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Entre chaleur caniculaire et programmation aux petits oignons, l’édition 2015 du Garorock était encore une fois réussie. Des légers problèmes avec les fameux bracelets électroniques n’entacheront pas le plaisir que votre trappeur a pris lors de ce weekend festif placé sous le signe de la bière en canette, chaude, évidemment.

La route direction Marmande ne fut pas de tout repos. Avec notre GPS défaillant (l’un des membres de l’équipe pour tout vous avouer) ,le trajet fut bien plus long que prévu. L’occasion pour nous de se perdre dans la magnifique région qu’est le bordelais et ses nombreuses vignes. Le lieu n’est pas approprié pour en parler, mais si vous avez l’occasion de vous faire un petit weekend dégustation dans les nombreux domaines qui sillonnent les alentours de Marmande vous ne serez pas dessus. Le point guide du routard/Tour De France étant effectué revenons à nos moutons.

Cette 19ème édition a accueilli 80 000 festivaliers, un record. Il faut dire que cela commence à faire quelques années que le festival ne se contente plus de programmer que des groupes indépendants : son expansion galopante lui a permis de recruter dans ses rangs des têtes d’affiche mainstreams qui font se déplacer des foules entières.

Vendredi – Tente 2 secondes et vidage de glacière.

Dès le premier jour, on a eu droit a du gros niveau. On peut dire que les choses sérieuses ont commencé avec Alo Wala, groupe cosmopolite qui distille une tropical bass tonitruante, dans la lignée de groupes comme Skip & Die ou  Buraka Som Sistema (dont l’on reparlera plus tard). Si la performance était des plus réjouissantes, elle fut tout de même éclipsée par le main event du jour , j’ai nommé monsieur A$AP Rocky.

Le natif de Harlem a réussi à surprendre un public déjà complètement acquis à sa cause avec un set ultra efficace, réunissant des titres de son nouvel album (At. Long. Last. Asap) et des bangers de ses précédents  projets. Je vous laisse imaginer l’état de la foule quand Pesos a retenti dans la plaine de la Fihole ou lorsque (en guise de dédicace à son poss) Rocky a interprété Shabba d’A$AP Ferg. Cette folle performance fut tout de même quelque peu gâchée par les réglages sonores : les basses et la voix étaient omniprésentes, au détriment des mélodies.

Avec un soleil couchant offrant un magnifique spectacle et faisant tomber la température, le spectacle signé Asap restera comme l’un des plus beaux moments du festival. N’ayant pas pu profiter du contenu de nos glacières, on effectue un énième aller-retour pour aller au camping (cf graphique podomètre). On constate que l’ambiance est en train de monter, les « APEROOO » deviennent alors l’hymne du camping qui répond à l’unisson.

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La glacière quasiment vide, nous étions fin prêt pour aller voir les sud-africains de Die Antwoord, grands habitués du Lot & Garonne. Une fois encore, ils ont délivré un show en grande pompe, impressionnant aussi bien sur le plan musical que visuel. Devant une grande toile recouverte par des motifs de leur crus (entre art naïf et street-art, dans la lignée d’un Basquiat), Ninja et Yolandi – accompagnés de leurs danseurs – évoluent sur les modules de l’espace scénique avec une aisance déconcertante. De l’énergie, de l’électro, du rap : tout un programme. Une petite bière pour apprécier la fin du spectacle de loin, avant de se plonger dans le voyage techno de la soirée.

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La palme (toute subjective, si ça ne vous va pas c’est pareil) du meilleur concert de la soirée revient à Tale Of Us. La performance du duo, tout en finesse, est un véritable raz-de-marée : une techno deep à souhait, planante comme pas possible mais qui fait cependant taper du pied à volonté. On en redemande encore et encore. Les deux Italiens, Carmine Conte & Matteo Milleri, nous ont offert un set par instant très mélodique, avant de nous fusiller avec des montées dont ils ont le secret.  On a particulièrement apprécié l’un des morceaux qui tourne en ce moment dans les sets techno, le dernier de Stephan Bodzin, Singularity.

Nous avions décidé de rester dans une programmation électronique, c’est donc avec N’To et Vandal que notre première soirée s’est terminée. On regrettera le son un peu trop fort en basse qui a couvert par moment les mélodies de N’To mais le marseillais a livré un set propre, parfait pour emmener les gens vers Vandal et sa ReggaeTek à plus de 150 BPM. La fatigue se faisant ressentir, retour au camping pour une courte nuit.

