Hippocampe Fou c’est ce rappeur au flow inimitable, capable de poser sa voix sur n’importe quel type d’instru et porté par des lyrics au ton humoristique savoureux. Après avoir exploré les fonds marins avec ses premiers projets comme « Net Tape Aquatique » ou son premier album, Aquatrip, le voilà de retour se tournant cette fois-ci vers des sphères plus cosmiques avec son dernier opus, Céleste. Celui qui a d’abord opté pour des études de cinéma avant de se consacrer à la musique, livre un album assez court. 11 morceaux aux allures de courts métrages qui arpentent les différents traits de la personnalité d’Hippo.
Fils d’un guitariste colombien, Francisco Gonzales, que l’on retrouve d’ailleurs dans le refrain du 1er morceau de l’album, Las Estrellas, Hippocampe Fou baigne dans la musique depuis sa plus tendre enfance. Il fait ses premières armes avec le trio 100% vocal « La Secte Phonétique ». Il poste ensuite dès 2010 ses premières vidéos sur son YouTube qui connaissent un grand succès. Influencé en grande partie par le rap des années 90, aussi bien français avec MC Solaar ou Saian Supa Crew, qu’américain avec les Fugees ou Busta Rymes, il puise aussi son talent d’écriture dans la chanson française des années 50/60 (Brel, Brassens ou Boby Lapointe).
Produit sur le label belge, 30 Févriers, ce nouvel album est une ode au voyage dans le monde d’Hippocampe fou. Un voyage qui se veut tantôt mélancolique, tantôt introspectif comme sur le morceau « Si j’étais » voire autobiographique sur l’excellent track « arbuste généalogique » où Hippo nous fait part de choses beaucoup plus intimes sans oublier d’y incorporer sa touche d’humour habituelle. Outre son talent de conteur à la diction parfaite, le rappeur issu de la région parisienne a le talent pour nous arracher un sourire sur fond de sujets personnels.
MC passé maître dans l’art de trouver le bon mot, 3ème dan en matière d’allitération et assonance, il excelle sur les différentes intrus des beatmaker Bianka (La Fine Equipe, Jukebox Champions) ou Central Parks (beatmaker américain). Céleste, c’est le trou normand qui te fait digérer entre deux plats bien lourds pendant les fêtes. Léger, aérien, drôle, on a retenu le morceau « Pubis Ennemy « où Hippo conte la vie mouvementé d’un morpion qui vogue de pubis en pubis. Selon le MC c’est un morceau clé de l’album « C’est la rencontre avec ce morpion qui me donne envie de voyager et de fuir mon quotidien d’outremangeur solitaire ».
Le bonhomme ne s’arrête pas là. Après son show aquatique que l’on avait eu l’occasion de voir et qui nous avais marqués par son énergie et son humour débordant, Hippocampe Fou revient avec un nouveau show toujours aussi participatif, créant une ambiance rare lors d’un concert de Hip-Hop. Classé 2ème de la liste des rappeurs possédant le vocabulaire le plus large (ndlr, classement publié par le Huffington Post), l’album Céleste fait lui partie des 10 albums de rap qui marqueront l’année 2015 (selon le site LeRapEnFrance).
Amateurs de Hip-Hop, de poésie et d’humour, foncez déguster cette friandise aussi légère que savoureuse. Un excellent remède après les quelques kilos superflus que vous avez peut être pris pendant les fêtes.
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