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A l’occassion de leur passage au Au Fil Du Son, le groupe moustachu Deluxe a pris la patience de répondre à toutes nos questions avant d’enflammer la scene à coup de beat electro jazz ravageur. Retour sur leur carriere et autres aventures ci-dessous. 

Davycroket : Comment ça se passe pour vous en ce moment ? Votre tournée ? Le public, les scènes ?

Deluxe : Et bien on tourne beaucoup, là c’est le troisième d’affilé ce soir. C’est très bien, on est la quatrième de la semaine, il y a beaucoup de monde aux concerts, de plus en plus de moustachus. On s’éclate, on est un peu crevé mais bon c’est le plaisir du sport comme on dit. Tout va bien, très contents.

Davycroket : Pour ceux qui ne vous connaissent pas du tout, est-ce que vous pouvez brièvement vous présenter ? Qu’est-ce que vous faites ? Qui est qui ?

Deluxe : Alors Deluxe c’est  6 musiciens sur scène enfin 5 musiciens et une chanteuse, c’est un mélange entre hip-hop-électro-funk-jazz-pop, enfin un petit peu de tout. Moi je suis Kilo, le batteur-beatmaker-scratcher de Deluxe. Moi, c’est Kaya je suis bassiste de Deluxe. Moi c’est Pépé saxophoniste-pianiste. Moi c’est Pietre je fais du piano et de la guitare. Voilà, il manque Soubri aux percussions et aux machines et Lily boy, la chanteuse qui est parti se reposer.

Davycroket : Vous vous connaissez depuis longtemps ? Comment vous vous êtes dit un jour « on forme Deluxe » ? ça s’est fait progressivement ?

Deluxe : C’est une histoire qui a un peu plus de 10 ans. On s’est rencontrés très jeunes, on s’est tout de suite trouvés une passion commune qui est la musique. On a continué dans ce sens là. A la base c’était Pietre, Kaya et moi (Kilo), après il y a Pépé et Soubri qui se sont rajoutés au projet et après Lily boy depuis bientôt 4 ans.

Davycroket : On a eu la chance de vous voir pour la tournée des 10 ans de Chinese man records à Bordeaux, c’est un peu une histoire de famille tout ça ? Comment ça s’est fait les connexions avec ce label, ce groupe ?

Deluxe : On vient de la même région. Ils sont Aixois-marseillais, pareil nous on est Aixois-marseillais. On a beaucoup joué dans la rue pendant 5 ans avant de pouvoir faire des festivals. On a eu la chance de pouvoir rencontrer Ze mateo, c’est l’un des Dj’s de Chinese qui nous a proposé de faire une maquette et l’a proposée au label Chinese man records. C’est ce qu’on a fait et ça va faire 3 ans, 4 ans qu’on bosse avec eux.

Davycroket : Et est-ce qu’on pourrait envisager Deluxe sans moustache ?

Deluxe : Non, pas du tout. C’est comme Frida Kahlo sans sa moustache, ça n’a aucun sens.

Davycroket : Est-ce que ça vous impressionne de voir plus en plus de moustachus ? De gens qui vous suivent ?

Deluxe : ça fait super plaisir. On travaille tous les jours pour ça. On se lève le matin en espérant que notre musique nous plaise, tout d’abord, et plaira aux gens. C’est vraiment super, c’est génial. Et ce soir, on est à la bonne heure, on est sur la grande scène, ça peut être sympa, ça va cool. J’espère que d’ici là on aura retrouvé nos voix.

Davycroket : On vous a vus aussi à Garorock cet été, et c’était sur une plus petite scène et il y a eu une marée noire de public, ça vous a fait quelque chose de savoir que la crash barrière avait sauté ?

Deluxe : ça a été incroyable parce que nous, quand on est arrivés sur le festival, on était très honorés déjà de jouer sur cette scène là. Mais on s’est dit c’est vrai qu’il y a un public bordelais du coin qui nous suit vachement, c’est vachement actif. On a joué beaucoup de fois au Rocher de Palmer, on a fait Médoquine, on a fait Rock School Barbey…. C’est vrai qu’on s’attendait à avoir un petit peu de monde pour être honnête, mais à ce point-là non. Ça a été un bordel, on a du quand même arrêter le concert en plein milieu pour dire « Calmez-vous ».

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Davycroket : Et vous avez quasiment volé la vedette à Deltron 3030 qui joué en même temps que vous sur le main stage…

Deluxe : Ça, c’est qu’on a su après, parce que sur le moment on n’en savait rien. Nous, on était juste en mode on joue. Après, je pense que si c’était à le faire on le referait sans problème. Peut-être pourquoi pas l’année prochaine sur la grande scène. A bon entendeur. Ça serait génial.

Davycroket : Qu’est-ce qu’on peut attendre pour la suite de votre côté ?