Information : Pour pimenter le tout, durant ces 3 jours de débauche et d’efforts, nous nous sommes équipés d’un bracelet connecté, histoire de mettre des chiffres sur nos kilomètres de marche. Environ 65km de marche pour 3 jours de festival, autant vous dire qu’on part de suite annuler notre abonnement à la salle de sport !

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Samedi – Chaleur inhumaine, et Garoclub party !

Le samedi fut caniculaire, le samedi fut rude. Accusant la fatigue de la veille, la meute des festivaliers semblait trépigner sous une chaleur à faire fondre la pierre en attendant l’ouverture des portes. De l’énergie, il en fallait pour accuser le coup de cette soirée chargée.

Les moindres coins d’ombre sont squattés par les festivaliers à la recherche d’un peu de frais. Ca ne nous empêche pas d’aller faire un tour au Red Bull Boom Bus pour le set de l’ami Don Rimini. Celui qui avait lancé notre projet d’Alamo Tape, a comme à son habitude, allié des morceaux house à une techno plus pêchu, en passant par son incontournable Dance To Chicago. Un set parfait pour se remotiver en vue d’une soirée intense !

Pour le samedi, grosse programmation sur la  »petite » scène du Trec notamment. Les choses sérieuses ont commencé avec Salut C’est Cool : armés d’un matériel hétéroclite (tuyau de PVC et bandeau de sécurité) les troublions de la techno ont fait les idiots pendant une heure sur fond de grosses basses et d’humour potache. L’occasion pour le public de découvrir en live leur nouvel album « Sur le thème des grandes découvertes » (réunissant vieux tubes et inédits), et d’échanger gaiement sa sueur avec ses voisins. Un joyeux bordel dadaïste des plus réjouissants, n’en déplaise aux puristes.

Sur la même scène, directement en suivant, peut être le live le plus violent du festival : Danger. Cagoulé, tout de noir vêtu avec des lentilles luminescentes, le Français faisait  penser à un personnage de film d’horreur de l’ère soviétique. Que de la basse et des fumigènes, tout en dépouillement et en puissance.

Plus tôt dans la journée, on nous avait parlé de ce Garoclub la scène réservée aux musiques électroniques. Jamais rassasié par cette dernière, Costello nous attendait là bas pour 2h de set. Le local de l’étape nous avait confié au BT59 prendre un plaisir particulier lorsqu’il jouait pour «son» festival. Plaisir partagé par la foule qui n’a cessé de danser durant ces deux heures. Un peu de Kink, un peu de Chambray, une bonne dose de Pegasus, et un closing parfait sur fond de Giorgio Moroder et Donna Summer. Un petit remontant était nécessaire pour ce qui allait s’offrir à nous. Un bon burger pris au coin restauration et nous voilà devant la tuerie du weekend. Je vous le donne en mille Siriusmodeselektor !

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Grosse découverte, le supergroupe Siriusmodeselektor (Siriusmo + le duo Modeselektor réunis le temps d’une tournée) a livré l’un des meilleures set du festival. Une musique électronique à la fois pointue et follement récréative. La scène Garonne a chaviré avec leurs sons d’une précision chirurgicale,  dans un chaos contrôlé, notamment sur Evil Twin, avec les éclairs diffusés sur le panneau en fond de scène, c’était tout simplement dingue, la foule ne s’y est pas trompée, ce projet est taillé pour les festivals de grandes ampleurs.

Comme si nous n’en avions pas eu assez, Daniel Avery, et sa techno très froide et mélancolique nous a permis de faire une légère transition avant une fin de soirée devant Brodinski, toujours aussi à l’aise pour faire danser les gens. Un set assez classique, alternant rap et techno de façon toujours bien maitrisé. « Brodi » nous a même gratifié d’un morceau dépassant allègrement les 140 BPM sur la fin.

Divisions pour le crew DavyCroket pendant Brodinski pour se mettre au premier rang devant le groupe electro-kuduro avec Burakam Som Sistema. Configuration des plus sympathique avec 1 batteur – 1 dj et 3 chanteurs dont 1 danseuse. Un sacré bordel ethnique qui nous a fait sortir notre plus beau déhanché. Mention spéciale au morceau Kalemba où le groupe a réussi à faire asseoir la foule pour mieux la retourner !

Mais il convient de ne pas oublier les véritables stars de la soirée. En vrac : le rock angélique de Alt-J avec sa jolie conclusion sur le morceau BreezeBlock, le future beat ethnique de Fakear qui a réussi à envoûté la foule sous une chaleur massacrante, la pop sucrée de The Do, ou encore les beats hip-hop effrénés de Chinese Man qui nous ont tout simplement donner le sourire, accompagné de leurs cuivres qui nous donnaient chaud au coeur. Retour à la tente, sous la rosée du petit matin aux alentours de 05h, coup d’oeil rapide sur notre bracelet, 24km pour le samedi !

