Entrevue avec Julien Huguenin, chanteur et guitariste du groupe Fool System, pour parler de leur EP « Philae » et de rock cosmique.

Comment l’aventure Fool System a-t-elle- débuté ?

Fool System a commencé il y a quatre ans dans les studios de Polysonik (situé au 108 à Orléans). J’ai rencontré Julien le guitariste, qui avait un frangin qui faisait de la basse ainsi qu’un pote batteur. C’est comme ça que nous nous sommes retrouvés ensemble dans les studios de Polysonik pour « boeufer » à la base et très vite il y a eu des compositions qui ont pris forme de manière assez spontanées et c’est comme ça que Fool System est né.

Afin d’en savoir un peu plus sur le groupe, pouvez vous nous parler de vos précédents EP?

Effectivement, il y a eu 2 EP. Le premier en 2014, un 5 titres qui s’appelait « Sugar Skull ». Il a été fait de manière plus artisanale on va dire. Entre temps nous avons changé de batteur en 2015, et c’est à ce moment là que nous avons enregistré un nouvel EP en juin 2015  «Alternative ». Puis nous avons eu envie, à la suite de cet opus, de rentrer dans une démarche plus professionnelle, de mieux s’entourer autour d’un 3 ème EP pour le groupe et c’est comme ça que l’idée de « Philae » et tout ce que nous avons pu penser autour de celui-ci est arrivé.

Justement, votre EP « Philae » est sorti en décembre dernier, comment s’est passée la composition de celui-ci ? Et il me semble que vous avez aussi organisé un crowdfunding autour de ce projet musical ?

Vu que nous voulions faire quelque chose de bien produit avec un nouveau support qui montre réellement notre style, nous sommes passés par le crowdfunding car cela à un coût de faire un disque. On a eu la bonne surprise d’être vraiment soutenus, avec plus de 50 KissBankers ( sur KissKissBankBank) et en dépassant notre objectif de base. Ce que nous avons récolté via cette initiative, nous a permis de financer à peu près 70 % du disque.

Au niveau des compositions de l’EP, c’est moi qui écrit les textes majoritairement et pour le reste on essaie de travailler ensemble. Parfois ça peut partir d’un riff de guitare apporté par quelqu’un, que l’on va par la suite réarranger, ou parfois c’est l’un des deux guitaristes qui arrive avec une ligne de guitare déjà bien aboutie.

Comment vous définissez-vous en terme de musique, de genre ?

On se pose toujours un peu la question, en effet. Est-ce que l’on fait du rock, ou du rock plus musclé ? Au début, on le faisait, c’est à dire que l’on se classait un peu en rock indé, rock alternatif. Mais avec le nouvel EP « Philae », nous avons décidé que nous faisions du rock cosmic. Alors ça ne veut rien dire, mais ça correspond à ce que nous faisons : des couplets planants et des refrains énergiques en décrivant des univers un peu fantasmagoriques.

Pourquoi avoir pris le nom du robot Philae, quel rapport avec l’espace et la comète ? »

C’est exactement ça. « Philae » c’est un peu le fil conducteur pour les autres titres. En fait nos deux premiers EP étaient assez « engagés » avec des textes plutôt portés sur la société, sur des choses qui nous interpellaient au quotidien, et qui était assez revendicatifs. L’actualité étant tellement tragique ces derniers temps, on a eu envie d’écrire plus sur l’univers du rêve sur des beaux paysages, sur la nature, sur des anecdotes. Philae, l’histoire de ce petit robot et de ce qu’il a découvert, et de ce qu’il aurait pu découvrir, ça nous a fasciné.

Pourquoi avoir majoritairement choisi la langue de Molière pour écrire vos chansons ?

Moi j’ai tout écrit en français dans mes précédents groupes. Je trouve que c’est une langue intéressante aussi à manier. On peut jouer et rentrer dans une approche un peu poétique, beaucoup plus avec les mots en français. Au début, certains titres étaient un peu slamé donc on s’inspire un peu de ça aussi. Mais ça peut être aussi « casse gueule », car on ne peut pas tout écrire, il y a des choses qui font vite « nian-nian » ou « cul-cul la praline », et on ne voulait pas tomber la dedans. C’est pour ça qu’il y a eu quand même un peu d’anglais notamment sur les refrains, car musicalement ça permet de faire plus de choses. Mais c’est vrai que le français ça reste une marque de fabrique, c’est une difficulté que l’on se rajoute mais qui est assumée.

Dans votre projet musical, la musique reste l’élément central mais il y a un détail qui a retenu mon attention c’est le visuel de votre artwork fait par Jean Michel Ouvry. Peux-tu nous parler de votre rencontre et de votre collaboration sur l’EP ?

Je suis un gros fan d’art urbain, je traque ça un peu partout où j’ai la chance de partir en vacances ou en week end. J’ai rencontré Jean Michel parce que on a bossé ensemble sur d’autres projets. J’ai beaucoup accroché à cette idée de plusieurs « patch » à la limite du street art, de cet esprit un peu « tattoo ». Donc en fait on a demandé à Jean Michel d’illustrer, des choses que l’on dit dans nos chansons et sur la pochette, justement on retrouve des clins d’oeil aux 5 thématiques des chansons. Il a tout de suite accepté et à fait un super travail, et d’ailleurs on a presque plus de compliments sur la pochette que sur la musique mais c’est bien parce que nous allons pouvoir quand même vendre des disques au moins pour la pochette. ( rires)

Vous avez fait une date courant février, un événement musical organisé avec Slaptrack. Comment s’est passée la rencontre avec eux ?

Ce sont des gens vraiment super que nous avons rencontrés juste avant d’enregistrer le disque, et justement nous l’avons enregistré avec Slaptrack car ce sont eux qui ont produit le disque, qui l’ont réalisé et qui l’ont enregistré. Donc on a passé deux jours en studio avec eux, et du coup on s’est très bien entendus, ils ont accroché à notre musique, ils ont été de très bon conseil pour au final avoir un support très bien produit et qui correspondait bien à ce que l’on faisait. Ce sont eux, qui quelques mois plus tard, nous ont proposé cette date là pour continuer un peu cette collaboration.

D’ailleurs, nous serons très prochainement en concert le 10 mars au V&B à Blois, ainsi que le 1er avril au Festival Millanscène.

Un dernier mot aux lectrices/ lecteurs de Davy Croket ?

Mettez le disque dans votre bagnole avec vos copains quand vous partez en vacance mais aussi en solo, quand on a envie de se plonger un peu dans une atmosphère méditative pour entrevoir un autre univers.

Crédit photo : François Christophe – Studio Prizm


Fool System

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A propos de l'auteur

Rédactrice électro/pop

Passionnée de radio et accro à la crème de marron. Toujours un orgasme musical sous le coude à partager avec ses amis. Sans oublier son principal atout : sa voix suave qui en a fait craquer plus d'un.

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