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Young Thug est l’archétype même du mec attachiant : si il suscite l’admiration et le respect de par son originalité délirante (aussi bien du fait de sa voix modulable à souhait que de son style androgyne), il arrive quand même que l’on ait envie de lui coller des gros coups de pelle dans les gencives. Indéniablement talentueux, il cultive un personnage tellement borderline et provocateur qu’il finit par user méchamment les nerfs.

Son premier projet, Barter 6, est du même acabit. Cette mixtape (vendue au prix d’un album, rappelons le) a eu en guise de promo une série de clashs et de beefs qui ferait passer notre Booba national pour un mec consensuel.

A l’origine, il y a cette relation d’amour/haine réciproque avec Lil Wayne, qui commence à s’éloigner de son père spirituel, Birdman. Ce dernier retient le Carter 5 de Weezy en otage, bloquant sa sortie. Il faut dire que le patron de Cash Money a laissé sa patte dans le game non pas grâce à ses talents de rappeur (assez faiblards, n’en déplaise à ses quelques fans), mais plutôt grâce à ses techniques de management vraiment extrêmes. Birdman traite ses poulains comme des figurines interchangeables, qu’il fait évoluer dans une cage dorée remplie de limo, de filles et de drogues avant de les abandonner (en les payant le moins possible) quand il juge qu’ils ne sont plus assez rentables.

Young Thug, qui se situe dans une filiation stylistique directe et assumée de Lil Wayne, apparaît comme son remplaçant idéal. Poussant la provocation à son paroxysme, il avait initialement décidé d’appeler son projet Carter 6, avant de changer la première consonne, très sûrement pour des raisons juridiques. En parallèle, il a commencé un clash par instagrams interposés avec Rich Homie Quan, sa moitié du génial Rich Gang. Quand on vous dit qu’il est vraiment casse-couille…

Assez parler du contexte, quand est-il du contenu du projet en lui-même ? Et bien, c’est du Young Thug assez médiocre : tout n’est pas à jeter et rien n’est véritablement mauvais, mais il n’y a aucun véritable gros single bien croquant à se mettre sous la dent de l’ampleur . Les deux featurings avec Birdman sont assez téléphonés (avec une petite préférence personnelle pour le couplet de Thugger sur Knocked Off, mais à ce niveau là ça relève de la concession) mais l’on relève un assez bon son avec Young Dolph, Never Had It. Can’t Tell (aux côtés du grand T.I toujours au top) est ce qui s’approche le plus d’un anthem dans Barter 6. Check est pas mal non plus.

Encore une fois, les fans de Young Thug trouveront matière à se délecter, ce dernier restant stables sur ses appuis (bling-bling, métrosexualité et décadence), tandis que les rageux pourront continuer à casser du sucre sur son dos.

En attendant l’album fin août (dédié à sa fiancée, true story) Thugger continue de s’exciter au dessus de la mêlée. Et tant qu’il s’éclate, il n’en a rien à foutre de votre avis.

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A propos de l'auteur

Rédacteur Musique Electronique & Hip-Hop

Fils spirituel de Lester Bang et Hunter Thompson, grand adorateur devant l éternel, de beats qui claquent et de tracks rythmées.

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