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Dimanche – Courbature et techno allemande

Toujours peu de sommeil à notre compteur, nous arrivons à la fin de notre séjour avec le dernier jour de ce périple. Pour ceux qui n’ont pas réussi à poser leur lundi en soudoyant leur patron, on vous raconte cette dernière journée.

Après avoir erré sur le camping et siroté quelques très bons breuvages au stand smoothies, l’apéro s’est emparé de nous aux alentours de 17h. De quoi se poser à l’ombre aux abords du stade pour entendre les pompiers arriver sous l’ovation des festivaliers. Tels un Dj claquant un drop, les pompiers se sont amusés avec le public en alternant le débit de leurs lances ! Le sourire étaient alors sur tout les visages hydratés des festivaliers.

C’est Massilia Sound System (qui, malgrès son grand âge, est le groupe le plus programmé sur l’ensemble des festivals cet été) qui ouvre l’apéro avec ses liturgies sentant bon l’anis et le Vieux Port. Je ne vous cacherai pas que, personnellement, j’ai passé mon tour : la nostalgie, ce sera pour une autre fois. Pour la plupart, les groupes de ce jour-ci évoluent dans un univers pop-rock bien axé famille : Angus & Julia Stone, Archive, Of Monsters & Men…

18h30, le temps pour nous d’aller aux concerts et d’apercevoir le groupe Brigitte, pleines d’énergie et en osmose avec le soleil et leur mise en scene tropicale. Puis vient le concert que nous attendions. Le groupe JUNGLE sur la scène du TREC nous a fait l’effet d’un guronzan mélangé à de la redbull. Distribution d’énergie collective. Nous ne demandions pas mieux pour réveiller nos corps éreintés de la veille. Le morceau Busy Earnin’ fait toujours autant d’effet en live.

Puis vient le concert de cloture avec Paul Kalkbrenner. On a longuement hésité entre le crew Run The Jewels et Paul K mais notre coeur a balancé pour le technophile allemand. De passage à Marmande pour nous présenter son nouveau live et album « 7 », le producteur nous a légèrement déçu.. Un show difficile à décoller qui a tout de même su enivrer le public à coup de basse dont seul lui à le secret. Un show vu et revu avec seulement quelques modifications concernant les lumières et l’ordre des musiques.. La vérité Paul tu nous avais habitué à mieux. Mais bon on t’en veux pas ta musique est toujours aussi percutante !

Tandis que sur la scène du Trec , Run The Jewels ont livré une performance de haute voltige, devant un petit comité réuni en un tas compact devant la scène du Trec. La fureur d’Atlanta, associée à la maîtrise technique made in NY, cela donne un show dynamique et jouissif. On ressort fourbu, plein de poussière et d’étoiles dans les yeux.

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Tout nos sens ont été mis en éveil lors de ce ce millésime 2015 estampillé Garorock. Notre ouïe a été particulièrement sevré de vibes musical aussi diverse que savoureuses, nos papilles ont savouré les divers aliments proposé sur place ( on valide notamment les Burgers ou autres Smoothiers) notre odorat c’est quant à lui laissé porté par les odeur aromatisé qui sillonnais le camping. Notre vue a elle aussi été mise à contribution entre festivalier et festivalières tous plus dégantés les uns que les autres en bref un weekend ou l’ombre était synonyme de survi, et la bière en canette synonyme de grand cru. Au pays du Bordeaux, c’est un comble me direz vous ! 

On attend de voir ce que le Staff nous réserve pour la prochaine édition (la vingtième !), mais je pense d’ors et déjà que l’on peut prédire à cette grand messe du Lot-et-Garonne un succès qui n’aura rien à envier à des festivals de la taille des Eurockéennes ou aux Vieilles Charrues.

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Les Points positifs : - Le camion de pompier sur le camping. Programmation éclectique. La grosse performance de Asap Rocky et Siriusmodeselektor. La découverte Alo Wala. La confirmation Rock de Last Train. Les stands restauration sur le Camping. L'ambiance constante au Garoclub. Le sport en festival (62km à pied en 3 jours)
Les Points Négatifs : - Quelques point d'eau manquants, l'instabilité des bracelets électronique. L'attente à l'entrée principale.
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A propos de l'auteur

Chef de bord

Chef de meute. Tu me trouveras quelque part entre Bordeaux, Poitiers et La Rochelle, soit dans un festival ou dans une salle de concert.

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