À l’heure où le patrimoine musical française n’a de cesse de ne pas changer de cap, le bonheur et les pépites musicales se réfugient sur Internet. Entre les victoires de la musique, les chaînes de clip H24 et les radios, on peine à imaginer le retour d’une musique censée. Mais, pour citer le philosophe L. Romejko : derrière les nuages, il y a le ciel bleu. Pour la musique, derrière la vase, il y a des pépites cachées par-ci par là. Sortez couverts, on part à Lyon.
Si Lyon est souvent évoquée par notre ami Pupuj`, c’est souvent pour les résultats de l’équipe locale, mais ce n’est pas la seule en activité en ville. Depuis quelques temps déjà, un collectif s’est réuni autour de la musique électronique au sens large. Comme ils le disent eux-mêmes : « On a grandi à vos côtés sans même que vous ne le remarquiez, nous imprégnant de la culture de notre génération dans toute son ouverture et sa démesure » et maintenant qu’ils sont arrivés à terme, ils veulent partager parce que « faire de la musique sans la partager c’est un peu comme faire l’amour au téléphone : on s’en lasse très vite« .
Mais au delà d’un collectif local qui maîtrise la langue française et ses quelques spécificités pour en tirer de belles punchlines, l’Affect, c’est avant tout une bande de fondus de musiques réunis pour tirer le meilleur de ce qu’ils ont dans les mains. Ils se réunissent le plus souvent possible pour produire le temps de jams électroniques. Une famille de cœur avec des noms qu’on connaît déjà comme Kuna Maze qui a sorti récemment un EP chez Cascade Records ou Woodwire qu’on connaît grâce à Cosmonostroet d’autres, bien moins connus comme ssokaa qui vient de sortir son second EP.
Petit dernier de la famille, ssokaa est déjà actif dans un autre groupe lié à l’Affect puisqu’il tape sur des bambous (ou des toms) en rythme pour Wild Wild Waves. Et entre les répétitions, il s’est lancé dans la production d’un premier opus sobrement appelé Voices. Après la première écoute, si les points d’ombre persistent encore au sujet du producteur, il est clair que pour sa musique les choses sont très claires.
En quelques mots, Voices c’est des sons posés qui lorgnent largement sur les plats de bandes d’un bâtisseur de cathédrale. C’est grand et plein d’émotions. Les émotions d’un été pendant lequel « il s’est passé plein de choses; certaines cool et d’autres pas du tout » qu’on retrouve disséminées dans 5 sons contemplatifs. D’un Itching qui invite à la suite dans la douceur à un T.Y.B.O plus rythmique qu’on pourrait penser signer par Rone, ssokaa livre un second EP léché qui montre son savoir faire tout en crescendo. Mention spéciale pour Voices, le titre éponyme, qui porte bien son nom et laisse un synthé chanter en duo avec la voix de Koji.
Posologie de l’album :
Le matin avec le petit déjeuner ou le soir pour profiter des propriétés relaxantes.
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