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Dominic Maker et Kai Campos, le duo anglais de bass music formant Mount Kimbie a mis son bleu de chauffe vendredi dernier à la Machine. A l’occasion de ce DJ Set,  le trappeur a écouté Cold Spring Fault Less Youth et se propose de vous en faire la chronique, en plus du du résumé de la performance live.

Arrivés dans l’industrie du disque en 2010 avec une dubstep bagarreuse et toute britannique, il semble que Mount Kimbie se soit efforcé de mettre de l’eau dans son vin pour son deuxième album, Cold Spring Fault Less Youth résolument plus pop. C’est la maturité diront  certains, c’est l’embourgeoisement diront d’autres.

Fini les boum-boum primaires, Mount Kimbie en a eu soupé de pousser les basses et s’est mis aux samples de pianos, de violons, comme on cesse de trafiquer les pots d’échappement de son scooter pour conduire une Polo neuve. Ces artisans de l’électro-pop d’outres manches ont troqué les Jersey des Lakers pour des chemises à carreaux à la mode.

Même, ils se permettent de susurrer dans le micro au risque de se faire traiter de tantines par leurs anciens compères fréquentés dans les hangars londoniens. Il faut saluer cette prise de risque et la considérer comme telle, plutôt qu’un revirement de bord à visée commerciale. La saluer parce qu’elle est efficace. Entre James Blake et The XX, Mount Kimbie a trouvé son style.

La collaboration avec King Krule se révèle pertinente et pourrait s’inscrire dans une continuité intéressante. Après l’écoute de cet album, c’est donc avec un certain enthousiasme que nous avons pris le chemin de la Machine.

Les Sets de Mount Kimbie, selon ce qu’on a  pu écouter via Soundcloud, oscillent entre des mixs éthérés, d’autres plus rythmés et presque techno; celui auquel nous avons assisté penchait pour un style plutôt World Music. Durant ses deux heures de mix, Mount Kimbie a étiré des percussions africaines dans tous les sens et a parfois tenter le mariage avec la House music, pour un résultat trop inégal.

On a eu du mal à accrocher totalement, on a parfois senti trop de décalage dans les rythmes. Cela donnait parfois l’impression que les DJs jouaient faux. Peut être que ce set était trop expérimental pour un vendredi soir où on attend plus volontiers des vibes  dansantes et plus accessibles. Mais à sa décharge, c’est un parti pris honorable pour le groupe qui a essayé de jouer quelque chose de différent.

On est ressorti pas vraiment conquis mais avec l’impression, tout de même, d’avoir croisé la route de vrais artistes.

A propos de l'auteur

Rédacteur Musique et Critique Ciné.

Diplômé en littérature comparée et communication, a étudié la naissance du fantastique en littérature et sa transposition cinématographique ; chroniqueur cinéma et musiques actuelles sur le web.

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