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Mommy, 5ème long métrage du jeune canadien Xavier Dolan, vient de sortir au cinéma ce mercredi. Une bonne occasion pour se replonger un peu plus sur le passé de ce réalisateur qui, à 25 ans, est déjà devenu une référence mondiale dans le monde du 7ème art.

Xavier Dolan débute le cinéma en tant qu’acteur, dès sa plus tendre enfance. Il tourne alors dans des publicités, et économise l’argent qu’il gagne. Cet argent va lui servir dès 2008, pour le financement de son premier long métrage : J’ai tué ma mère. Entre scénario autobiographique et esthétisme parfait, qui allie slow-motion, gros plan et couleurs vives, le film est un réel succès. Il fut nominé au festival de Cannes dans la catégorie Quinzaine des Réalisateurs, malgré une faible affluence en salle. Réalisateur, mais aussi acteur, Xavier Dolan fait preuve d’une maturité étonnante, et d’un talent artistique à couper le souffle. Ce film émouvant, traitant de la relation tumultueuse entre un adolescent homosexuel vivant dans une famille monoparentale, et une mère débordée par la situation, bien qu’aimante, est magnifié par une superbe bande originale, où l’on retrouve les Crystal Castles et Surface of Atlantic.

5 ans plus tard, on retrouve Xavier Dolan sur la croisette toujours, cette fois concourant dans la compétition officielle cannoise. Grâce à « Mommy », il obtiendra le Prix du Jury, à égalité avec le film de Jean-Luc Godard (Adieu au langage). Etonnant, et peut-être anecdotique, mais ce prix fut donc décerné à la fois au réalisateur le plus expérimenté, mais aussi au réalisateur le plus jeune, présent dans la compétition. Serait-ce un hasard, un passage de relais, alors que l’on sentait dans le cinéma de Dolan, et dès son premier film, une ressemblance, non frappante, mais tout de même présente avec les films français de la nouvelle vague ?

Dans ce film, Xavier Dolan espère avant tout se rattraper, venger la mère qu’il a voulu « tuer » cinq ans auparavant. Le personnage de la mère, joué par la très talentueuse Anne Dorval, est présenté ici comme un héros. Elle est forte, sensible, travailleuse et très attachante (à l’image de la première scène du film, un accident de la route très violent où Diane se fait percuter par un 4X4), et parvient à instaurer une relation de confiance avec un fils turbulent (et c’est un euphémisme), Steve, qui vient de se faire virer d’un centre pour mineur. Ce duo attachant rencontrera par la suite Kyla, une voisine souffrant de troubles de la parole, enseignante, et qui va aider Steve dans son apprentissage scolaire. L’harmonie qui va régner entre ces trois personnages magnifie parfaitement ce film déjà doté d’une esthétique irréprochable, filmé en premier lieu en 1:1 (permettant au réalisateur d’emprisonner le spectateur, de limiter l’image à l’essentiel), puis ensuite dans un format plus classique (16:9). Xavier Dolan, va jouer, durant tout le film, à alterner ces deux formats.

La Bande originale du film, qui s’intègre parfaitement à l’histoire, illumine nos oreilles et accapare nos émotions (qu’elles soient joyeuses ou tristes). Jamais on n’aurait pensé vivre une scène si intense en écoutant « On ne change pas », de Céline Dion. Avec un côté résolument pop, mêlant toutefois musique classique (avec Ludovico Einaudi, très connu pour sa musique présente dans Intouchables ; et Vivaldi) de la dance (Blue d’Eiffel 65) mais aussi rock  (Wonderwall d’Oasis), le réalisateur parvient à nous captiver, et à imprimer en nous ces moments cinématographiques qui resteront à jamais associés à ces musiques, déjà cultes.

Ce dernier film du réalisateur canadien est sans aucun doute l’un des plus réussis de cette année 2014. Cette comédie dramatique parvient à nous faire rire, nous faire pleurer, et à nous captiver pendant 138 minutes de pur bonheur. Pour tous les amateurs du 7ème art, ce film n’est à rater sous aucun prétexte.

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