Si les amateurs de football connaissent certainement le LMFC, anciennement MUC72, pour son époque Daniel Cousin, Romaric, Tulio DeMelo ou encore Gervinho, il en est fini du stade Léon Bollée depuis janvier 2011. Aujourd’hui quand on évoque l’ancien constructeur automobile dans la capitale de la Sarthe c’est bien pour parler du Vélodrome qui porte désormais son nom. Le stade Léon Bollée et ses souvenirs ont laissé place au MMArena, enceinte d’environ 25 000 places, bien au dessus des attentes que pourrait avoir un club de National. Loin des chants de supporters, le MMA Arena accueillait le week end du 11 au 12 mai l’équipe d’Impact pour deux jours exclusivement réservés aux musiques électroniques.

3 scènes, 2 soirées, une le samedi soir en mode club de 23h à 6h qui «visait une population plus jeune» avec au programme une scène Techno, une scène réservée aux musiques Hard et une autre pour la Trance. Le dimanche c’est de 14h à minuit que l’équipe d’Impact recevait au MMA Arena. Un dimanche de très grande qualité, qui visait plus « une population de trentenaire ». « On voulait un dimanche plus familial » nous a confié Julien Reiter, le boss d’Impact.

Quand nous avons débarqué sur les lieux du festival, l’endroit nous a interpellé. A 5h de l’ouverture des portes, difficile d’imaginer le visage final du festival. Pour ceux qui ont l’habitude des stades de foot, deux des scènes étaient placées de chaque coté des coursives (les couloirs qui mènent aux places). Un endroit tout en longueur, avec d’un coté la scène Techno, de l’autre le bunker réservé à la scène Hard. Au milieu, un long couloir où se mêlaient buvettes du stade mises à disposition, palettes de repos ou encore toilettes. Puis devant l’entrée des festivaliers, la scène réservée à la Trance le samedi soir et qui deviendra la main stage le dimanche.

De retour vers 22h30, la lieu a pris tout son sens. Les gros tuyaux métalliques donnent un aspect industriel parfait pour la musique qui sera jouée tout au long du weekend. Les jeux de lumières, quant à eux, donnent encore plus de corps à cet endroit. Le bunker installé en guise de DJ Booth du coté de la scène Hard donne à cet endroit un côté très friche berlinoise à la soirée.

Coté musique, près de 32 artistes entre live et DJ set, pour un line-up 100% français. Des jeunes, des vieux, des découvertes, des pointures… l’équipe d’Impact a réussi son coup. De la House aux musiques Hard, tout le monde pouvait y trouver son compte tant la palette de musiques électroniques fut couverte sur tout le week-end. Au rayon des découvertes, on retiendra à coup sûr deux artistes qui se sont produits le samedi soir. A 20 piges, le jeune Darzack nous a bluffé par son énergie débordante. En configuration live, celui qui à la base a une formation de jazzman (oui le gonz en question a commencé la musique à 7 ans, ça aide) a envoyé une techno lourde, teintée d’Acid, percussive, influence directe de sa passion pour la musique afro, qui a ravi les spectateurs venus pour le voir. Avec sa machine composée de 8 pads sur lesquels étaient enregistrés des pistes de rythmiques, il donnait encore plus de dynamisme à sa prestation.

En même temps se produisait Sentimental Rave sur la scène Hard. Une vraie découverte pour nous. En DJ set, celle que l’on pourrait peut être comparer à AZF ou encore Casual Gabberz musicalement parlant, a envoyé un set d’une rare énergie. Malgré ses 1m60 et son corps frêle, elle allie une techno rapide qui sonne très rave, à faire pâlir la vibe 90’s, avec du gabber notamment. Sentimental Rave a prouvé que la variation était une donnée importante pour un DJ set réussi. La musique est faite pour ressentir des sentiments et c’est d’ailleurs à ce moment là que la Rave devient sentimentale.

Celui qui a également maîtrisé à la perfection l’art de la variation ce weekend n’est autre que le parisien Mezigue. Avec son accoutrement entre skieur et éleveur de lama péruvien, impossible de s’ennuyer devant l’un de ses sets. 2H de set, et un closing à tout casser. Après avoir enquillé de la grosse House, le gonz’ a terminé sur de la jungle avant de lâcher un dernier morceau down-tempo aux influences funk pour laisser la place aux gars de La Mamie’s. Net et sans bavure.

Le dimanche se terminait en beauté avec un trio à faire pâlir l’attaque du PSG. Rebotini / Madben / Laurent Garnier. Côté gauche, on retrouvait donc Arnaud Rebotini, l’homme à la chemise au col pelle à tarte, entouré de ses machines pour un Live dont lui seul a le secret. Incroyable de prestance sur scène, il a su convertir toutes ses occasions pour faire danser les gens. Côté droit, Madben. Le plus jeune des trois. 1H de live, lui aussi, on retrouve sa techno aux rythmiques variées, alliée à des mélodies enivrantes et vraiment pleine de grooves.

On ne cesse de vous le répéter sur DavyCroket depuis son EP « Danse de Couleurs » mais Madben s’impose de plus en plus comme une figure incontournable de la scène techno française. Après un album de grande qualité et des DJ sets à écouter de toute urgence (notamment celui avec Macéo Plex), il est dans la plus pure tradition de son mentor, Laurent Garnier. A la pointe de l’attaque pour clôturer le festival avec un set de 4h, c’était pour nous un réel plaisir d’avoir l’occasion de voir Laurent Garnier dans ce cadre gigantesque et intimiste à la fois. Un personnage sympathique, qui a accueilli avec une bienveillance rare un couple de fans retraités qui le suit lors de ses sets en France. C’est encore une fois la confirmation que la musique électronique peut aussi bien plaire à une foule de jeunes danseurs qu’à un couple de retraité de 70 ans. La musique n’a pas d’âge, c’est exactement le leitmotiv qu’aurait pu utiliser Impact pour ce week-end printanier.

Avec la sincère volonté de plaire à tous, cette deuxième édition du weekend organisé par l’équipe d’Impact au MMArena fut une magnifique réussite. Les bénévoles ainsi que les ingénieurs du son sont également à féliciter, ce genre de soirée étant tout simplement impossible sans leur sourire et leur travail. Si le LMFC se bat pour remonter en ligue 2, le niveau de ce weekend se situait, lui, bien plus près de celui de la Ligue des Champions.

A propos de l'auteur

Rédacteur Musique électroniques - Hip/hop

Amateur de rhum et de synthé, ce que je préfère malgré tout c'est taper du pied et mater la NBA

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