du couple. L’âge et le mariage ne sont plus perçus comme des barrières aux bonheurs amoureux ou sexuel.
ENTRE LARME ET SOURIRE.
Malgré un scénario assez sombre, Snow Therapy possède tout de même une légère dimension humoristique. Le film rythmé aux sons des canons à neige ne nous ennuie pas, c’est un bon dosage entre tragédie et comédie. Une belle mise en scène, avec de beaux plans qui nous immerge dans l’environnement oppressant que vivent les personnages mais aussi dans les paysages illimités de la montagne, source d’air pure et de liberté.
SKI, BOULE DE NEIGE, FEU CHALEUREUX, UN FILM A VOIR
Article : Elise Hérault
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