SonicSoulSurfer

Steve, un fermier pas comme les autres. Steve, un hipster pas comme les autres. Steve, un musicien pas comme les autres. Mais Steve, un mec qui fait du tracteur avec classe.

On parle tous de styles, certains de swag et d’autres de hype. D’un point de vue visuel, difficile de savoir où l’on se trouve et encore moins ce que l’on veut. C’est vrai quoi. Les converses, c’est encore à la mode ou on perd toute street crédibilité en portant sa vieille paire ? Baggy ou slim ? Nike ou Adidas ? La philosophie de nos jours se limite, pour certains, à l’apparence. Mais rassurez vous, on ne va pas faire une nouvelle catégorie d’articles épinglés “fashion police” dans lesquels on aurait pu revenir sur les erreurs de parcours des peoples. Ça, clairement, on s’en contre fou total. 

Tu me parles de hype, je sors un briquet. Tu me parles de swag, je sors de l’essence. Tu mélanges les deux pour parler de toi, j’allume le tout.

Heureusement, ou pas, on trouve toujours des anti-conformistes. Des “sans-style” qui font leurs bails sans gérer le reste du monde. À chaque fois que j’entends parler de Seasick Steve, c’est ce que je viens à penser. Loin des délires des majors et de la communication à vous labourer un champ de cerveau, lui se ramène avec un nouvel album avec une pochette sans équivoque possible.

Un vieux tracteur John Deere – bon ok c’est de la marque mais bon, tu te fringues pas en Husqvarna – sorti tout droit de la ferme, une planche de surf et un mec avec casquette et barbe. Tu sens toute la recherche de communication qui s’appuie sur les principaux leviers de la vie : un tracteur, c’est pour manger et les gens mangent pour vivre donc ça fera vendre.

En dehors de tout aspect visuel, Seasick Steve fait partie de ces artistes qu’on adore écouter à la rédaction. Aucune prise de tête et du vrai son avec des guitares fabriquées par Steve himself à partir de vieilles pièces de voitures de collection. Un capot de radiateur, une jante, un bout de bois et une bouteille de coca suffiront à faire un instrument de folie.

C’est là que se cache le génie de Seasick Steve : faire du lourd à partir de rien. Que ce soit sur ces albums ou en live, le mec dégage une vraie énergie appuyée par un style à part entière. On parlait de se chercher un style tel un adolescent. Pour lui, c’est l’inverse. C’est le style qui l’a trouvé. Véritable gentleman farmer, Steve repousse les limites de la création musicale. Un simple passage en cuisine et deux casseroles peuvent suffire.

Quelques temps après son dernier album, le fermier ricain revient avec un nouvel opus : Sonic Soul Surfer dans lequel on se laisse facilement happer. Plus qu’un simple album, il s’agit là d’un véritable roadtrip sous maïs dans un vieux tracteur.

 T’as beau être super urbain, l’album te donnera l’envie de tout plaquer pour faire pousser des patates.

Appuyé par son fidèle coéquipier, Steve fait parler ses nouvelles inventions dans 16 morceaux plus brutes que jamais. Pas une seule minute, on se retrouve balloté comme un fétu de paille ou un parti politique. Pas de feuille ou de poussière l’œil, Steve nous emmène dans le bayou, le vrai et nous montre comment y vivre. Il le dit lui même : « fuck the blues ». Pour le coup, on dit le f-word avec lui et sans cacher notre plaisir.

On pourra se laisser imaginer que les White Stripes font partie des influences de notre vieil homme mais, après tout, quand Jack White est un pote et qu’il fait du son avec nous…

Je vous laisse, je vais construire une guitare avec le couvercle de ma cafetière.

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