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4 ans après notre première rencontre, nous avons eu l’occasion de retrouver le Dj/producteur Don Rimini au festival Garorock. Un petit récap sur l’ensemble de sa carrière ainsi que la présentation de ses derniers projets, ça se passe juste en dessous ! 

DavyCroket : Salut Don Rimini, on se retrouve ce soir après t’avoir croisé au Boom Bus sur le Camping de Garorock cet aprem avec un très bon set House. Ce soir on aura la chance de te revoir une deuxième fois, que nous réserves-tu ?

Totalement ! Cet aprem c’était un set très orienté House. Je mixe effectivement 2 fois  sur le festival cette année. Du coup je ne voulais pas faire le même set. Le public, le soleil, j’ai trouvé plus cool de jouer House en journée, et en même temps, un peu surprendre le public sur un style où on ne m’attendait pas forcement (sauf pour les gens qui me connaissent déjà bien sûr). Et ça a plutôt bien marché! Ce soir je vais un peu plus « taper », jouer Techno car je mixe de 2h à 4h. En face, il y a Pone et Brodi. 3 français en même temps c’est beau non ? (rires)

As-tu une histoire avec le festival Garorock ?

C’est une véritable histoire d’amour avec Garorock depuis ma première fois là-bas en 2010. Cette fois-ci, je joue en plein air, avant j’avais joué dans les entrepôts. Le public est toujours fidèle au rendez-vous à chaque fois, ce qui me touche bien sûr. J’ai aussi une grande histoire d’amitié avec Ludovic (le boss de Garo) depuis cette fameuse première fois, on est resté en contact, et on sait qu’on peut compter l’un sur l’autre, dans les bons moments comme les mauvais. Tout ceci rend inévitablement ce festival un peu particulier à mes yeux.

De notre côté on t’avait rencontré il y a 2-3 ans lors de ton Live Odyssey à Niort et aux Printemps de Bourges, qu’est-ce qui s’est passé depuis pour toi ?

Alors écoute, depuis 2-3 ans, j’ai pris pas mal de recul après ce live justement. Je me suis un peu lassé des synthés stridents et agressifs,  du son « Electro » en général, c’était très bien cette époque, mais on change tous, les styles et les gouts évoluent pour tous, y compris pour moi. Et de ce fait, je suis retourné à mes premiers amours : la House et la Techno. Cette période a débuté avec un 1er maxi début 2014 « Clubland »sorti sur le label House américain Fogbank et puis un 2sd EP, fin 2014 « Chicago House Opéra » sur le label Booty Call, et le dernier en date, qui est un peu plus techno, sorti à l’occasion de Garorock  «Diamond Wax». Il y a 2-3 ans je me suis aussi dit : «Qu’est-ce que j’aimerais bien jouer, maintenant ?». La réponse est dans ces 3 EPs et ceux qui arrivent. Je mixe House et Techno donc mes productions vont dans ce sens.

On peut voir que tu portes une casquette dance mania (ndlr : Label house) et justement, Qui t’a influencé depuis tes débuts ?

Oui Dance Mania est clairement un label qui m‘a influencé et continue à le faire. Je suis fan des prods de Deeon, Funk, Paul Jonhson, Jammin Gerald, Wax Master Maurice… Tous les mecs du label en fait. Je me souviens aussi que mon premier comment sur myspace, il avait été écrit par un certain Robert Armani. J’étais super fier.

J‘ai même eu la chance d‘avoir un remix de Lil’tal, un artiste de Dance Mania, sur mon précédent EP.

A une époque, parallèlement, je ne manquais aucune performance de Jeff Mills, oui c’était clairement une performance un mec qui mixe à 3 platines vinyles et une TR 909. J’allais voir aussi Terrence Parker (qui mixe, encore aujourd’hui, avec son casque/téléphone), j’étais impressionné de voir qu’on pouvait faire du »pass-pass » sur de la House music, être super technique mais aussi dansant…

Charles Siegling de Technasia était le DJ Français que je kiffais le plus, j’adorais ces mixes avec des tracks Ghetto et Techno. Mais aussi, des légendes comme Dave ClarkeLaurent Garnier, Green Velvet, Derrick Carter… La liste est longue. Et pour la casquette DM, c ‘est un bon pote qui me l’a filé, connaissant mon amour pour ce label.

Depuis quelques années il y a un gros tournant avec la house et la techno qui reviennent sur le devant de la scène, comment vois-tu ce phénomène avec ta vision d’artiste ?

