Après avoir excellé en solo et en duo et après avoir été « Bloqués » dans une série télé, , Orelsan et Gringe se lâchent pleinement et gâtent leurs fans avec « Comment c’est loin ». Une comédie/semi-musicale/glandouillarde à souhait. On vous en parle juste en dessous.
Pour ceux qui se reconnaissaient à travers l’image que véhicule Orelsan et ses potes, ce film est fait pour vous. Entre glande, recherche de travail, alcool et punchlines au kilomètre, on vous le dit tout de suite, ce film est une très bonne surprise.
Dès les premières minutes, les « Casseurs Flowteurs » nous imprègnent de leur univers en balançant les images d’un clip amateur pour l’un de leurs premiers morceaux : « Stupide Stupide Stupide ». Le ton est donné, le groupe de rap le moins productif est bien présent et, pour ce film, le groupe n’a pas fait les choses à moitié. S’inspirant très clairement de films comme « Clarks » de Kevin Smith, Dumb and Dumber ou encore 48 heures, « Comment c’est loin » surprend, étonne et fait rire, le tout en musique !
Pour les fans de la première heure d’Orelsan, les références sont presque évidentes. Le jeune rappeur conte sa vie que nous suivions à travers ses vidéos depuis 2007/2008 avec « Dernier Jour de Taff ». Les jeux d’acteurs sont bons, les dialogues captivants (on rit toutes les minutes quasiment) et un gros travail de Christophe Offenstein (Les petits mouchoirs, Ne le dis à personne…) derrière la caméra nous prouvent qu’il ne faut pas obligatoirement un gros budget pour produire un bon film !
Heureusement et malheureusement, humoristiquement parlant, Comment c’est Loin est exactement dans la même veine que la série et bien sûr du premier album des Casseurs Flowters. Pour cette raison, écouter l’album avant de regarder le film est indispensable tant la comédie repose sur les fondations de cet univers, avec pléthore de références, aussi bien dans les répliques, que dans les gestes (La Mort du Disque… De Garou), ou que dans la BO, forcément kiffante.
Qui dit 1er film, dit aussi 1er rôle d’acteur et, à notre grande surprise, tout le casting (majoritairement composé d’amis du duo) est très juste et ne fait « amateur » à aucun moment. D’ailleurs, Gringe montre qu’il a énormément de talent, et qu’il pourrait aisément continuer sa carrière d’acteur dans d’autres styles. On peut juste lui reprocher une écriture un peu trop facile par moment ainsi qu’une bande originale assez faible comparée à ce que les deux rappeurs nous avaient proposé avec leur premier essai studio.
Orelsan et Gringe peuvent désormais s’accorder le titres des 2 rappeurs les plus productifs comme la récompense d’une décennie d’ébauches, de ratés et de manqués. Deux vrais « loosers » qui reflètent un état d’esprit de la jeunesse actuelle. Le dernier morceau met un point final au film et, sûrement, une boucle est bouclée pour les deux rappeurs. « Inachevée », tape dans les oreilles comme un réveil qui stimule, comme un bout d’espoir qui n’en est pas forcément un. Le spleen moderne avec les questions de Socrate. C’est pas mal en somme.
Pour un film (presque) indépendant fait avec le cœur et sincérité, Comment C’est Loin remplit parfaitement son objectif et saura satisfaire les fans de la première heure du rappeur originaire de Caen. Mais pour les autres, il va toutefois être difficile de rentrer correctement dans son univers sans passer par la case « Musique » d’abord.
Note de la rédaction : L’album qui fait office de bande originale du film est à télécharger impérativement après avoir visionné le film.
« En hommage à toutes les opportunités gâchées, à nos histoires mortes avant d’avoir démarrées, aux heures laissées passées, aux potes jamais rappelés, aux jobs que j’ai lâchés, aux portes que j’ai claquées, à tout ce que je laisserai inachevé. »
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