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10 ans après la création du groupe (ils étaient quatre à l’époque, perdus dans la contrée tarboise), Château Marmont c’est Julien et Raphael, deux trentenaires barbus qui portaient certainement des tee shirt larges quand ils faisaient du hardcore dans les années 90, mais qui aujourd’hui posent lookés et jouent au YoYo pour la sortie de leur prochain album : Sounds of Shambala. Avant ça, on les a rencontré pour leur live à la Boule Noire avec une interview en bonus. 

Fausse alerte, les Château Marmont ne sont pas vraiment des hipsters. Certes, ils ont un bindi tattoué sur le front pour une photo de presse et une barbe, mais ce soir à la Boule Noire, Julien nous reçoit en sweat (pas si large que ça non plus), et Raphael a gardé le bonnet, même si l’on perçoit un petit col clair dépasser de son pull bleu marine. Bref, on reconnaît encore les gamins qui s’agitaient sur leur guitare électrique quand ils ont commencé à jouer ensemble à 15 ans.

Aujourd’hui Julien et Raphael sont des rescapés. Et si le groupe de potes s’est disséminé, le Château ne se démonte pas. « On ne se voyait pas arrêter, on aime trop faire de la musique ».

Leur truc, c’est évidemment la musique, mais c’est aussi évoluer avec leur temps. Et ils voient large. Tout comme ce fameux album produit pour Alizée, chacun des projets réalisés par Château Marmont se confronte au défi d’harmoniser leurs délires musicaux. Ce qui fait qu’ils ont traversé et se sont attentivement nourris d’influences diverses qui ont marqué nos oreilles et l’histoire contemporaine de la musique. Surement ce que révèlent leurs multiples remix.

Aujourd’hui, ils sont clairement fans des Daft Punk. Plusieurs feront la réflexion pendant le concert face à un Chateau Marmont minutieusement téléguidé par ces deux producteurs aux machines inhabituelles. Un côté cour, l’autre côté jardin, entre lesquels un grand écran recouvre tout le fond de la scène. Eux, ils sont dans l’ombre, laissant nos regards se poser naturellement sur les projections.

Des visages, des éléphants, des vaches, des motifs qui se répètent, qui se fondent et bougent au rythme des pistes par mouvement saccadés : on retrouve bien la dimension psychédélique inspirée par la culture hindoue dont ils nous parlaient juste avant le live. Derrière la house qui nous donne quasiment l’impression qu’il est 3h du mat’ au lieu de quelque chose comme 21h, toute une imagerie mythologique vient faire le travail de notre interprétation musicale, mentale ou corporelle.

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C’est en intime collaboration qu’ils ont travaillé avec la seule vidéaste capable de faire passer Moodoïd dans la même phrase que Kaaris, Marion Dupas, qui a réalisé les clips de « La Lune » et « Bouchon de liège ». Les projections sont planantes et les couleurs vives, passant du rose fushia au vert pâle, et dans lesquelles on retrouve l’aspect naïf de la vidéaste et c’est avec plaisir, candeur et espièglerie que l’on entre dans cet univers mixé.

La nouvelle formation de Château Marmont fait danser, dans un état de demi conscience et la sensibilité décupler, aussi bien devant les vidéos que face aux élans électroniques des morceaux. Le genre d’ambiance qui enveloppe son public, qu’il soit prêt à tapoter le dancefloor ou ou à fixer des images en mouvement et oublier l’idée de bouger.

Marie Fouquet.

Images : Lambert Saboureux & Simon Lyobard

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A propos de l'auteur

Chef de bord

Chef de meute. Tu me trouveras quelque part entre Bordeaux, Poitiers et La Rochelle, soit dans un festival ou dans une salle de concert.

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