Ecoute, je trouve que ça tombe super bien car c’est ce que j’adore jouer et écouter en ce moment donc c’est parfait (rires). Je me sens super à l’aise avec ce retour de la Techno et la House parce lorsque j‘étais ado c’est ce que je mixais, j’achetais des vinyles chez USA Import, The Sound Factory (qui deviendra Techno Import par la suite), ou encore BPM fondé par Sal Russo, tous ces magasins de disques à Bastille. Et mon frère m’en ramenait d’Angleterre et de Belgique donc j’ai la chance d’avoir une belle collection de « Classic » House, Acid, Techno, etc. A 14 ans, pour mon anniversaire, j’ai eu mes premières platines vinyles et une table de mixage, j’ai commencé comme ça. Donc, ce retour à la House et la Techno c’est tout simplement un retour aux sources pour moi et je dois avouer que c’est pas plus mal.

En dehors de ces styles-là, qu’est-ce que tu peux écouter à l’opposé ?

Lido, un artiste du label belge Pelican Fly. Il a son propre univers, et c’est un putain de bon musicien/producteur. Il a crée une sorte de « modern R&B ». Toutes ces prods et remixes sont dingues. Il était le numéro 1 de mon classement de mes tracks préférés de l’année 2014 tous styles confondus avec son titre« I Love You »

J’aime, aussi, écouter de vieux morceaux de « Soul » : Sam Cooke, Lesley Gore, Diana Ross… Les arrangements sur ces chansons sont fascinants pour moi. Les mélodies créent tout de suite une ambiance. Si on enlève les paroles, on sait tout de suite si le titre est mélancolique, joyeux… avec les accords et les arrangements. Ou bien j’écoute des trucs plus « Pop » : Jungle, Metronomy

Du hip-hop, aussi mais je suis plus branché « Old School Hip hop », pour être franc. En parlant de ça j’ai eu une discussion avec Feadz, il y a quelques temps maintenant. Pour moi, l’âge d’or du hip hop c’est les années 90 avec Dj Premier, des gars comme ça qui ont utilisé le sampling comme un instrument. Lui, trouvait que le hip hop moderne était en train de révolutionner quelques chose, comme l’album de Kanye West et des choses avant-gardistes etc. Mais c’est un long débat (rires). Je ne suis pas fermé sur le « nouveau Hip Hop », mais je trouve que le hip hop des années 90 avait beaucoup plus de charme. C’est très subjectif, c’est juste mon point de vue. Et, lorsque que je produis, généralement je préfère jouer avec pleins de samples, qu’utiliser plein de synthés… « L’ancienne école ».

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Peux-tu nous parler de ton prochain projet, qui est sorti à l’occasion du festival Garorock ?

Au départ, c’était un EP 3 titres que je voulais donner gratuitement à mes followers, Mais le fait de jouer à Garorock était une très bonne occasion de regrouper mon premier souhait avec cet événement. Un EP plus Festival que Club, plus Techno…

Je l’ai appelé « Diamond Wax », et j’ai imaginé que chaque titre pourrait représenter le nom d’un diamant. Avec Octopussy, Black Rainbow et L’amoureux.

Je peux aller de la House à la Techno avec de la UK, de la Ghetto… J’ai toujours vécu comme ça, je ne peux pas rester dans une case.

Quel est ton diamant préféré pour le coup ?

L’amoureux est un morceau assez brut qui peut évoquer Dave Clarke, j’ai même hésité à le sortir car ce son de synthé commençait à être un peu  trop utilisé, mais comme il fonctionnait très bien en festival lorsque je le jouais, je me suis donc décidé à le sortir, c’est le préféré du public. Black Rainbow est plus mélodieux, plus accessible peut être. Lors des envois promo aux deejays c’est celui qui était toujours choisi comme le meilleur. Le dernier morceau Octopussy est un morceau beaucoup plus ghetto dans la lignée du « Chicago House Opéra » EP. Oui, ok c’est un peu plus mon préféré celui la.

Avant on parlait un peu de nouvelle école et ancienne école et justement dans la nouvelle école il y a aussi Disclosure dont tu as pondu 2 remixes il y a très peu de temps. Comment t’es venu l’idée de faire 2 Versions ? (ndlr : Remix Berlin et Remix Chicago)

En fait, j’écoute le morceau de Disclosure et je me dis « Tiens, ils ont pris un sample de 303 Bass Mechanics, le morceau Pass Out » ! Merde, Disclosure qui utilise des samples de Booty. Très étrange (rires). Du coup, ça ne pouvait que me correspondre.

Et ensuite l’idée d’un remix n’est pas venue de moi mais d’un pote Arno N’joy qui  m’a lancé un défi, en blaguant sur facebook, de remixer le morceau. J’ai chopé juste l’accap de 303 Bass Mechanics, aucun autre son (venant de Disclosure, du coup c’est un peu plus un remix de 303 Bass Mechanics au final) J’ai commencé par produire la version Berlin assez techno. Mais je trouvais l’accap tellement cool que j’ai bossé sur une version plus House qui a donné la version Chicago. Un truc, un peu à la Gene Farris.


