Je vous vois venir avec vos gros sabots, la bave aux lèvres et l’envie de tout casser sur votre passage comme une féministe lâchée dans un PMU alcoolisé. Avec un titre pareil, autant aller faire un article sur un site de zap. Et bien non ! « J’vous bez » comme ils disent, on aura beau parler de Russie, on ne parlera pas de toutes ces choses étranges qui interviennent dans cette étrange contrée si proche de nous. Oubliez donc les chars qui passent sur la rocade de Moscou, les russes maîtres de leurs moyens après deux ou trois carafes de vodka qui tentent des choses inédites ou encore toutes les vannes sur leur dictat président.

Non, aujourd’hui nous allons parler d’un artiste russe. Il a peut être vécu certaines des choses évoquées ci-dessus, mais Monokle a su tracer sa route pour arriver sur Ki Records (label allemand co-fondé par Christian Löffler). Avec cette entrée le natif de Saint-Pétersbourg nous montre que sa place est toute méritée aux côtés de Daisuke Tanabe – pour n’en citer qu’un – et des autres artistes de Ki.

Voilà donc Rings. Un opus charmeur et envoutant dans lequel Monokle pousse l’ambient, l’electronica et la house dans leurs derniers retranchements pour, parfois, les faire fusionner dans une maîtrise rarement entendue.

Monokle_Rings

Le topo est fait et le producteur pétersbourgeois nous ballade dans des terres inconnues le tout condensé dans onze titres mêlant volupté et puissance. Dès les premiers instants, c’est la première qui nous attrape avant que l’autre n’entre en jeu avec Umbriel pour faire exploser le travail mis dans chaque instant. On quitte la Russie pour de vastes terres totalement atmosphériques avant de redescendre sur les plus hautes montagnes. Si Bonobo et son Flashlight ont la capacité d’accompagner la nostalgie de l’automne ou de l’hiver, Vladislav de son vrai nom (bah oui, on est russe ou on l’est pas), pousse ce ressentiment jusqu’à l’envie d’un nouvel été. Un colère chimérique et musicale qui s’appelle Backwash s’installe dans nos oreilles pour nous faire redescendre des nuages.

Monokle achevera même de nous retranscrire une atmosphère pesante avec Holytin avant de nous arracher à notre canapé/sofa/lit/chaise/tabouret avec des titres commes Kay ou Borealis. Un bon voyage ne se faisant pas seul, Monokle est accompagné par Millinal et Gala Ga. Deux compatriotes qui viennent ajouter leur touche à un univers onirique déjà largement mis en place.

Au final, Monokle signe un Rings incontestablement transcendantal qui lui vaut d’être adopté par la famille de Ki et de figurer parmi les belles découvertes de l’année. S’il vous manque encore une preuve de la nécessité de se perdre quelques instants dans la musique du compatriote de Laika. Laissez vous bercer par Calypt histoire de rejoindre le petit animal dans une capsule spatiale.

Il est fort probable que le KGB s’en prenne à moi.
Je vous le dit donc maintenant, je vous aime.

Pieral Affrousse

MONOKLE

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