Deluxe : Bah écoute plein de choses parce que ce n’est pas fini. En septembre, il va y avoir un clip, le clip de « My game », morceau de l’album, qui va sortir produit par Deluxe et réalisé par Deluxe. Après nous on va continuer à tourner dans la France entière jusqu’au 7 décembre. Donc ça tu peux aller sur facebook, il y a toutes les dates, Deluxe-Chinese man records sur facebook. Et on clôturera, pas la tournée family show, mais la tournée se terminera le 7 décembre au Bataclan à Paris. Les places sont déjà en vente, je crois que ça s’arrache déjà parce qu’on a eu un point, il y a beaucoup de places qui sont parties.

On a voulu monter un truc spécial, c’est faire une soirée déguisée pour le 7 décembre. Et le thème c’est superhéros un peu comme le morceau Superman. Donc on sera tous un peu en superhéros, ce sera super rigolo. Par la suite, on arrêtera la tournée à ce moment-là. Nous, on part sur un nouvel album qui sortira si tout se passe bien en octobre 2015. D’ici là on fera quand même encore l’été prochain. Donc il y a encore beaucoup de belles choses qui arrivent, si on tient le coup et qu’on continue dans cette lancée.

Davycroket : Comment ça se passe la vie en famille sur une tournée comme ça ?

Deluxe : Ça se passe super bien. On a l’habitude maintenant, ça fait un peu plus de 3 ans qu’on est ensemble. Il y a des hauts, des bas mais en général ça se passe bien. On est content de partir en tournée en fait. On reste soudés.

Davycroket :  (A lily) C’est pas trop dur d’être la seule fille ?

-Lily boy : Non c’est génial !

Deluxe : Elle est tout le temps contente. C’est chiant qu’elle soit tout le temps contente comme ça, tout le temps « Hé les gars trop bien ! ». C’est un petit peu la petite tarée du groupe. Il y a un petit coup de mou, « non mais les gars… » qu’est-ce que tu dis à chaque fois ?

Lily boy : « Tant qu’il ne pleut pas de la merde. »

Deluxe : Tant qu’il ne pleut pas de la merde, on se met un coup de pied au cul les mecs, c’est des phrases comme ça  qu’elle dit. T’es au fond du trou, il y a plus de retour, tant qu’il ne pleut pas de la merde…

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Davycroket : Là on est sur un festival mais vous avez aussi l’habitude de jouer dans des salles, est-ce que vous le ressentez vraiment la différence ?

Deluxe : Carrément ouais. Le festival c’est trop bien parce que ça te fait connaître au grand public d’une façon énormissime. Après c’est des contraintes techniques un peu aussi, c’est très short, t’as 50 minutes de balance, t’arrives, les groupes s’enchaînent. Après ce qui est génial, c’est que tu rencontres des groupes, tu parles, tu t’échanges des petits tuyaux, tu viens d’où ? Comment ça se passe ? pourquoi le saxophoniste a 75 ans ? Ce sont des questions un peu redondantes.

Le festival c’est trop bien, il y a une ambiance de ouf.  Après quand tu tournes, 4 dans la semaine come ça tu ne profites pas vraiment parce que tu joues, tu rentres, tu dors, le lendemain tu fais de la route, tu joues, tu dors… Mais là ce soir c’est la dernière de la semaine. Demain on a 3 jours de pause, donc je pense qu’on va profiter. Et la salle au contraire, c’est plus familial parce qu’ils ne viennent que pour nous et du coup c’est, pas plus chaud parce qu’il y a des festivals qui sont très chauds, mais c’est un peu plus intimiste et familial mais ça n’en est pas moins plus chaud.

Davycroket : Ce qui doit être aussi agréable c’est que les festivaliers ont tendances a prendre l’apéro et donc se lâcher totalement durant les concerts.. 

Deluxe : Attention, des fois tu te désinhibes, désinhibes et tu passes de l’autre côté, tu deviens un orc haha. En même temps quand on fait des festivals et qu’on est en off on est des orcs  nous aussi. Mais c’est vrai que le festival, c’est la fête, tout le monde picole, faut pas jouer trop tard parce que sinon il y en a qui dorment sur la balustrade. Ce soir, c’est ce qu’on disait, c’est génial, 23h30, ça va être super.

Davycroket : Est-ce que vous avez un rituel avant de monter sur scène ?

Deluxe : C’est un rituel où on se met tous en scène et on fait un truc qui nous motive. On sort nos 2 bouliches, l’une après l’autre et on frotte les bouliches et on chante une chanson, on réaccorde les grelots. Le plus important c’est de sortir les grelots et de les ré accorder haha

Davycroket : Quand vous montez sur scène, vous avez forcément du stress, est-ce que vous apprenez à le gérer, est-ce qu’il y a des techniques ou ça se fait naturellement ?

Deluxe : C’est dur parce qu’il y a certaines dates où tut va bien, tu n’es pas stressé et d’autres où tu passes un concert où tu regardes tes chaussures et c’est compliqué. On a la chance d’être entouré de plus en plus sur la tournée de Deluxe par des pros, des gens qui nous encadrent et qui savent quand ça va pas et ce qu’il faut faire pour nous rassurer. Ce qui rassure le plus, c’est quand même le public, quand t’arrives le premier contact avec les gens. Tu vois une personne et tu sens que c’est parti. Des fois ça met du temps.

