A l’occasion de son passage au DOUR Festival, le jeune Korgbrain nous a fait le plaisir de repondre à nos questions pour nous faire découvrir son univers et son parcours..
Davycroket : Salut Korgbrain, est-ce que pour ceux qui te connaissent absolument pas, tu peux nous dire un peu qui tu es et qu’est-ce que tu fais ?
Korgbrain : Bonjour Davycroket et merci pour l’interview. Moi c’est Fabien, j’ai 23 ans, j’habite à Rouen, je fais de la musique électronique depuis 2 ans pour la production et 3 ans pour le mix. Aujourd’hui je voudrais travailler pour monter un live.
Davycroket : Tu parles de mix et de production, comment tu es venu à plus t’orienter production que mix ?
Korgbrain : Alors à la base je suis pas du tout musicien donc j’ai eu le déclic de mixer, j’ai trouvé ça vraiment sympa. Rapidement je me suis dit que si je mixais c’est parce que des gens produisaient des morceaux et puis sans prétention j’ai essayé d’en faire aussi. J’en suis pas à mixer souvent mes propres morceaux mais je trouve que c’est normal de produire quand on aime aussi la musique. Il y a eu une époque où il suffisait d’être Dj, où il y avait les Dj’s d’une part, les producteurs de l’autre, parfois les deux. Aujourd’hui, c’est vraiment devenu important d’être à la fois producteur et Dj.
Davycroket : On t’a découvert il y a pas mal de temps maintenant et on a reflashé sur toi sur le morceau « Shlag Music » de la collaboration avec Grems. Est-ce que tu peux nous parler de cette rencontre ?
Korgbrain : Grems est venu jouer à Rouen, là où je vis. En octobre il y a 2 ans, avec 1995 où j’ai eu la chance de faire la première partie. On s’est retrouvé en after, on écoutait de la musique, un peu de tout, du Omar S , Moodyman qu’il adore. A un moment donné, un pote que j’avais emmené avec moi a mis une instru que j’allais faire pour un label associatif. Grems l’a entendu, ça l’a un peu interpellé et il a dit « C’est qui, C’est quoi, C’est trop bien ??! ». Je me suis caché et puis je lui ai avoué que c’était moi, il m’a direct dit « Je veux ça pour mon album ». Donc ça a été très vite, j’ai pas compris, d’autant plus que j’étais déjà très fan de ce mec. Une grosse claque et vraiment une belle collaboration.
Davycroket : Il ne savait pas qui avait fait la chanson, donc ça doit être assez plaisant d’avoir les gratifications ?
Korgbrain : C’est ça, c’est une vraie critique. Surtout pour quelqu’un qui écoute de très bonnes choses. Dans sa musique, on reconnait quand même pas mal d’influences qui me parlent. J’aurais jamais pensé, surtout à cette époque, avoir pu faire une instru qui lui plaise mais là il a tranché dans le vif et j’étais vraiment content.
Davycroket : Est-ce que tu peux nous parler de ton dernier projet que tu as sorti, notamment avec des invités comme Starlion,Tïma… Comment ce projet a vu le jour ?
Korgbrain : Donc c’est un EP 5 titres qui s’appelle « Higher ». Effectivement, au niveau des voix, des collaborations sur chaque morceaux notamment avec Starlion, -H-o-Time, Sana Maze, Tïma et la femme de Yann Dulché qui m’accompagne au piano sur ce morceau qui s’appelle Dinia. C’est un EP vraiment amical justement où je voulais produire, je me suis vraiment pas pris la tête. Ca a pris du temps, mais avec mes études j’ai pu concilier les 2 donc il est venu quand il a pu, aussi quand on a pu travailler ensemble parce que les prises de voix et le mixage mastering c’est quelque chose que je découvrais, ça a pris du temps. C’est un EP assez hip-hop, house et je pense que sur le prochain il y aura encore pas mal d’hip-hop mais probablement accès sur ce qui me plait le plus en ce moment, c’est-à-dire des sonorités, des couleurs vraiment plus techno, donc il y aura au moins un morceau qui est bientôt fini hip-hop et acid music !
Davycroket : Justement tu cites le hip-hop et la house et à travers ton EP, est-ce qu’il y a des artistes qui t’ont boosté pour ta production musicale ou tes mixs ? Est-ce qu’il y en a qui t’ont guidé ?
Korgbrain : Alors des influences oui, j’en ai beaucoup parce que j’écoute vraiment de tout, parce qu’il y a du bon dans tout, il suffit juste de filtrer. Cet EP regroupe un peu toutes mes influences mais en restant assez minimaliste parce que je découvre la production, je suis pas musicien. Ça manque de maturité du coup. C’est ce que je veux maintenant, prendre de la maturité, affirmer plus mes couleurs. Aujourd’hui c’est vraiment, comme je jouerai ce soir au Dour festival, des choses qui sont techno mais à la fois funky. Je citerais des artistes comme Dam funk, Kyle Hall, Funkineven ou vraiment techno avec une bonne patte anglaise comme ClekClekBoom avec des artistes comme French Fries qui sont pour moi vraiment vraiment fort.
Davycroket : T’as cité Dour festival, ça fait quoi ce soir de jouer ici ce soir ?
