« Mourir au club », ça vous dit quelque chose ? Et Bagarre ? Si vous connaissez, laissez-moi vous ravir avec leur nouvel EP, et pour ceux qui ne connaissent pas, laissez vous plonger dans leur univers déluré. Ce jeune quintette parisien, dernière recrue du label Entreprise (Moodoï, Grand Blanc, Juniore), revient en cette fin d’année avec un nouvel EP dans lequel sont mélangés électro décapante, hip-hop, textes français incisifs et plutôt crus, avec parfois une touche un peu exotique. Ils vont encore nous faire taper du pied !
Bagarre est explosif dans cet EP et nous tient en haleine tout au long des 5 titres, sans nous laisser aucun répit pour reprendre notre souffle. Et en guise d’introduction de « Musique de club », un « Bonsoir nous sommes Bagarre ! » lancé par les 5 membres du groupe. Si on regarde bien, 5 chansons, soit une par membre du groupe, et oui dans ce quintette tout le monde a la parole, le micro passe de main en main et ainsi ils nous content un a un avec leur mots imagés et crus, une virée en club qui se termine mal (dans « Macadam »), une histoire de dominatrice (sur « Claque-le »).
On est alors immergé dans un (dés)ordonné, festif et dansant qui exprime toute la volonté des jeunes artistes à redéfinir leur musique de club. Quand on écoute leur musique on se sent obligé de sauter, danser, claquer des mains. Bagarre nous met de bonne humeur, nous injecte un coup de boost encore plus qu’une canette de Redbull. La folie incarnée par cette clique de joyeux copains est communicative et laisse peu de temps au répit (mais c’est ça qu’on aime).
Le premier morceau « Bonsoir » sonne un peu comme un trip égocentrique où le groupe répète « Bonsoir, nous sommes Bagarre », qui est également un clin d’œil au nom de leur précédent EP. On comprend qui ils sont et dans quel univers on s’aventure dans cet EP.
Sur « Claque-le », Emmaï Dimant joue aux dominatrices dans une relation torride qui se termine finalement sur le carrelage glacé d’une cuisine. Les rythmes saccadés résonnent ici comme de vraies claques justement. Et on est plongé d’emblée dans leur univers agressif et féroce.
On s’élance alors vers « Le Gouffre » , morceau dans lequel une texture orientale vient se mélanger à une pop mélancolique assez glaciale, avant qu’arrive le très cadencé et saccadé « Macadam« , qui raconte de manière crue une virée en night club à la trajectoire assez sinueuse. S’enchaîne alors des paroles appartenant aux champs lexicaux de la voiture, de l’accident, de l’enterrement, du rapport sexuel.
Cet EP se clôture alors par le titre « Ris pas », c’est-à-dire Paris en verlant. Ce titre conte, sur fond de synthé, percussions, et claps, le désamour de leur capitale.
Bagarre confronte les voix qui se suivent, se complètent, dans une harmonie qui malgré sa violence nous enivre. Ils ont façonné une musique sans limite de style ni d’époque, mélangeant genres (masculin, féminin), sonorités orientales, pop glaciale, électro… Cet EP donne l’impression d’un joyeux chaos, grave mais festif à la fois, mélancolique mais joyeux à la fois, bref des sentiments opposés nous traversent.
Bagarre à (ré)inventé leur musique de club à eux, pop et futuriste.
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