Beirut est de retour en ce mois de septembre avec un quatrième album soit quatre ans après la parution de l’album The Rip Tide (sorti chez 4AD qui sont aussi derrières des projets de Deerhunter ou Future Islands) au titre des plus concis : No No No.
Accouché dans la souffrance, ce nouvel opus sort juste après une période des plus difficiles pour le leader du groupe, Zach Condon. Ce dernier a essuyé de nombreux brisants ces dernières années, autant sur le plan personnel qu’artistique, se battant simultanément contre le divorce, la maladie et l’angoisse de la page blanche. Après avoir choisi de détruire l’intégralité de ses dernières productions, le groupe a enregistré No No No en une dizaine de semaine, profitant de l’élan créatif de son leader qui a retrouvé l’inspiration en tombant amoureux lors d’un voyage à Istanbul.
Cet album est donc le produit de la rémission des maux d’un artiste. En ce sens, il traite des thèmes difficiles ; sous le vernis luisant qui recouvre la musique sautillante de Beirut se cache le souvenir d’une profonde tristesse. Le rendu n’en est que plus beau.
Pour le reste, cet album ne révolutionne en rien l’image que l’on pourrait avoir de ce groupe si atypique au demeurant : Beirut fait du Beirut, une folk syncopée à l’influence cosmopolite, avec une délicieuse tendance à tirer vers les sonorités des Balkans. No No No est constitué de douces ballades couleurs pastel que les réminiscences de Condon teintent en sépia. Plus minimaliste que ses prédécesseurs, cet album n’est pas le meilleur du groupe. Il n’en est pas pour autant dispensable, au vu de la place si particulière qu’il occupe dans la vie du meneur de Beirut et, par extension, dans celle du groupe tout entier. De plus, quelques fulgurances absolument géniales rendent ce (très) court projet incontournable.
Le titre éponyme tout d’abord, accompagné de son clip loufoque, est une très belle pièce : comme à l’accoutumé, le piano bondissant se marie à merveille avec la voix douce et profonde de Condon. On s’arrêtera aussi sur Perth, peut être la chanson la plus joyeuse de l’album, qui parle pourtant le plus directement des difficultés du jeune chanteur.
Avec No No No, Beirut persiste et signe. Il reste l’un des groupes les plus importants de ce début de siècle et si ce nouvel effort n’est pas à la hauteur des attentes de certains fans exigeants, souhaitons qu’il soit l’augure de beaux jours à venir pour cette formation si particulière. Après tout, rappelons que Zach Condon n’a pas encore trente ans.
Laisser un commentaire