Korgbrain : Ecoute déjà quand on te le demande, tu te dis ah bon ? Pourquoi moi ? Je connais Dour donc je vais checker, il y a peut-être un deuxième Dour mais non. C’est impressionnant, je suis arrivé tout à l’heure, les spots sont énormes, le sound system est énorme sur chaque scène, il y a plein de monde, il fait très beau, très chaud. C’est la première fois que je découvre un festival, donc Dour est mon premier. Je suis content pour la première. Je joue dans quelques heures et j’ai hâte.
Davycroket : Ce soir sur scène tu seras avec tout un tas de potes si j’ai bien compris, peut tu nous expliquer ?
Korgbrain : Alors ce soir, j’ai été invité par le collectif La Classique qui est Lillois. On est potes depuis quelques temps et on suit nos projets respectifs. J’ai créé un label qui s’appelle « La fille de l’air » il y a 2, 3 ans maintenant avec mon associé lillois justement qui s’appelle Playmobeat qui jouera avant moi ce soir. Du coup il y a eu un projet ouvert par le Dour festival pour que des collectifs présentent leur projet et donc La Classique a été sélectionné. C’est vraiment plus que chouette, on est là entre potes. Pour moi, c’est bien ça va pas trop vite et ça passe mieux. Mais je suis un peu flippé ce soir quand même.
Davycroket : Du stress du coup ?
Korgbrain : ça va monter bientôt je pense. L’heure qui précède c’est toujours un peu dur. Je pense que j’ai jamais joué sur un soundsystem aussi lourd et bien réglé avec beaucoup beaucoup de gens. Je vais essayer d’amener tout le monde.
Davycroket : Qu’est-ce que tu nous prépares pour ce soir ?
Korgbrain : Je ne sais jamais ce que je joue à l’avance, c’est sûrement pour ça que je stresse aussi. J’aime bien me garder ce challenge et en même temps un dj doit s’adapter. J’irais pas jouer en dehors de mes couleurs, j’irais pas brutaliser ou redescendre complètement dans le son. Je pense que ce soir mes couleurs seront plutôt techno, funky et puis certainement deep mais je ne sais pas suffisamment en parler, en tout cas c’est une vibe qui me plait beaucoup.
Davycroket : Est-ce que tu peux nous parler des futurs projets qui arrivent, des collaborations ?
Korgbrain : Alors je voudrais revenir vite fait parce que c’est récent sur le remix que j’ai fait pour Shinichi Osawa qui est sorti sur Kitsuné en avril. Je commence à bosser sur mon nouvel EP que j’espère pour septembre ce serait cool, mais je me presse pas. J’ai pas d’idée de label, de règles musicalement. Je veux me faire plaisir tout simplement. Il y a un morceau hip-hop acid, les autres seront peut-être plus house techno, mais j’essaierai bien de mettre du hip-hop dessus quand même. J’ai pas beaucoup de références de ce genre de mélange, donc je me dis c’est cool de l’expérimenter. En actualité à venir aussi le remix de Donovans sur mon morceau « Scale it » et de Big Dope P sur mon morceau « Higher »
Davycroket : Est-ce que t’arrives à gérer études et musique ?
Korgbrain : ça a été long et compliqué mais là j’en sors, j’ai mon diplôme, donc maintenant faut trouver du travail. Ça laisse plus de temps pour la musique, je culpabilise moins surtout.
Davycroket : Est-ce que quelques fois tu avais des périodes de révision et tu ne pouvais pas jouer ? Des soirées où on t’a demandé de venir et tu ne pouvais pas ?
Korgbrain : Oui, oui. Je pense qu’on a en plus une génération de producteur et de dj’s qui sont jeunes donc ça doit arriver à beaucoup de monde. J’ai du refuser des belles propositions, parfois même pour la famille. J’en ai accepté d’autres aussi où c’était un peu risqué. Mais bon il y a des choses qui ne se refusent pas. Tu vois j’aurais été encore en cours à l’heure actuelle, pour Dour je pense que j’aurais pu sécher une journée de cours.
Davycroket : Pour finir, est-ce que t’as eu des grosses claques récemment ? Des morceaux qui t’ont scotché ?
Korgbrain : Oui et pas que dans le style que je vais écouter souvent, que je vais jouer ou produire. Il y a un artiste qui joue ici ce soir, qui s’appelle STWO, c’est quelqu’un que je connais depuis ces débuts, qui est resté super humble et très très doué et il a sorti il y a quelques jours un remix pour Lido. Il a vraiment une puissance, c’est phénoménal. La qualité du son est là et c’est vraiment une claque sonore. Pour moi dans ma vibes, niveau hip-hop, j’aime beaucoup un type qui s’appelle Rejjie Snow. Ce genre de gars si je pouvais les faire chanter ce serait volontiers. Et puis dans la vibes plus techno, funky, tout ce qui sort sur le label ClekClekBoom..
Davycroket : Pour finir, quels artistes iras tu voir après ton set ?
Korgbrain : J’ai pas toutes les horaires en tête, j’ai survolé, il ya plus de 250 noms cette année. Je sais pas aujourd’hui du coup, mais je serais bien passé voir Phoenix. J’ai été voir un groupe de raggae que je connais absolument pas et ils envoyaient sévère, c’est du live comme il y a pas. J’ai vu qu’il y avait aussi Motor City Drum Ensemble juste avant, donc j’y serai. Je vais jouer un morceau de Motor city drum justement, remixé par Kyle Hall il me semble.
DavyCroket : Bonne chance pour ce soir et à très vite !
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