Youssou N’Dour entamait le 12 novembre dernier à Montréal le coup d’envoi de sa tournée retour. Un come back sur fond de sortie d’un nouvel album en 2016.
Cela faisait longtemps que nous n’avions pas vu l’emblématique Youssou N’Dour sur scène. Longtemps que l’homme pressé n’avait pas quitté la sphère politique en quête de présidence. Une éternité que la voix de l’Afrique ne s’était approchée si prés de ces compatriotes, de ces frères, de ces hommes du mondes. C’est aujourd’hui chose faite, délaissant pour un temps en tout cas, les discours des hautes sphères, le jeune loup sénégalais entreprend son grand retour sur les scènes et les coeurs du monde.
Après la sortie (la dernière en date) d’un album live en 1987 et le succès du non moins fameux « 7 second » interprété, en 1990 en duo avec la chanteuse Neneh Cherry, Youssou N’Dour avait éparpillé ses cordes vocales dans les couloirs du pouvoir et de la transition démocratique de son pays natales et avait lentement fait s’éteindre la flamme musicale qui brûlerait désormais tel un cierge du souvenir, une image du passé. Des ministères au gouvernement sénégalais, la star du groupe Super Etoile de Dakar est aussi un homme d’affaire puissant.
Du groupe Futurs Médias, propriétaire du quotidien dakarois L’Observateur, de la Radio Futurs Médias (RFM) et de la chaîne de télévision Télé Futurs Médias (TFM), en passant par imprimerie, l’artiste est sur tous les fronts, profitant de sa réputation hors normes et de son statut d’ambassadeur de la culture africaine dans le monde.
Mais la superstar sénégalaise n’est pas juste un tube déroulé sur les ondes, esprit d’un passé révolu. Il est un des représentant vivant de la culture africaine, qualifié meilleur artiste africain du siècle par le magazine folk roots. Son retour sur la scène mondiale ainsi que sa première date dans la capitale québécoise sont une bénédiction pour ses fans et l’Afrique tout entière.
Montréal n’accueillait pas un musicien, elle ouvrait son Olympia à un mythe. L’un de ceux qui va encore faire parler de lui avec la sortie futur d’un nouvel album, comme un retour du père spirituel de la culture africaine. Un nouvel album sous forme de collaborations avec de jeunes musiciens et réalisateurs africains, exprimant ce désir de marquer une nouvelle fois son temps. On peut donc s’attendre à un Youssou N’Dour emprunt de hip-hop, d’electro ou de groove comme le reflète les tendances musicales africaines du moment.
L’avenir nous dira si ce come-back représente une virevolte commerciale, sorte d’exutoire à une carrière politique hasardeuse ou si la passion musicale et les volontés de faire entendre la voix de l’Afrique résonne toujours dans le coeur de l’enfant de medina. La première date montréalaise à pour sa part confirmée sa notoriété et son impact sur des générations entières. Véritable mélange ethnique et culturel, c’est un Olympia en feu qui a chanté, crié, et dansé sur les hits du king of Africa.
Encore aujourd’hui et au côté de grands noms tel que Manu Dibango, Mory Kanté ou encore Bonga, Youssou N’Dour continue ainsi de diffuser avec brio la musique d’un continent trop souvent oublié. 25 ans après le début de sa carrière, l’Afrique de l’ouest peut être fière de porter une des voix emblématique de l’histoire de la musique, et le festival nuits d’Afrique de Montréal heureux de pouvoir débuter ses 30 ans d’existence avec tant de justesse.
Propos et Photo : Sebastien Vergne
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