Romain, alias Molécule, fait partie de ces artistes plein de ressources créatives, qui savent jouer avec la musique. Son dernier album 60° 43’ Nord, sorti en 2016, est le fruit d’une épopée en bateau sur les vagues du nord, entre la houle et les tempêtes marines. Juste avant son live au festival Aucard de Tours, il nous raconte son voyage et ses projets.

Pourquoi Molécule ?

Il y a 10 ans quand j’ai commencé à faire de la musique, je voulais un truc qui exprime la simplicité et le minimalisme, aller à l’essence des choses. Il y a le côté rond et doux dans la phonétique, ça correspondait à la musique que je faisais à ce moment là. J’aime l’expérimentation sonore, il y a un lien qui peut se faire avec ça. En fait c’était pas hyper réfléchi !

Ton dernier album 60° 43’ Nord est sorti l’an dernier, qu’est ce que signifie ce nom ?

60° 43’ Nord c’est la latitude la plus au nord avec laquelle je suis allée avec ce bateau, puisque tout l’album a été composé sur un bateau.

Justement, tu peux nous parler de cette expérience, de ce processus de création un peu hors du commun ?

J’avais un vieux rêve d’enfant, de souvenirs d’enfance. J’ai toujours eu ça dans un coin de ma tête. Le voyage et la musique c’est un peu la réunion de mes deux amours, ça faisait longtemps que j’y pensais, mais il fallait passer à l’acte. C’est un type de projet assez lourd à mettre en place ! Il a donc fallu convaincre des gens, surtout que moi-même je ne savais pas vraiment ce que j’allais y faire, puisque l’idée c’était de partir avec mes instruments et voir si ça marche ou pas.

J’ai fait une sorte de « casting de bateau », pour en trouver un qui puisse m’emmener suffisamment longtemps dans un endroit susceptible de rencontrer la tempête, car j’avais cette envie là. C’était un moment de ma carrière où j’avais un peu tourné la page à pas mal de partenaires du label, donc je suis parti vraiment tout seul.

Humainement et artistiquement ça a dû être hyper fort ?

Oui très ! Humainement on se découvre soi-même, déjà. Et puis artistiquement c’est tout un processus lié à l’enregistrement sonore; de sons de vagues qui se fracassent contre la coque du bateau, du vent qui chante… Et travailler avec cette matière sonore, y rajouter mes instruments, c’est tout nouveau pour moi. Finalement ça s’est fait un peu de manière inconsciente, et je pense que c’est ce qui a marqué les gens, ce côté enregistrement sonore, qui n’était pas un élément fondamental dans ma démarche, ça s’est fait un peu comme ça.

Ton tout premier live, c’était aux Transmusicales de Rennes en 2015. Outre ta démarche musicale, il y a aussi un côté très visuel dans tes lives en général avec des vidéos projetées derrière toi, etc.

C’est vrai que dans ce projet j’ai beaucoup intégré la vidéo. Alors même si la musique électronique c’est peut-être pas hyper visuel pour les gens, sur ce projet j’étais un peu obligé de montrer au public le contexte dans lequel ça a été fait, puisque les vidéos qui sont projetées sont celles que j’ai enregistré sur le bateau. En fait le moyen qu’on a trouvé avant de partir en mer, pour financer tout ça, c’est de vendre un reportage à Thalassa. Donc je suis parti avec une équipe vidéo, un caméraman et un preneur de son, et le deal c’était « ok, on vous fait un reportage, mais vous nous donnez accès à tous ces rushs qu’on prend lors de ce voyage pour pouvoir faire des clips, un film, de la promo, etc ».

Du coup t’as des projets pour l’avenir ? Des nouvelles envies de voyage ?

Alors oui, là je reviens du Groenland où je suis parti un mois et demi, même concept, avec mes machines, mes instruments. J’ai atterri dans une petite cabane avec mon caméraman, on s’est baladés sur la banquise et puis l’album a été fait, là on est sur la production des contenus. On va sortir un livre, je suis en train de finaliser la maquette, et l’album est prévu pour janvier 2018.


MOLECULE SUR LE NET

Facebook // Soundcloud

A propos de l'auteur

Rédactrice Musique

Passionnée de cultures électroniques et d’arts numériques

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié.