Aujourd’hui Don Rimini, nous a fait le plaisir de répondre aux questions posées par Davy-Croket lors de la soirée d’inauguration de la nouvelle salle de concert situé à Niort « L’acclameur ». Entre la prestation de Bernard Lavilliers et le show des C2C, Xavier (aka Don Rimini) s’est prêté au jeu du question/réponses pour expliquer l’univers de son live et tout ce qui tourne autour. 

Enjoy.

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Davy Croket : Salut Don Rimini. Tout d’abord, nous voulions savoir comment tu avais atterri dans le monde de la musique électronique ? 

Don Rimini : Je suis un passionné de musique avant tout. Mon frère m’a fait découvrir la Techno et la House à l’âge de 14 ans. J’avais 2 platines et une table de mixage toute pourrie. Au fur et à mesure je me suis mis à la production, j’ai fait quelques morceaux, d’abord sur un vieux sampler Akai et un vieil ordi Atari puis Pc… et de fil en aiguille, en 2007, j’ai sorti mes  premiers titres sous le nom de « Don Rimini ».

DavyCroket : Et pourquoi le choix de ce pseudo-là « Don Rimini » ? 

Don RiminiEt bien tout simplement parce que le nom de Ron Jeremy était déjà pris. (rires) Pour faire bref, Ron Jeremy est un acteur de film porno des années 70’s. Il est vraiment dégueulasse…

DavyCroket : Quelles ont été tes premières influences ? 

Don Rimini : Ecoute, mes influences sont assez nombreuses. J’ai écouté pas mal de New Wave quand j’étais plus jeune, des groupes comme Depeche Mode et un peu plus tard mon frère m’a initié à la New Beat, la House de Chicago et la Techno de Detroit. Après effectivement mon inspiration vient aussi des vieux films. J’aime bien les films d’horreur ou de karaté. En ce moment, je suis plus dans les films en noir et blanc. Je suis aussi assez fan de nouvelles technologies, on peut d’ailleurs s’en douter à travers mon live. Mon petit gadget du moment c’est ma grande dalle tactile en fait.

DavyCroket : En parlant de ta «Grande dalle tactile » comment as-tu réalisé ton nouveau live, comment ça s’est peaufiné ? 

Don Rimini : Sur le live, je joue sur une dalle tactile qui ressemble un peu à un Ipad géant et transparent. En fait, l’idée du live est née de cette machine. Ce contrôleur, je l’ai découvert à une soirée. Un Dj mixait dessus. J’ai direct trouvé ça hyper cool, hyper futuriste. J’ai ensuite contacté le fabricant, voir si il était possible de l’adapter cet outil Dj à un usage live. Tout est parti de là. J’ai pas mal réfléchi à ce que j’avais envie de proposer, au show. J’ai rencontré pas mal de scénographes, dont l’équipe DartS (plus d’infos ici ).

Ils ont fait un incroyable travail pour mettre ma musique en espace. Ils sont véritablement géniaux. On a beaucoup échangé, travaillé sur différentes idées de structure, sur les visuels. On est d’ailleurs devenus de bons potes. Au final, je joue sur un monolithe de L.E.D à 3-4 mètres du sol. Tout ceci forme « A Live Odyssey ». On est toute une équipe sur la route, une petite famille, la colo quoi ! Et c’est vraiment chanmé !

DavyCroket :  Le projet a mis combien de temps pour se mettre en place ? 

Don Rimini : J’ai découvert la machine en Mars 2011. Ça a pris 6 à 8 mois en tout. D’abord pour savoir ce que j’avais envie de proposer comme show, l’idée générale, la taille du show, ce que j’allais jouer, quels titres, comment les jouer, ce qu’il était possible de faire ou non. Puis trouver les bons partenaires, le producteur (Asterios), les scénographes, l’ingé son, l’ingé light, les opérateurs vidéo, et en même temps remixer, réarranger, rafraîchir chaque titre en studio, produire de nouveaux titres, des édits, … C’était un projet vraiment titanesque. J’avais mis la barre super haut. Pour les visuels, j’avais une vraie envie que ce soit simple, sobre mais hyper efficace. Qu’il y ait une certaine notion d’élégance mais aussi de puissance. Le travail avec les DartS était de basé là dessus, sur l’idée d’avoir des visuels majestueux sans tomber dans des trucs clichés. On voulait que le public se prenne une grosse claque. On se challengeait non stop.

On voulait habiller l’espace de manière aussi novatrice et moderne que l’est le contrôleur. C’est vrai, il y a un délire super mégalo de se mettre si haut sur scène. L’idée de dominer le public m’amusait assez, sans bien sur que ce soit prétentieux. Juste un délire tu vois. 

DavyCroket :  Qu’est-ce que ça t’a fait de lâcher les platines physiques pour passer à un toucher tactile ? 

Don Rimini : C’est complètement différent. Une approche différente. Ce n’est pas qu’une question de toucher, c’est presque un détail ça. La vraie différence, c’est de passer du Dj Set, jouer des titres d’autres producteurs en ayant une totale liberté, contrairement au live où je ne joue que mes titres en live, lancer chaque son sur des machines dans un format bien plus cadré. Ca n’a absolument rien à voir.

