Samedi soir. Le soir où tu sors en boite, où tu te marres avec tes potes ou le soir où tu te siffles un thé au miel en scrèd à côté d’un radiateur ou d’une cheminée. De mon côté, on partait plus sur un délire pizza/Pop Corn Time/bières de beauf et cie. Mais voilà pendant le repas, l’un des convives lance un : « Hé, y’a Taratata sur la 2 !« . Souvenirs, nostalgie et délires du même genre. On reparle de l’époque où Nagui distillait de la musique sur France 2 puis celle de France 4. Allez, on laisse la coiffure de rêve de Delahousse nous souhaiter la bonne soirée sur la 2 et on commence la séance de torture.

« Hé, y’a Taratata sur la 2 ! »

Alors oui, cet article – 100% méchant – est écrit au moment où la soirée s’est achevée et après que Pop Corn Time soit resté éteint. Pour le coup, plutôt que de rester sur un échec, on a préféré repartir sur YouTube – avant qu’il ne devienne payant – pour se refaire de vieux passages. Faut dire que la déception était à la hauteur de l’annonce du retour de l’émission. Des semaines que la TV et ses camarades nous bassinaient avec le retour de l’émission musicale qui a fait les belles heures des artistes des années 90. L’émission 100% live devait nous faire vibrer avec la même fibre qu’à l’époque. Malheureusement, dès la fin des 15000 spots annonces, c’est parti en délire SM. On a pris cher…très cher..trop cher.

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Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine… existait une émission qui invitait des artistes pour les laisser s’exprimer sans jamais faire l’amalgame entre culture et audimat. Dans cette galaxie, on pouvait retrouver des choses inconnues ou des airs qui restaient en tête sans pour autant nous paralyser dans le mauvais goût. Ainsi Portishead pouvait croiser Michel Jonasz et IAM pouvait danser le Mia dans une version funk assez hallucinante. Un des trucs les plus cools de cette émission de jadis, c’était les duos improbables et les reprises faites par des artistes chantant leurs propres chansons.
Mais comme dans toutes les histoires, le grand méchant arrive. Il pète tout et marche sur la gueule des plus faibles dans un irrespect total. Pour Taratata, le grand méchant s’appelle Audimat. Il peut compter sur son bras-droit débile : l’argent. À eux deux, ils n’auront pas eu besoin de beaucoup de temps pour déloger Taratata de son piédestal pour en faire un condensé des merdes musicales diffusées en radio.

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À un moment, Eddy Mitchel a chanté que Quelque chose avait changé. Une chanson rendant hommage à Martin Luther King. Alors voilà, I have a dream. Un rêve où Taratata ferait à nouveau la part belle à la vraie musique et non à des artistes aux morceaux prémâchés s’appuyant sur des constructions stéréotypées et des textes aussi profond que la copie de philo du cancre de la classe. Un peu plus tard, on a aussi le droit à un Vianney qui semble demander à Taratata où il se cache. Mais il est PAS LÀ. Comme de Funès dans La grande vadrouille. Taratata n’est pas là, n’est pas là et n’est plus là.

Tout est dit. Voilà où en arrive Taratata. Une programmation musicale digne des NRJ Awards où les prestations 100% live de Black M, Maître Gims et les autres nous donnent envie de rendre un putain d’hommage aux techniciens et ingés sons pour le taff fait sur les voix des « chanteurs ». On aurait peut être mieux fait de laisser un Patrice Cramer retoucher un peu le son pour le rendre plus audible quitte à mentir sur l’aspect live du truc. Après tout, le mensonge à la TV… On n’est plus à ça près. Avec les combos et fatalités qu’on se mange depuis le début de la soirée, le repas se transforme rapidement en quête de la vanne qui va tout tuer sur Twitter. Un tour suffira pour voir que les twittos s’enjaillent déjà depuis quelques temps et qu’on a vraiment pas le niveau.

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Mais bon. Je ne vais pas faire du 100% hater. En bon MC, Nagui a tenté de sauver le bateau en faisant appel à ces artistes trop peu connus ou complétements cachés par la daube auditive. On a eu le droit à des reprises intelligents, à des prestations léchées et notamment à un Ibrahim Maalouf monstrueux devenant très rapidement l’homme du match. Que ce soit avec la famille – les surdoués – Chédid ou avec Jonasz et une oubliée des TV crochets, Ibrahim a montré que le jazz n’était pas mort et que l’usage d’une trompette pouvait avoir de la classe. D’autres retiendront les apparitions d’une Selah Sue et sa coiffure qui impacte l’action de L’Oréal sur le CAC 40, le rap conscient de Youssoupha ou encore la furieuse reprise de Lean On par Faada Freddy et Charlie Winston qui n’était pas loin de ce qu’on avait à la bonne époque.

Au final, on se cache pas qu’on a eu l’idée folle de regarder la télé en 2015 en espérant y voir des bons artistes et qu’au bout de quelques instants, on était passé en mode pizza/bière de beauf/vannes de beauf. Ça volait peut être bas, mais le niveau de l’émission n’était pas si loin de nous. On se retrouve avec un générique de fin et une grosse interrogation : doit-on attendre que Taratata repasse en seconde partie de soirée pour espérer retrouver l’émission qui nous manque aujourd’hui ? Après, si t’as kiffé l’émission, c’est pas grave. Tu aurais pu faire pire et regarder Rammstein sur arte.

Si la coiffure de Delahousse en fait rêver plus d’un, celles de Souchon et Voulzy
représentaient bien la soirée : une tentative pas tout à fait réussie.
Pieral Ahéne
PS : Je pourrais m’excuser pour le titre de l’article.
C’est la vanne la plus naze de la soirée, mais j’ai lutté.

BONUS :
Petite sélection de live de la « bonne époque » de Taratata

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