Le déplacement. On passe notre vie à se déplacer, à tracer des tracer des trajectoires entre le point A et le point B. Partir vacances, en weekend, au boulot, en retard, à un rendez-vous, en urgence, à l’étranger, en amoureux ou encore un jour (sans retour) sont nos excuses quotidiennes pour tracer nos routes. On fait aussi en sorte de déplacer les choses avec nous : nos clés, nos maisons et même nos vies. Une quantité monstrueuses de petites lignes tracées sur la carte de notre vie.
Bref, on bouge.
S’il y a un truc qui me fait bouger, c’est bien la musique. La bonne, la vraie. Celle qui met des étoiles dans les yeux. Et s’il y a bien des mecs sur qui ont peur compter pour mettre en ligne de nouveaux moyens de transports innovants et écologiques, c’est les grands bretons de chez Ninja Tune. Plus qu’un label, c’est une véritable holding spécialisée dans le bon goût musical. Une vrai galaxie dans laquelle gravitent les équipes de Big Dada, Brainfeeder et des noms comme Bonobo, FlyLo, Thundercat, The Herbaliser, DELS ou encore Lorn pour ne citer qu’eux.
C’est aussi là bas que l’on retrouve un certain Dorian Concept. Et d’ailleurs, le mec vient tout juste de sortir un album chez Ninja Tune. Une sacrée coïncidence pour écrire un article sur lui ! L’autrichien a commencé comme beaucoup dans sa chambre avec le PC de ses parents entre les cours de bio et les exos de maths. On le retrouvera quelques années plus tard aux côtés de Cinematic Orchestra puis du côté de la Red Bull Music Academy où il sortira Maximized Minimalization chez Affine. D’autres se souviendront plus de son p****n de remix de Cid Rim. Un Draw tout en puissance avec drops tendancieux qui te plient en deux.
Mais Dorian ne s’est pas arrêté là. Un peu de silence et le voilà de retour avec Joined Ends. Véritable pépite qui parvient à condensé suffisament de puissance pour vous déplacer sans le moindre mouvement. 12 titres d’une ambiance douce mais affutée qui penche toujours vers une musique cristalline.
The Sky Is Opposite vient ouvrir l’album en hachant menu toute immobilité avec un synthé qui se fait écho. Un vocal lointain s’assurera de vous annoncer les différentes étapes de notre voyage. On embarque pour un sacré séjour, une trajectoire musicale magique qui tient de la géométrie sonore. L’artwork lui même semble dessiner un vaste réseau de trajet possibles, une carte de métro d’une ville qu’on attend de découvrir. Après quelques instants, vient la première correspondance : Draft Culture.
Sous ses airs de boite à musique sainte ni-touche, le morceau montre très vite un potentiel inédit à mener les basses dans les hauteurs. Une fois reinstallé confortablement, c’est au tour des vocaux de Nest Nest de tracer sur les rails de synthés direction Trophies. La route se fait plus tumultueuse mais Dorian nous rassure tout du long. La route est nouvelle et nous secoue sans jamais nous brusquer avec une partie rythmique douce qui nous fait taper du pied. L’immobilité est absente et nous ammene à voyager à travers le temps vers ce 11.04.2012. Souvenir d’une ballade qui s’annonce comme une carte postale sonore. Le dernier morceau du voyage – pour peu que le volume soit assez fort – nous fait parvenir de lointains échos de traverses de chemins de fers. On a essayé, on a kiffé, on est fatigué.
Fin du voyage et début d’une aventure.
Sinon, en écrivant cet article, j’ai parcouru 97 kilomètres dont 1 à pied.
Allez savoir pourquoi…
Laisser un commentaire