Tiens d’ailleurs en ce moment je suis totalement à fond sur Gene Farris, si on me demande quel est l’artiste que tu suis en ce moment, GENE FARRIS sans hésitation, Je joue au moins une de ces prods dans chacun de mes mixes. Il est très fort en Deejay aussi, allez regarder la boiler room qu’il a fait il y a peu dans un magasin de disque à Chicago, c’était fou !

Tu es un digger uniquement sur internet ou aussi bien en vinyles ?

Chez moi j’ai une collection d’environ 4000 vinyles avec 70% de house et techno et après le reste se répartit avec du Hip hop, du R&B, du funk, de la Disco, de la new-wave, de la pop, de la jungle, du hardcore… Beaucoup de gens me parlent du fameux retour du vinyle mais lorsque je jouais sur vinyles je me souviens des douleurs de mon dos à cause du poids pour les amener en club. Et puis, pour peu que tu mixes au soleil, ça gondole, puis tes vinyles peuvent se rayer alors que maintenant tu peux arriver avec ta clé usb et ton casque, quel confort ! Bien sur, ca a beaucoup moins de charme mais ce n’est pas pour autant que tu es un mauvais dj.

Les vinyles c’est toute ma vie, enfin une partie, et je ne vendrai aucun vinyle de ma collection. Ils ont chacun à leur manière une histoire. Je ne pense pas que je jouerais de nouveau sur ce support ou alors pour de grandes occasions ou pour un set vraiment Old School, vu que je n’en achète plus (rires). Il y a trop d’inconvénients (techniques) à jouer sur vinyles, malgré tout l’amour que je porte à cette matière. Je suis super fier d’avoir eu la chance de sortir mes premières productions en vinyle d’ailleurs, jusqu’ au EP de remixes : « Nlarge Your Remixes »

C’est vraiment un bel objet, et selon les pochettes je dirai parfois une œuvre d’art. Et donc pour répondre à ta question, ahah, je cherche les nouveautés sur le net, et je rippe mes disques vinyles pour les jouer sur clé USB.

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite monsieur Don Rimini ?

Il y a énormément de choses qui vont arriver. Je sortais un seul maxi par an avant, mais je jouais beaucoup à travers le monde et je n’arrivais pas à produire lorsque je tournais. Et là maintenant j’ai pris un peu plus du temps pour produire. Ca m’a permis aussi, de discuter, de collaborer avec d’autres artistes. Fin Août,  il y a un morceau qui va sortir sur Main Course dans leur compilation de goodies SNACKS. C’est un titre House qui s’intitulera : « Don’t Make Me Wait ».

Juste avant de partir à Garorock,  j’ai eu quelques propositions cool de remix à faire. Un pour The Avener, un autre pour un groupe pop qui s’appelle Simon. Et un certain label Trax de Chicago m’a aussi contacté pour un remix. Tu imagines à quel point Je suis surexcité de sortir un remix sur ce label légendaire. J’ai hâte de bosser sur chacun de ces remixes, c’est à chaque fois un plaisir et un jeu de bosser sur d’autres compositions. Après j’ai aussi commencé de multiples collaborations, il y a quelques temps maintenant, avec d’autres artistes et donc je voudrais bien les achever pour pouvoir les partager avec tout le monde. En parallèle, je bosse aussi sur différents side-projects mais je ne peux pas trop en parler pour le moment. Je ne me pose plus de limite, et donc j’ai moins de pression. Je me sens plus libre.

Et pour finir je vais me lancer sur un nouveau challenge après le live, je vais tester une résidence avec mon pote Surfing Leons dans un club à Bruxelles où j’inviterai des Dj’s, des potes etc… Les soirées vont s’appeler « RUN ». Il va se passer plein de trucs dans les mois à venir.

C’est vraiment intéressant ton esprit d’ouverture, tu ne te limites à rien, tu aimes toucher à tout.

C’est à la fois un défaut et à la fois un avantage, les gens ne savent pas ou te classer, ils se disent Don Rimini c’est quoi ? Et bien ça peut aller de la House à la Techno incluant des trucs plus UK ou US, de la Ghetto, etc.  J’ai toujours vécu comme ça, je ne peux pas rester dans une case.

DON RIMINI sur le net

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A propos de l'auteur

Chef de bord

Chef de meute. Tu me trouveras quelque part entre Bordeaux, Poitiers et La Rochelle, soit dans un festival ou dans une salle de concert.

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