Connu du « grand » public pour sa techno dark et percutante, Boris Brejcha, le dj masqué, jouait au Zig Zag, un club qu’on avait fréquenté en novembre dernier, et qui n’en finit pas d’impressionner par le prestige de sa programmation. Davy Croket, le raveur invétéré a chaussé ses Converses et a sué sur le dancefloor jusqu’à 7h du mat’… pour vous, bien-sûr !
Rarement, les sets auxquels nous avons pu assister cette année, ont démarré avec une telle virulence. Cela rejoint bien l’idéologie de Boris Brejcha qui s’il n’avait pas été DJ aurait sûrement opté pour une carrière dans le BTP pour manier le marteau piqueur et défoncer du carrelage à tout va ! On entre donc sans ménagement, sans douceur dans la high tech minimale de Boris Brejcha, terme qu’il a inventé pour qualifier sa musique. Oui, quand on joue avec 12 machines, 4 softs et 7 contrôleurs on peut se permettre la mégalomanie d’ajouter un mot au dictionnaire des genres musicaux.
L’essentiel du set reprend son album, Feurfalter paru en 2014, déjanté et belliqueux comme une guerre en Irak.
Boris parvient à imprégner le Zig Zag de cette ambiance paradoxale, bizarre mais enjôleuse, stimulante, comme si soudain, on se trouvait piégé dans l’antichambre d’un serial killer, avec des crocs de bouchers suspendus au plafond, mais qu’un irrésistible rythme nous forçait à nous déhancher. Nous vous laissons imaginer ce que ça peut donner dans une salle blindée de quelques 500 jeunes spécimens plus ou moins alcoolisés. Ça sue à grosse gouttes, ça se roule des pelles avec les dents, ça se bouscule avec un mélange de véhémence et de haine simulée. C’est la grande catharsis sous la boule à facette.
Une fois de plus, nous sommes impressionnés par le système lumineux du Zig Zag qui participe au spectacle comme les chants d’Anfield lors d’un match de Liverpool.
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