Ces séries à côté desquelles on a pu passer mais qu’il ne faut pas louper !
Bien que l’actualité des séries demeure riche avec la sortie de nombreux pilotes (The Flash, Gotham, Constantine entre autres) dont les saisons complètes feront l’objet d’articles ultérieures, il est parfois bon d’effectuer une piqûre de rappel pour des séries à côté desquelles on a pu passer. Souvent dû à un manque de médiatisation ou perdu dans un paysage télévisuel trop chargé, certaines pépites valent cependant le coup d’être vues. Parmi ces dernières, Black Mirror, petit bijou anglophone.
Il faut le dire, en matière de séries, les Anglais savent y faire. Chaque fois que je pense avoir atteint un nouveau palier et que je pense celui-ci infranchissable, je me retrouve bluffé par le talent de nos amis British. Il y a d’abord eu Sherlock, adaptation haletante des aventures du célèbre détective dans notre monde moderne, puis A Young Doctor’s Notebook qui se paye le luxe de signer Jon Hamm (Mad Men) et Daniel Radcliffe (Harry Potter) pour une série orientée humour noir. Puis, les britanniques nous ont gratifié d’Utopia, chef d’œuvre de la télévision marqué par une réalisation unique, à l’ambiance si particulière.
Oui, il faut le dire, les Anglais savent y faire. Puis un beau soir, curiosité pour un titre que j’avais évité (malgré moi) jusqu’alors : Black Mirror. Le concept est simple : chaque épisode est une histoire à part n’ayant de lien avec les autres que la relation que nous entretenons avec les écrans (d’ordinateurs, de portables, etc). Chaque épisode est alors une fable, digne des plus grands auteurs d’anticipation tels qu’Huxley ou K.Dick. Les thèmes abordés sont vastes, de la politique au deuil, les scénaristes nous prouvent leurs talents sur une étendue étonnante de sujets. Et ils ont compris une chose, contrairement aux américains : la qualité prime sur la quantité. Ainsi, trois épisodes de 40 minutes par saison, pas plus. C’est peu, oui, mais face à la puissance de chacun d’entre eux, c’est assez. Bien assez.
Mais alors, en 5 points, pourquoi cette série est un chef d’œuvre ?
1) Une galerie d’acteurs impressionnantes.
Je ne me souviens pas d’avoir vu deux fois le même acteur dans deux épisodes différents. C’est dire à quel point l’académie anglaise regorge de talent. Chacun des protagonistes rempli son rôle à la perfection. Le tout est bluffant de crédibilité et donne confiance en l’avenir audiovisuel anglais
2) Du scénario, du scénario !
Lorsqu’une série mise sur des histoires différentes pour chaque épisode, il y a intérêt à ce que les scénaristes suivent et ne fassent pas dans la facilité. Que nenni, chaque histoire pourrait être un film de deux heures tant les idées sont riches. Sous des aspects parfois de contes, parfois de récits d’anticipation, chaque épisode est une fable forte de métaphores dans lesquelles il est si facile de se retrouver. Du brio, tout simplement.
3) Une réalisation marquée.
Si le premier épisode n’étonne pas par sa réalisation, les trois suivants en revanche font montre du talent des réalisateurs de Black Mirror. Certains plans sont magnifiques, en lien direct avec l’idée émise. Jamais le sentiment n’est forcé, la subtilité est toujours de mise, et on ne peut que s’en féliciter. Chaque fin d’épisode nous bluffe, nous choque, nous étourdit.
4) Une bande-son discrète mais efficace.
A l’heure des séries américaines misant sur le son pour susciter l’émotion, il est bon de voir une bande-son si discrète et pourtant totalement en accord avec les récits contés. Mention d’excellence pour le second épisode de la première saison où la part belle est faite à la musique.
5) Parce que le futur, c’est demain.
Les récits ont beau miser clairement sur l’anticipation et sur l’existence d’une technologie à venir, ce futur n’est pas si lointain et la série met en avant ce côté si humain qui prévaut sur les avancées technologiques. Ces humains, c’est nous aujourd’hui. Ces sentiments, nous les ressentons déjà. Ces situations, nous sommes en train de les vivre. Il est bon de voir se dresser un tel constat, un constat qui choque parfois, un constat qui fait peur. Une réalité qui, une fois que l’écran redevient noir, nous laisse bouleversé.
Je pense la même chose !
C’est la première fois que je vous lis et j’apprécie vraiment ton article