Pour ce qui est du coté tactile. C’est une toute autre approche, c’est vraiment nouveau pour moi.  C’est marrant, cette technologie est folle. Là c’est tactile, donc très fluide, les touches sont super sensibles. Bon, j’ai quand même d’autres contrôleurs avec moi si jamais la ça bugge en plein milieu du set. Au final, ça ressemble un peu à ce que l’on peut voir dans le film Minority Report (rires)

DavyCroket :  Qu’est-ce que tu ressens juste avant de grimper en haut de ce monstre ? 

Don Rimini : Et bien ça dépend vraiment. Il y a eu des moments où j’ai vraiment eu le trac, mais sinon dans l’ensemble ça va, je suis assez easy. Ca, c’est surtout grâce à l’équipe qui me fait partir en totale confiance. Ils sont vraiment super forts, avec eux, tout est toujours sous contrôle. La première date était aux Transmusicales de Rennes, Grande scène, 2h00 du mat’. C’était complètement inconscient quand j’y repense dans le sens où tous les programmateurs de salle, de festivals, plein de journalistes étaient présents et m’attendaient au tournant. J’avais bossé 8 mois comme un fou sur ce show, nuits et jours, l’équipe aussi. J’étais conscient que ce n’allait pas être parfait mais surtout que si je me plantais, j’étais mort, que je n’aurai même pas l’occasion de faire de 2eme date !

Au final, ça a été absolument fou. Ca c’est incroyablement bien passé, le public a réagit direct. Bien plus que ce que j’aurai imaginé. Wow ! Je n’ai même pas vu le temps passer. Souvenir incroyable. C’est là où tu te dis que c’est quand même assez excitant. Se mettre en danger. Ne pas rester sur ses acquis. Jamais. C’est aussi ça d’être un « artiste », essayer constamment d’emmener son travail plus loin ou en tout cas essayer.

DavyCroket :  Comment c’est construite la complicité que tu as avec le jeune Baadman (cf vidéo ci-dessous) ? 

Don Rimini : C’est marrant que tu me poses cette question car normalement c’est dans l’autre sens (rires). En fait le père de Baadman est un très bon pote de mon frère.  Il y a quelques années, j’ai été amené à faire un petit Dj set pour l’anniversaire de mon frère. Un kid a passé tout le set a coté de moi à s’intéresser au mix. Il était fasciné, hyper curieux. Et 2 ou 3 ans après, ce même kid est devenu grand et se fait dorénavant appeler Baadman. Ça a été très très vite pour lui. Il a intégré la culture électro, techno, le mix a une vitesse folle. Il a un talent fou ! Je suis hyper fier de lui. Il peut aussi bien faire un bon set house, un set techno, trap, … Il a un super feeling sur scène, j’ai été bluffé. Il va aller loin. Je le soutiendrai ardemment en tout cas.

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=JIj9aPh0Jt0]

 Ça a été très très vite pour lui […] Je suis hyper fier de lui.

DavyCroket : Sinon dans ton set il y a une chanson de Death In Vegas qui comporte  une espèce de ligne de basse complètement folle, comment l’as-tu incorporé dans ce set ? 

Don Rimini : Ce morceau est très important dans le live, car il marque une vraie cassure. Je voulais éviter la linéarité. Surprendre. Sur ce titre on a vraiment travaillé la basse, les sub bass. On a passé un mois entier en studio à mixer tous les titres piste par piste, pour avoir un son optimal. Pour la petite histoire, à Lausanne, pendant les 12 premières minutes du show, la police a reçu 47 plaintes de riverains. Les réclamations venaient jusqu’à 8km du festival. On était hyper fier. Aahah. Bon au final, légalement, tout était ok. Ouf.

Les 12 premières minutes du show, il y a eu 47 plaintes à 8km aux alentours du festival. On était hyper fier (rires)

DavyCroket : Par rapport à ton futur projet, ton EP qui va sortir, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ? 

Don Rimini : C’est un EP qui est sorti le 23 novembre. J’avais vraiment envie de revenir à ce genre de house. Une club music qui soit plus immédiate et plus sexy. Sortir des codes. Cet Ep, c’est aussi un petit clin d’œil à mes influences House Music des années 90’s. Du coup ça sera un maxi avec 3 titres stritcly house ! Il risque d’en étonner certains… un peu influencé par des artistes comme Dj Sneak, Armand Van Helden, ou les sorties de Roulé (le label de Thomas Bangalter). Un truc un peu French touch première période. Je voulais vraiment produire des titres immédiats en y mettant un peu de sexyness, sans pour autant tomber dans un truc trop intellectuel ou dans quelque chose de trop noisy/turbine. Ma démarche est très égoïste au final. Je fais la musique que j’ai envie d’entendre. Il n’y a pas de calcul, pas de stratégie. 

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DavyCroket :  Un mot de la fin ? 

Don Rimini : Dansez avec votre corps, avec vos jambes mais par pitié, arrêtez de danser avec poing.

Sortie chez No Brainer Records 

Plus d’infos ici :
Don Rimini
No Brainer Records. 

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A propos de l'auteur

Chef de bord

Chef de meute. Tu me trouveras quelque part entre Bordeaux, Poitiers et La Rochelle, soit dans un festival ou dans une salle de concert.

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