Mon expérience palestinienne a débuté sous de magnifiques auspices électroniques avec le concert du poétique Nicolas Jaar et je la continue cette fois avec l’énergie foudroyante du rap made in Palestine.

Une Boombox ou Ghetto Blaster est une machine qui rugit, qui explose à l’image de  l’ambiance de jeudi soir dernier au Grand Park Hotel (Lieu que vous commencez à connaître puisqu’il accueille les plus grands événements culturels de Ramallah) où les rappeurs ont tranquillement mis le feu à la scène.

Organisé par la Boss Company l’événement a réuni environ 1000 personnes toutes plus ambiancées les unes que les autres pour danser sur les kicks des six faiseurs de rime. A l’origine (2013), c’est trois amis conquis par les scènes européennes qui décident de faire des soirées pour promouvoir les artistes de la West bank (territoire Palestinien).  Très vite cela s’est transformé  en trois rendez-vous incontournables : le PAM Festival (Palestinian Alterrnative Music Festival), le DJAM (battles de DJ) et enfin le BoomBox qui a vu le jour cette année.

Ce denier n’a rien a envié à nos grosses machines françaises ou européennes.  Dans certains aspects il m’a même fait pensé au Hip Opsession à Nantes. Et ce malgré une diversité de difficultés qui fait de la Palestine un territoire plutôt défavorable à la création de festival. Allant des problèmes de financements inhérents à chaque production artistique, en passant par les barrières culturelles où le public n’est pas vraiment habitué au concept de festival jusqu’aux obstacles imposés par l’occupation israélienne.

En effet, le festival s’étalant de 18h30 à 1h du mat’, a commencé avec un peu de retard (heure arabe oblige) et une triste nouvelle : l’un des rappeurs ne pourra pas se produire. Les autorités israéliennes n’ont pas donné de laissé-passer à MC Gaza pour traverser le check-point et quitter la bande de Gaza. Prouvant une énième fois l’impact malheureux de l’occupation sur la vie culturelle palestinienne.

Mais cela n’a pas suffit à démoraliser les troupes et le cristal du lustre géant de la salle de concert a commencé à trembler avec les sons bien trap et engagés du Booba Palestinien BU Bakr (prononcé Abou Bakar) notamment avec le morceau Ina bilquds où les paroles ne laissent pas de place au doute : ici à Jérusalem la mort est normale, partout, […] ils ont tués Firas et quand tu oses parler c’est la prison… Abordant les mêmes thématiques Saleek de Ramallah a continué à faire kiffer la foule.

Après une interlude musicale assurée par des DJ et des Beatboxers la deuxième partie de la soirée a débuté. La on est passé à un niveau supérieur avec le rappeur Jordanien The Synaptik. Lui et son producteur, Wikidz ont tout simplement retourné la salle. Ressemblant à ce que pourrait produire un S pri noir ou un Sneazzy : mêlant des sons slows aux sonorités à la fois électroniques et hip hop, de longues lignes de basse et un flow exquis les deux compères ont captivé le public.

La soirée s’est clos avec les très connus DAM. Le crew qui avec un rap plus militant a fait participé le public qui connaissait quasiment tout leurs morceaux  avec le hit Who you are traitant des inégalités hommes femmes et des violences qu’elles subissent dans les pays arabes et partout ailleurs dans le monde.

Avec cette claque de fraîcheur du rap palestinien la Boss Company a tenu le pari de concevoir un festival de qualité qui met tout le monde d’accord. Cette première édition ne laisse présager que du très bon. On a déjà hâte de voir la prochaine…

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Sara Kheladi

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