Mais bon un petit verre d’alcool fort désinhibe un peu. Ça sur les grosses scènes on le fait de temps en temps, tu sais quand il y a des gros trucs, grosse pression, le petit verre qui fait du bien, mais ce n’est pas du tout récurrent. On est quand même relativement sportifs et on fait attention à nos vies. On a la chance d’avoir un coach sportif dans le groupe qui est Lily Boy, la chanteuse, qui est avant tout coach sportive et qui nous motive : abdos, fessiers… On compte les m&m’s, pas plus de 45 par heure et par personne, on ne dépasse pas les quotas.

DavyCroket : Le corps c’est comme la moustache ça s’entretient.

Deluxe : Voilà tu as tout compris !

Davycroket :  Quel est votre dernier flip, votre grosse montée de stress ? Est-ce qu’il y a une scène dernièrement qui vous a marqué ?

Deluxe : Le zénith de Paris avec Chinese, pas prêt, dans la tête en tout cas. Niveau stress voilà. Après niveau réaction Garorock, les barrières qui se sont crashés, c’était un autre stress, la peur d’un accident, mais ce n’est pas le même stress. C’est un coup à ce qu’il y ait des vrais accidents et qu’on passe pour des death metal rockers, qu’on passe pour des méchants. En vérité on a joué le live habituel, avec plus de folie parce que c’était fou mais c’est juste que derrière ils avaient pas prévu du tout ça. Mais après le stress de groupe c’est le Zénith de Paris. C’est la pression, tu te dis c’est la dernière.

Davycroket: C’est vrai que ça doit être dur de se lever et se dire, ce soir c’est le zénith.

Deluxe : C’est vraiment dans la tête, on était pas prêt. Faut vivre à fond le truc. On n’a pas envie qu’il y ait d’erreurs, surtout pas ce jour là. Trop d’accumulation je crois, alors qu’en fait le concert s’est très bien passé. En fait, plus t’as le trac avant, plus l’émotion est grande pendant et après.

Davycroket : Et le public le ressent aussi .

Deluxe : Il voit que tu veux bien faire, que tu es à fond. Mais c’est allé vite pour nous, il y a 2 ans on jouait dans la rue, là tu te retrouves au zénith de Paris. A des moments, tu te fais un peu des flashbacks et tu te dis, putain tranquillou les gars. Mais bon après c’est tellement du bonheur quand tu ressors de scène, tout le monde pleurait sur scène ce soir là. C’etait un truc de malade.

Davycroket : Est-ce que vous avez eu le temps de regarder en arrière par rapport à vos débuts ou c’est vraiment monté d’un coup ?

Deluxe : On se le dit tout le temps. On regarde un peu en arrière tous les jours. La preuve en est, c’est Paris. On réalise la chance qu’on a. Enfin il n’y a pas que de la chance il y a du travail aussi mais on se rend compte de ce qu’on vit, la vie qu’on a.

Davycroket : Et avant quand vous jouiez dans la rue c’était la même chose ? Vous faisiez Deluxe pareil, le même style ?

Deluxe : Ouais il y avait beaucoup moins de machines. Il y a eu des périodes beaucoup plus funk-jazz-acid. Il n’y avait pas encore Lily au tout début donc ça a été des performances dans le sens où on cherchait des trucs, des fois c’était dégueu. Là où ça relie encore avec aujourd’hui, c’est que même aujourd’hui des fois on est toujours en recherche, c’est-à-dire qu’on ne se ferme pas dans un truc. On est attiré par plein de choses différentes alors on essaie, on essaie… Nous, c’est un peu ça quoi. On se cherche.

DavyCroket : Une dernière question, est-ce que vous avez un artiste qui vous tient à cœur, une découverte, un jeune talent ou un morceau découvert il n’y a pas longtemps ?

Lily boy : Ce que je kiffe bien en ce moment c’est Tame impala.

Moi c’est renaud en ce moment. Un jeune qui débute, jeune talent haha.  J’avais bien aimé Lyre le temps. Hier on a vu Yodélice, je trouvais ça pas mal.

Euh récemment, jeune talent je n’ai pas. Si récemment mais pas jeune talent non plus, Orelsan j’aime bien. Des espèces de nouveaux trucs en France, en français. C’est vraiment du divertissement d’écouter Orelsan dans le camion. Et il faut vraiment que t’écoutes ce groupe, si t’aimes bien ce qu’on fait, c’est un peu le même univers, c’est Asteroids Galaxy tour, ça c’est à voir, ça va te plaire. Ils sont très connus mais pas trop en France.

Davycroket : Merci beaucoup, bon concert pour ce soir, et plein de bonnes choses pour la suite. 

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Crédits Photo : Yvain Michaud et Maximilien Marie

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