Bloodmoon, une release comme on aimerait en avoir plus souvent. Un EP du genre à t’arracher à la routine de tes journées.

Le retard. Deux minuscules syllabes qui cassent les couilles (ou les ovaires) de beaucoup de monde. C’est vrai quoi, un tout petit retard peut nous faire paniquer et nous faire louper un truc qu’on sait faire. On peut aussi se retrouver dans une situation bien chiante et tout ça à cause de quelques minutes en trop. Je parle en minute, mais je ferai bien de parler de jours ou peut être de semaine vu le temps qu’il m’a fallu pour écrire cet article. La SNCF semblait maîtriser le retard à la perfection mais voilà : « Here comes a new challenger ».

Outsider ou pas, me voilà enfin de retour pour vous parler d’un de ces releases qui vous retourne littéralement le peu de cerveau que TF1 veut bien nous laisser. Ces morceaux qui viennent tout simplement arracher nos petits corps routiniers pour les balancer dans un ailleurs musical. Alors oui, je vais encore passer pour un fanboy. On va encore me dire que je n’écris que sur des sorties que j’aime. Certains iront même jusqu’à me dire que je ne fais que parler de ce que j’aime. Mais oui ! J’ai déjà ouvert le feu sur des releases en carton avec la musicalité et la profondeur de production d’une sonnerie des GSM de nos parents.

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On va arrêter là avec la digression. C’est pas franchement le but de l’article. Aujourd’hui, on va retourner du côté de Carton Pâte. Le label grenoblois, n’en est vraiment plus à son coup d’essai et on pourrait même se lâcher et dire qu’il a pas mal d’usines de cordes à son arc. S’il faut le résumer en quelques mots, on se « contentera » de dire que son équipe fait encore les belles heures d’une musique qui mériterait une plus large exposition. Et puisqu’on en arrive là, je tiens à m’excuser pour le retard de cet article. Je sais que vous êtes en train de me lire petits filous !

Bref, Carton Pâte (ou Papier Mâché pour les plus humoristes) nous a lâché une release remplie d’antimatière il y a quelques mois de ça. Un truc fameux à côté duquel bon nombre sont passés. Et pourtant Transcode a un putain de potentiel. Du genre à nous faire oublier les sempiternelles playlists tech-house des chaines youtube à forte poitrines.

« L’atmosphère globale est sombre. »

Britannique d’origine, Transcode ne suit pas le cliché du fan de rock indé à tendance dépressif. Loin de là, le jeune des quartiers de Manchester s’est très vite tourné vers le millimétrage des productions électroniques avec une soif de perfection qui lui a très vite valu le respect d’autres noms sans doute plus présent dans vos playlists. Ainsi des DJ comme Joris Voorn, Fitzpatrick ou même un certain Carl Craig n’ont pas hésité à aller liker le travail du petit producteur. Une avalanche d’amour musical qui a débouché à la diffusion d’un des morceaux de Transcode au sein de l’émission de B.Traits sur la Bib. Autant dire que le loulou sait y faire et qu’il a de quoi assumer pleinement la dénomination de musique de qualité.

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Le voilà qui arrive avec son troisième EP : Blood Moon sorti donc chez Carton Pâte il y a quelques temps déjà. Rappelons-nous que nous sommes ici avec une ponctualité à faire rougir n’importe quel cheminot. Je parlais plus haut de cette étiquette de « musique de qualité » qu’on peut facilement attribuer à Transcode. Blood Moon n’échappe pas à cette règle que ce soit pour les trois morceaux originaux ou pour le travail réalisé sur les deux remixes. On se retrouve face à une release comment on aimerait bien en avoir plus souvent.

L’atmosphère globale de l’opus est sombre. Une nuit, du sang et on se plonge directement dans cette ambiance qui nous arrache à la réalité pour nous conduire dans celle des goths. Pas besoin pour autant de vous scarifier à grand renfort de jus de citron ou de porter des tanks à chaque pied. Non, il suffit juste de fermer les yeux quelques instants pour se laisser plonger dans une ode à la nuit. La nyctophilie est présente dès les premiers instants du premier morceau et semble se propager sans le moindre heurt tout au long de l’écoute de l’EP.

Si Transcode vient bel et bien du milieu UK House/Garage/Bass, on peut dire qu’il a su adopter un visage nettement plus techno en gardant ces influences intactes. Un mélange parfait qui donne naissance à des morceaux oniriques supportés par des lignes de basses à renverser le café en wifi. C’est mélodieux de bout en bout sans pour autant partir dans des envolées de sinters. Morceau central et éponyme de l’EP. Blood Moon est sombre à souhait, mais il n’y a aucune raison de paniquer pour autant. Transcode s’amuse à nous rappeler que nuit ne rime pas forcément avec peur. Il exprime, dans le morceau, tout ce que l’on peut retrouver dans les 2 autres originaux avec un synthé des plus présents qui est très vite rejoint par une ligne de basse en guise de rails. Certains pourront y retrouver des accents d’un Rone plus sombre que jamais ou d’un Dominik Eulberg plus violent. Parfait combo pour se représenter ce qu’est cet EP.

Côté remix, on est tout aussi servi avec deux producteurs qui ont su s’approprier la lumière de la nuit pour en faire de nouvelles choses. Ainsi le nouveau venu, Mr H’S, s’empare du morceau pour le faire changer de côté et lui donner une ambiance moins lourde et plus apaisante. Tandis que, de son côté, Rafael Cerato s’attaque à Blood Moon pour en faire un hymne tech-house qu’on ne serait pas étonné de retrouver du côté de Suara.

Au final cet EP fait passer la nuit dans la journée et vice et versa. Un tel décalage dans le temps pouvait facilement déboucher à un retard de plusieurs mois pour la sortie de l’article. Pardonnez moi, j’ai le jetlag facile, mais je pense que pour cet article j’ai fait un sacré détour. Peut être le plus long. En tout cas, Transcode est là, Transcode est bon et ça s’écoute sans le moindre mal. Après tous ces jours, je ne serai pas étonné qu’un bonnet aguicheur soit utilisé comme un seau de qualité pour l’un ou tous les morceaux de cette release.

S’il ne fallait ne retenir qu’une chose de cet article, j’aurai peut être dit le retard, mais comme on le dit souvent, il vaut mieux tard que jamais. Et puis, un mois c’est aussi le temps pour se rendre compte que la femme de ta vie n’est pas la bonne et qu’une autre peut se pointer sans malaise. Pourquoi ça? Parce que Blood Moon a remplacé d’autres sons dans mon Top 10. Et peut être pour autre chose aussi. Qui sait.

J’vous fait le bisous et vous dit à vite
pour de nouvelles aventures
Pieral Aminute

Transcode

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Chat du net & blogueur du réel à la croisée du métal et des musiques intelligentes.

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