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« On aime la musique, on veut en faire à tout jamais. On fera du jazz ou du blues quand on sera des vieux cons. »

Les Chateau Marmont étaient à la boule noire le 19 février dernier, pour un live en preview de la sortie de leur prochain album, Sounds of Shamballa, prévue pour le 30 mars. Ils ne sont plus que deux au Chateau, et il a fallu adapter le système son… donc Julien et Raphael ont élaboré des machines à effets reliés, qui drainent images et sons.

Ils ont opté pour un matos qui datent un peu, quitte à améliorer la qualité sonore et convoqué Marion Dupas pour la réalisation des projections de leur live, et ça marche. Avant leur concert, Marie F leur a posé quelques questions…

DavyCroket : Vous avez déjà fait du jazz ou du blues ?

Chateau Marmont : Ouais pour rigoler…

C’est pas vraiment ce qui ressort de votre parcours, en effet. D’ailleurs vous êtes passés par pas mal de styles, en dix ans. Vous pouvez nous rappeler un peu l’évolution de Chateau Marmont ?

On vient de la scène hardcore new-yorkaise. On a commencé à 15 ans à jouer ensemble, Guillaume faisait de la guitare et il n’avait pas de batteur, donc je me suis mis à la batterie. C’était vraiment du hardcore de base ce qu’on faisait, hyper simple. C’était un gros défouloir pour nous. Après c’est devenu plus technique. On a vite fait le tour des bases, puis on a voulu intégrer les découvertes musicales qu’on faisait à ce moment là, et on évolué dans ce sens.

C’est devenu un peu plus punk ensuite, genre converge, ce qu’on appelle le post hardcore, puis on est partis sur du stoner et des trucs plus psychés. Le krautrock c’est arrivé après. Le LSD a pas mal changé la donne…(rire) On est passé du space rock à de l’électro, et là c’est de la house. Voilà.

Et comment vous expliquez ça, d’avoir balayer autant de genres, partant de hardcore pour finir dans la house ?

En 20 ans! On a jamais réfléchi à la musique qu’on allait faire, on fait la musique qui sort naturellement de nos tête à nos mains. Et là, le côté house et même un peu looké du disque, c’est quelque chose qu’on n’avait pas du tout envisagé. Mais on est déjà un peu dedans en faisant du  remix, c’est notre truc. On a suivi le chemin que nos corps ont engagé.

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C’est naturel aussi dans le sens où il y a une certaine vague électronique, house, techno et french touch en ce moment dans la scène électronique…

Oui, et puis on a pas mal écouté de french touch, depuis le début. On a toujours écouté ça, la wave, les Daft punk.

Les Daft punk, justement, je me disais qu’entre les vocodeurs et le format à deux derrière des machines, ça y ressemblait drôlement…

Avec 45000 euros en moins ouais !

Et comment gérer le live à deux ?

Le live est un peu compliqué, on avait mis en place une machine qui gère des synthés et de la vidéo, et pour ce set là, on a une machine qui gère nos synthés, et qui réagit aussi quand on joue, avec des effets reliés et connectés aux vidéos. On peut agir en direct dessus, avec un synthé qui commande, et un synthé qui joue.

Vous accordez une grande place à l’image dans le live. C’est directement lié avec la façon dont vous créez de la musique ?

Tout l’album est construit sur des images. On est parti sur le boulot réalisé par Marion Dupas (ndlr, qui a réalisé les clips de Kaaris et Moodoïd). Les trois idées, c’était érotisme, ésotérisme et Inde. On retravaille tous les mythes hindous, et on les popifie. Il y a un jeu entre des éléments pop, tuning, et des éléments sacrés, comme les dieux hindous.

Et quel mythe représenterait l’album ?

Le mythe de Ganesh, c’est celui qu’on préfère. Le vimana, aussi, qui est une espèce d’OVNI dans les textes indiens, c’est ce qu’il y a sur la pochette de l’album, une tapisserie de vimana.

C’est quoi le shamballa ?

C’est un paradis terrestre caché, ancré dans la religion hindou et tibétaine et on y accède par la méditation et la sagesse.

Pourquoi cet intérêt pour la mythologie hindoue ?

Il ne faut pas exagérer, il n’y a pas non plus de la cithare partout dans l’album ! Il y a une dimension ésotérique dans notre boulot, on a toujours aimé ça. A l’époque du hardcore on aimait déjà l’hindouisme, c’est un univers qui nous inspire.

Vous êtes déjà allé en Inde ?

Non, on se disait qu’on aimerait pas tant, que ça devait être un peu crade en vrai. C’est toujours mieux d’en parler sans jamais y être allé (rire).

« A.T.T.Y.S » et « Nothing to holf back » par Twinsmatic et Steffaloo donnent une dimension plus légère, plus aérienne à l’album, pourquoi les avoir choisis ?

Ouais c’est clair que Steffaloo est plus fraîche que nous, elle est plus à la cool, elle vit à Los Angeles… (rires) Il y a deux morceaux du disque qu’on a créé à partir d’accapellas de la Motown, une des Smockey Robinson et l’autre des Supreme. On a écrit les morceaux avec ces chants en fond. Quand on les a enlevés, les instrus étaient super. Du coup, on a cherché des gens pour chanter dessus, et là on a pensé à Steffaloo, qu’on avait découvert par hasard sur internet en écoutant Chrome sparks ou XXYYXX. Etrangement, ils ont composé des mélodies proches des originales.

Ca change comme collaboration par rapport à celle que vous aviez faite avec Alizée ! Vous pouvez revenir un peu sur cette étrange alliance ?

C’était bien, elle est venue nous demander de faire son album, c’était en 2010 pour Une enfant du siècle. C’est l’album que les fans d’hardcore préfèrent ! Elle avait envie de se désolidariser de ses fans, elle commençait à avoir peur des militaires de 45 ans qui la suivaient. Au début, on s’est dit qu’on allait pouvoir faire du son qui allait être écouté par plein de gens. Mais c’était plus un défi pour elle que pour nous au final…

Qu’est ce que vous pensez de la nouvelle scène électronique française qui se remet à écrire des textes en Français ?

Pour nous la french touch, ce n’est pas faire pour chanter en français à la base. Mais pourquoi pas, on est des vrais vieux nous, c’est notre histoire la french touch. Après quand c’est bien fait… Ce que fait Paradis, c’est vraiment bien par exemple.

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A propos de l'auteur

Chef de bord

Chef de meute. Tu me trouveras quelque part entre Bordeaux, Poitiers et La Rochelle, soit dans un festival ou dans une salle de concert.

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